Hausse des coûts dans la construction: Saint-Gervais demande à Québec de s’ajuster

ACTUALITÉS. Le maire de Saint-Gervais, Gilles Nadeau, déplore que certains programmes de subvention soient plafonnés, ce qui peut représenter, selon lui, un frein pour plusieurs municipalités en cette période d’inflation et de dépassement de coûts.

Ce dernier entendait a saisi la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, de cette question lors d’une rencontre qui avait lieu le 30 janvier dernier, en compagnie des responsables du CPE L’Escale de Sainte-Claire, qui gèrent le centre de la petite enfance de Saint-Gervais.

Après les épisodes entourant la construction d’un nouveau bâtiment de services au Centre sportif Claude-Bédard de Sainte-Justine, qui est présentement sur pause en raison d’une explosion des coûts, ou encore l’aménagement d’un CPE dans les murs du Manoir de la Montagne de Saint-Malachie, qui a dû être revu à la baisse pour se réaliser, voilà qu’un épisode similaire se pointe à Saint-Gervais avec l’agrandissement du CPE L’Escale des Moussaillons, bâtiment propriété de la municipalité de Saint-Gervais et qui est opéré par le CPE L’Escale de Sainte-Claire.

Cette installation comprend déjà 44 places et le projet d’agrandissement, prévoyant l’ajout de 21 places supplémentaires, dont cinq pour des poupons, coûterait 50 pour cent plus cher que prévu par les architectes.

Devant ce constat et le fait que le CPE L’Escale ne serait pas admissible à une subvention pour les travaux d’aménagement les concernant (aménagements des lieux, équipements et autres), comme ce fut le cas lors de la construction du bâtiment en 2013-2014, la municipalité entendait demander au gouvernement du Québec s’il est possible d’obtenir une allocation supplémentaire pour couvrir cette hausse de coûts, d’autant plus que la municipalité a déjà adopté son règlement d’emprunt pour les travaux d’agrandissement, celui-ci ayant déjà été approuvé par le gouvernement.

« S’il faut recommencer le processus et adopter un nouveau règlement d’emprunt ou même déposer une nouvelle demande, cela causera assurément des retards », précise-t-il en rappelant que c’est la municipalité, propriétaire des lieux, qui a déposé la demande d’agrandissement, en collaboration avec le CPE L’Escale.

Le maire Gilles Nadeau rappelle que c’est en janvier 2022 que ces 21 places supplémentaires avaient été accordées et que dès ce moment, le processus d’agrandissement de l’installation a été enclenché, le ministère de la Famille accordant même à la municipalité une allocation spéciale pour le réaménagement de l’ancien presbytère, voisin du CPE, pour accueillir ces enfants en attendant l’agrandissement du CPE.

« Les enfants sont entrés à la fin du mois d’août et sur les 21, 16 sont au presbytère. Les cinq poupons se retrouvent dans un local polyvalent de la garderie existante qui a été réaménagé à cette fin », indique le maire qui ajoute que les plans pour l’agrandissement de l’installation avaient déjà été approuvés par le ministère.

« Est-ce possible de faire quelque chose, c’est ce qu’on a demandé à Mme Lachance, car on ne veut pas arrêter le projet et dire aux 21 enfants de retourner chez eux. On veut voir s’il y a des alternatives possibles pour du financement supplémentaire. C’est un service à nos familles et on souhaite que celui-ci se réalise à un coût raisonnable », poursuit M. Nadeau.

Aider les municipalités à se développer

« Quand les coûts augmentent de 50 pour cent comme c’est le cas pour le CPE, il faut voir comment le gouvernement peut adapter ses programmes pour contrer cela. Sinon ça va bloquer tout développement dans nos municipalités, car tout sera hors de prix », soutient Gilles Nadeau qui a également en tête le projet de rénovation du centre socioculturel, dans sa localité.

« Ces travaux sont estimés à 6,5 M $ actuellement et si les soumissions sont 50 % plus élevées comme c’est le cas avec le CPE, on se retrouverait avec une facture de 10 M$, ce qui n’a pas d’allure si la subvention n’est pas majorée », indique-t-il en mentionnant que la contribution gouvernementale allouée couvrait 65 % des coûts estimés. Une présentation publique de ce projet a d’ailleurs eu lieu le 19 janvier dernier.

Gilles Nadeau dit d’ailleurs s’interroger sur la hausse des coûts qui semble vouloir se maintenir dans la construction et de la rénovation de bâtiments, peu importe leur nature, même si le coût des matériaux a diminué, selon lui.

« Ce qui est bizarre, c’est que dans le cadre des travaux de voirie, les estimations des ingénieurs sont souvent pile, ce qui n’est pas le cas pour la construction de bâtiments. On a réalisé deux projets, soit un nouveau développement résidentiel et la réfection d’une partie du 2e rang et dans ce dernier cas, les coûts ont été moindres que prévu.