Grande pénurie de main-d’œuvre chez les pharmaciens en établissements
Au Québec, près de 300 postes de pharmaciens dans les hôpitaux ou les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) sont à pourvoir ce qui place le taux de pénurie de main-d’œuvre à 19 % au Québec et à 18 % en Chaudière-Appalaches.
Afin de faire connaître cette autre pénurie dans le réseau de la santé, la directrice générale et le président de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.), Linda Vaillant et François Paradis, ont entamé une tournée de la province.
L’objectif de cette tournée est de rencontrer les membres de l’Association, mais aussi d’entendre leurs préoccupations, mentionne M. Paradis. C’est également de faire connaître à la population, mais tout spécialement aux jeunes souhaitant se diriger vers la profession de pharmacien, de considérer la pratique en établissement de santé.
La population étant vieillissante, le nombre de postes à pourvoir est en augmentation. Il en manque déjà dans les hôpitaux et dans certains CHSLD. «Les patients à l’hôpital vont toujours recevoir leurs médicaments, mais ce qui est coupé comme postes, ce sont les pharmaciens dans les équipes de soins qui peuvent prévenir des interactions médicamenteuses ou des chutes en raison d’un médicament qui va causer des étourdissements par exemple», précise M. Paradis.
Intéresser les jeunes
L’A.P.E.S. va déjà recruter les étudiants de première année en pharmacie, directement dans les deux universités qui offrent le cours, soit l’Université Laval et l’Université de Montréal.
«On réussit à intéresser les jeunes, mais le gouvernement n’offre pas assez de bourses. Sans les bourses, personne n’ira faire deux ans de plus d’études pour un salaire relativement semblable qu’à la pharmacie de quartier», précise Mme Vaillant. L’Association demande au ministère de faire passer le nombre de bourses de 84 à 100 par année au minimum.
L’Association travaille également à ce que les primes qui composent le quart du salaire des pharmaciens en établissements de santé soient réduites au minimum afin de ne pas créer d’écart salarial avec les pharmaciens de quartier. «Ces primes sont à reconduire à chaque renouvellement de convention collective», affirme Mme Vaillant.
Ils souhaitent également que le ministère de la Santé et des Services sociaux fasse la promotion de ce manque, tout comme il le fait pour les infirmières et les préposés aux bénéficiaires. «Ce qu’on leur dit c’est que le travail en établissement de santé est très varié et valorisant. C’est ça qu’on promeut», ajoute M. Paradis en terminant.
La tournée est passée par Lac-Etchemin, Saint-Georges, Thetford Mines, Montmagny, Lévis, Sainte-Marie et Charny.