Gaz naturel: une mise en service possible en novembre
CHANTIER. Les travaux entourant le prolongement de la desserte en gaz naturel dans Bellechasse vers Montmagny vont bon train. Énergir croit même pouvoir effectuer une mise en service aussi tôt qu’en novembre, alors que l’échéancier initial prévoyait plutôt cette étape pour la fin de 2020.
Au cours de la dernière semaine, les travaux se sont concentrés particulièrement sur la route Gosselin à Saint-Charles, où des travaux de raccordements de conduites sont à être complétés, et dans le secteur du Trait-Carré à Saint-Henri avec des travaux de forage de conduites.
Si le chantier a démarré avec un peu de retard en raison de la Covid-19, les échéanciers devraient ainsi être respectés, indique Catherine Houde des communications et affaires publiques d’Énergir. «Il y a un peu plus de 85 % du chantier de complété déjà. La descente des conduites dans le sol est à peu près complétée. Il ne reste que le raccordement de certaines conduites à effectuer. Ensuite, il y aura certains tests à réaliser d’ici quelques jours, et possiblement une mise en gaz en novembre.»
Chargé de projets chez Énergir, Jonathan Beaulieu précise que la société tenait à éviter les retards en raison de la pandémie. «Nous avons ajouté une équipe à l’installation des conduites principales. Nous ne savions pas si la Covid allait affecter la production. Cette quatrième équipe était une sorte de garantie au cas où nous ayons des travailleurs touchés et que nous devions mettre des gens en quarantaine ou autres.» Il ajoute que l’ensemble du chantier comptait jusqu’à 300 travailleurs par moment, répartis sur les 80 kilomètres que compte le tracé.
À ce sujet, Catherine Houde rappelle qu’Énergir tenait à employer une majorité de travailleurs de la région. «Ça fait partie de nos contrats et nous avons toujours un préjugé favorable aux travailleurs du coin. C’est moins dispendieux de toute façon.»
Elle ajoute que 25 kilomètres de conduites en polyéthylène, sur les 80 kilomètres reliant Saint-Henri et Montmagny, sont fabriqués chez Versaprofiles de Saint-Lazare. «C’est la première fois que toutes nos conduites sont fabriquées au Canada. Même celles d’acier qui venaient généralement des États-Unis.»
Une importante logistique
Le principal casse-tête d’Énergir sur le déroulement des travaux a été de coordonner l’évolution des chantiers avec la collaboration des agriculteurs touchés par le passage et la présence de la machinerie. Ceux-ci ont été très collaborateurs souligne Mme Houde. «Ils sont vraiment compréhensifs. Ils ont souvent des solutions à proposer. On a tenté de faire de même en stoppant les travaux dans certains cas pour permettre la coupe du foin, par exemple.»
Un autre irritant fut la largeur des chemins empruntés par les chantiers. «La largeur de certains tronçons nous a obligé à fermer complètement la circulation à certains endroits, puisque la machinerie prenait trop d’espace. Comme il y avait des fossés de chaque côté, on ne pouvait pas rester sur l’accotement. La circulation en alternance était impossible.»
Contrairement au tracé Lévis – Sainte-Claire, celui de Saint-Henri vers Montmagny comportait aussi son lot de défis. Le tracé passe surtout par les emprises municipales, alors que le projet Bellechasse, qui longe la route 277, emprunte surtout des servitudes en terres agricoles. «Le fait que l’entrepreneur (Pomerleau) soit le même que le projet Bellechasse est également un atout, puisqu’il connaît déjà le terrain», avoue Jonathan Beaulieu.
Autre défi, comme sur la plupart des chantiers, la traversée des cours d’eau, ajoute ce dernier. «On passe à environ 1,5 mètre à 2 mètres sous les cours d’eau. Près de 90 % des cours d’eau demandaient une traversée de moins de 5 mètres. La plus longue conduite que l’on a vue est d’une vingtaine de mètres.»
La formation des pompiers de la région, dont les territoires sont touchés par l’arrivée du réseau, ont débuté ou sont sur le point d’être formés en conséquence pour intervenir au besoin. «Ceux de Saint-Henri sont déjà formés pour la chose, puisque le gaz est déjà sur le territoire. Ceux des autres municipalités concernées le seront d’ici la mise en service du réseau.»
Conformément aux pratiques habituelles, Énergir se changera de la remise en état des lieux, une fois le chantier complété. «Tout sera remis à l’état initial ou selon les normes. Lorsque nous avons dû creuser dans la chaussée, on rebâtira carrément la structure du chemin avec des matériaux similaires, pour ne pas que la tranchée soit apparente. Aux autres endroits, ce sera de la tourbe ou de l’ensemencement hydraulique, à titre d’exemple», indique M. Beaulieu.
Tant que la mise en gaz ne sera pas finalisée, les gens devront composer avec quelques irritants de circulation, sauf que ceux-ci seront davantage isolés, indique Mme Houde. Elle signale que déjà près de 65 clients ont signé des ententes en approvisionnement dès la première année. «Chaque année, des clients s’ajoutent à un réseau, même si les travaux sont terminés. Ce sera assurément le cas ici aussi», prévoit-elle.