Interdit de poser et filmer les séances du conseil municipal

POLITIQUE MUNICIPALE. Des règlements adoptés par les municipalités de Sainte-Aurélie et Saint-Prosper interdisent de filmer et photographier dans la salle où se tiennent les séances du conseil municipal.

Adopté en 2007, le règlement de Sainte-Aurélie stipule que «l’utilisation de tout appareil photographique, de caméra vidéo, de caméra de télévision ou autre est prohibée».

Selon cette même législation, l’utilisation d’un appareil d’enregistrement sonore est autorisée selon certaines conditions. Il doit demeurer en la possession de l’utilisateur ou être disposé sur une table ou un espace désigné.

Toutefois, aucun enregistrement n’est autorisé sans le consentement des membres du conseil municipal.

Plus à l’aise pour discuter

En poste depuis 2009, le maire Gilles Gaudet ne savait pas l’existence de ce règlement. Il ne pense pas qu’une telle législation brime la liberté au droit à l’information.

«Les gens sont simplement plus à l’aise de parler s’ils ne sont pas filmés ou pris en photo. On a déjà assez de misère à avoir des conseillers et des participants aux réunions. Ce n’est pas toujours souhaitable que ce soit public», croit Gilles Gaudet.

Il ajoute que les résidents et journalistes sont toujours les bienvenus aux réunions du conseil. Dans le cas des médias, un avertissement de présence auprès de la municipalité quelques heures avant la tenue d’une réunion est suffisant selon M. Gaudet.

«Nous sommes transparents et les journalistes ont le droit de poser des questions. On veut simplement éviter des dérapages auprès de gens qui ne seraient pas préparés à une situation», mentionne Gilles Gaudet.

Tuer la spontanéité

Datant de 2003, le règlement voté à Saint-Prosper est identique à celui cité plus haut. Maire depuis 2011, Richard Couët ignorait l’existence de cette législation. Celui-ci pense qu’elle a été mise en place pour contrôler les élus aux gestes inappropriés et les résidents trop «chiâleux».

«Si un règlement comme ça est voté, c’est qu’il y a eu une exagération quelque part. Quand la municipalité a été mise sous tutelle en 2008, c’était devenu un véritable spectacle», soutient M. Couët.

Concernant la couverture journalistique, il stipule que les appareils photo et caméras vidéo peuvent tuer la spontanéité et que la liberté d’expression médiatique a une certaine limite.

«L’information peut être manipulée des deux côtés et il y a de bons et moins bons journalistes comme on voit de bons et moins bons élus. Nous n’abolirons pas le règlement, car nous allons le sortir au besoin pour s’en servir», conclut Richard Couët.