La Caisse du Cœur de Bellechasse consciente des réactions négatives
ÉCONOMIE. La réaction des gens à l’annonce de la fermeture des centres de service de Saint-Lazare et Honfleur, ainsi qu’au retrait des guichets automatiques des deux municipalités ne surprend guère les dirigeants de la Caisse Desjardins du Cœur de Bellechasse.
Le président du conseil d’administration, Mario Cloutier et le directeur général, Marc Bouchard, ont tenu à préciser que la décision avait été mûrie et étudiée minutieusement et que le nombre de transactions à ces endroits ne justifiait plus leur maintien. «Chaque trimestre, nous procédions à une réévaluation très serrée de l’utilisation des guichets et des comptoirs. On sait que ce sont des symboles dans ces municipalités, mais le point de service n’est plus l’endroit où l’on obtient des services. Les clients reçoivent l’aide qu’ils ont besoin par internet, téléphone et même à domicile».
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M. Cloutier a précisé que les dirigeants de la caisse avaient envisagé la possibilité de conserver certains services sauf que l’économie souhaitée était à peu près inexistante. «Garder un guichet automatique dit hors site, là où il n’y a aucun autre service, amène des frais supplémentaires incontournables. Que ce soit pour la collecte des dépôts, l’alimentation d’un guichet ou même les assurances, en fin de compte, l’économie réalisée par la fermeture d’un comptoir et d’y conserver un guichet automatique est à peu près nulle», a-t-il précisé.
Quant à la déception de plusieurs de voir que la décision fut prise à l’insu des membres, M. Cloutier est d’avis que c’est une décision qui appartient au conseil d’administration de la caisse. «C’est pourquoi des gens y sont élus, pour prendre ce genre de position. Ce n’est pas un pouvoir qu’une assemblée générale possède. C’est un pouvoir donné par l’assemblée générale des membres».
«Dans le cas d’un regroupement, la chose peut être différente et sera proposée aux membres, mais pas dans le cas d’une fermeture ou même d’une ouverture de point de service par exemple», ajoute le directeur général, Marc Bouchard.
Une contreproposition présentée par les municipalités serait étudiée sauf que la décision prise semble ferme. «Les habitudes des gens ne changeront pas même si d’autres solutions étaient envisagées. Les générations qui poussent sont directement connectées sur les autres phénomènes de consommation. Il y a une mutation incroyable en cours dans bien des domaines, pas seulement les institutions financières», indiquent les deux dirigeants.
Les prochaines initiatives
Si d’autres pertes de service potentielles ont été écartées à court terme, la Caisse du Cœur de Bellechasse observera les tendances des utilisateurs au cours des prochaines années, à l’image des autres succursales. «Les guichets sont sous-utilisés. À leur fin de vie utile, il n’est pas certain que l’on remplacera les deux guichets sur un lieu précis. Tout dépendra de l’utilisation qui en est faite le moment venu», indique M. Cloutier. Marc Bouchard rappelle de son côté que l’utilisation des guichets automatiques chute de 10 à 20 % annuellement. Dans cinq ou sept ans d’ici, les guichets seront possiblement en voie de disparition tellement la technologie évolue rapidement.
Mrs Bouchard et Cloutier confirment que l’édifice de Saint-Lazare sera éventuellement mis en vente. Il insiste cependant pour dire que le milieu communautaire ou municipal serait privilégié le moment venu. «Si la municipalité nous présentait un projet structurant, il est évident que l’idée serait étudiée rapidement. Il est certain que ce type de transaction serait privilégié si le milieu communautaire était impliqué par exemple».
La Caisse du Cœur de Bellechasse en chiffres
15 462 Nombre de membres
22 Membres utilisant le comptoir d’Honfleur exclusivement
85 Membres utilisant le comptoir de Saint-Lazare
250 000 $/an Économie potentielle à la suite des fermetures
3 % Transactions au comptoir
0,4 % Transactions au comptoir à Honfleur et Saint-Lazare
1,2 milliard Volume d’affaire
4 milliards Nombre de transactions annuellement