GMF des Etchemins: la CAQ déplore, Barrette intervient
SANTÉ. La décision des responsables du Groupe de médecine familiale universitaire (GMF-U) des Etchemins de limiter l’accès des plages horaires sans rendez-vous aux personnes ayant un médecin de famille au GMF fait jaser dans les sphères politiques.
Député de Lévis et porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière de santé, François Paradis a dit déplorer cette situation qui, selon lui, fait en sorte que les autres patients doivent consulter dans la clinique médicale de leur médecin de famille et oblige, par le fait même, les patients orphelins à chercher des soins dans des centres hospitaliers loin de leur milieu de vie, en attendant d’avoir accès à un médecin de famille.
«Cela veut dire qu’il y a des gens qui, un jour, auront besoin d’une intervention ou d’un contact avec un médecin et qui seront obligés de se déplacer, car ils n’auront pas accès à un médecin dans leur secteur immédiat. Ils devront faire de longues routes pour se faire soigner dans des établissements qui sont déjà débordés», signale M. Paradis.
Le député de Lévis ajoute que dans sa décision, le GMF ne fait que répondre à ce que le ministre leur impose. «Le ministre a imposé un taux d’assiduité et si tu n’es pas en ligne avec celui-ci, tu t’exposes à des pénalités. M. Barrette voulait que 85 % des citoyens aient accès à un médecin de famille, mais ce n’est pas 100 %. La preuve c’est que pour l’ensemble de Chaudière-Appalaches, on a encore 36 000 personnes qui sont des patients orphelins.»
Si la CAQ devait être élue aux prochaines élections provinciales, le 1er octobre, M. Paradis a indiqué que sa formation politique entendait revoir le mode de rémunération des médecins en équilibrant la prise en charge et les paiements à l’acte. Il ajoute qu’un gouvernement caquiste allait également revoir les ratios d’heures d’ouverture des établissements reliés à un GMF, surtout les soirs et les week-ends, en plus de rouvrir des plages horaires de sans rendez-vous supplémentaires pour les patients orphelins.
Barrette réagit
Mis au parfum de la décision du GMF des Etchemins, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a signalé, lors d’un entretien à la station radiophonique Passion-FM mardi matin, qu’il n’existait aucune directive en ce sens venant du ministère et qu’il s’agissait d’une décision locale qu’il ne partageait pas. Il a ajouté que dès qu’il avait été mis au parfum de cette décision, il avait demandé aux autorités concernée, soit le CISSS Chaudière-Appalaches et le président de la Fédération médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), de mettre fin à cette pratique qui, selon lui, n’avait pas lieu d’être.
«Les médecins ont fait beaucoup d’efforts, il faut le reconnaître, mais il ne faudrait pas qu’en fin de compte, ils se tirent eux-mêmes dans le pied en créant un problème qui n’a pas sa raison d’être», poursuit M. Barrette qui a rappelé que son gouvernement avait posé des gestes concrets qui avaient eu des effets positifs dans la région, où à peine une vingtaine de personnes n’ont toujours pas accès à un médecin de famille.
Bien que la MRC des Etchemins ait facilement atteint la règle selon laquelle 85 % des résidents de Chaudière-Appalaches devaient être inscrits auprès d’un médecin de famille, «ce n’est pas une raison pour arrêter de donner des rendez-vous à des patients non-inscrits. Si cela ne fait pas, on va changer la règle du 85 % pour la monter à 100 %», a-t-il ajouté.
Le ministre a rappelé aux personnes n’ayant toujours pas de médecin de famille qu’il importait de s’inscrire au guichet d’accès à un médecin de famille du ministère. «Tous ceux qui seront inscrits à ce guichet seront ajoutés à la liste en vue d’avoir un médecin de famille et on devrait pouvoir résoudre le problème d’ici quelques semaines», a-t-il espéré.
Gaétan Barrette a par ailleurs décoché plusieurs flèches à l’endroit de la CAQ, affirmant entre autres que le parti de François Legault n’avait aucun plan en matière de santé et que son porte-parole, François Paradis, avait voté contre tous les articles de la loi permettant à la population d’accéder à un médecin de famille.