Indignation chez les présidents des commissions scolaires du territoire

ÉDUCATION. Les présidents des commissions scolaires de la Beauce-Etchemin (CSBE) et de la Côte-du-Sud (CSCS), Charles-Henri Lecours et Alain Grenier, déplorent la volonté du ministre de l’Éducation, François Blais, d’abolir les élections scolaires et, du même coup, les élus scolaires.

Dans une lettre qu’il a adressée au ministre, M. Lecours estime que le gouvernement fait preuve d’un grand manque de respect envers les commissaires élus en novembre dernier et, du même souffle, les présidentes et présidents élus au suffrage universel pour la première fois au Québec. «Nous sommes des élus au même titre que vous; alors, pourquoi ce manque de respect envers nous? Les résultats scolaires de nos élèves sont très bons, grâce à un personnel dévoué et compétent. Le conseil des commissaires et tous les gestionnaires administrent notre commission scolaire d’une façon exemplaire», estime M. Lecours dans sa lettre.

Le président de la CSCS, Alain Grenier, voit quelques dangers apparaitre dans le modèle actuellement étudié pour remplacer les conseils d’administration dans leur forme actuelle. «Il y a un discours qui dit qu’on pourrait voir des employés siéger sur les conseils d’administration. Ce ne serait vraiment pas une bonne idée de voir à la fois des directions d’établissements, des employés de soutien et des professionnels qui soient à la fois juge et partie.»

Il estime que les conseils doivent être formés de représentants des communautés et des milieux. «Les villes sont moins sensibles à cela, mais en campagne, nous le sommes. Les conseils devraient être ouverts à toute personne désireuse de s’impliquer et non pas cibler des gens à l’avance non plus.»

Charles-Henri Lecours estime qu’on ne doit pas changer une combinaison gagnante et que les principes mêmes de la démocratie ne devraient pas être bafoués. «La démocratie est un système politique dans lequel le peuple possède et exerce le pouvoir ou élit des représentants pour exercer son pouvoir. Nous avons le droit d’élire nos représentants et la liberté d’exprimer nos opinions, ce qui n’est pas le cas partout dans le monde.»

Il suggère en fin de compte une démocratie scolaire renouvelée. «Des élections scolaires-municipales seraient une piste de solution à envisager, surtout qu’un sondage SOM confirme que 59 % de la population voterait à ce type de scrutin».