La Coop de santé des Monts de Bellechasse est bien établie, mais manque d’argent

Une des seules coopératives québécoises de santé, qui respecte la loi sur la santé et les services sociaux, en ce qu’elle ne demande aucune contribution annuelle aux patients , pas plus qu’elle n’exige d’eux d’en être membre pour recourir à ses services, la Coopérative de solidarité de santé des Monts de Bellechasse s’est enracinée plus profondément dans le terroir bellechassois au cours des derniers mois de telle sorte qu’il n’est plus question d’envisager quelque rupture de service que ce soit, comme ce fut le cas lors du départ en congé de maternité du seul médecin y oeuvrant en 2008-2009, la docteure Cathy Sanfaçon.

 

Des Bellechassois chôyés

L’entente de partenariat intervenu en 2009 avec le Centre de santé et de services sociaux Alphonse-Desjardins et son Unité de médecine familiale garantit en effet la présence deux à trois jours par semaine d’un médecin à la clinique médicale de Saint-Damien.

Qui plus est, une infirmière praticienne spécialisée, dont le salaire est financé par le CSSS Alphonse-Desjardins y assure une présence deux jours par semaine pour le traitement de problèmes de santé courants et le suivi des patients, qui fréquentent la clinique.

Cette entente a aussi d’avantageux d’ouvrir la porte de la clinique sans rendez-vous de l’Unité de médecine familiale de Saint-Romuald aux patients de la clinique médicale de la Coop de santé des Monts de Bellechasse. Ces derniers peuvent donc s’y rendre du lundi au vendredi de 13 h à 19 h pour y consulter un médecin pour une urgence santé sans avoir à y attendre de longues heures à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis.  De plus, comme les dossiers des patients qui fréquentent la clinique sont numérisés et fichés dans le serveur de l’UMF de Saint-Romuald, les médecins qui y pratiquent ont directement accès aux dossiers des patients de la Coopérative des Monts de Bellechasse.

Enfin, ce partenariat prometteur a de plus permis la venue à la clinique médicale de Saint-Damien de médecins résidants rattachés à l’UMF de Saint-Romuald, ce qui facilitera à terme le recrutement de jeunes médecins  désireux de pratiquer en milieu rural.

Ce partenariat, qui n’a pu être conclu qu’en raison de la gratuité des services de consultation médicale, offerts à la clinique de la Coopérative de solidarité aux membres comme aux non-membres, s’avère donc des plus prometteurs pour l’avenir des services de santé offerts à la population de Bellechasse Sud et ce, d’autant que la philosophie de pratique médicale prônée par les médecins qui y oeuvrent en est une de suivi rigoureux et en profondeur des patients de la clinique, ce qui implique des consultations dépassant généralement les 10 minutes consacrées habituellement à leurs patients par certains médecins de clinique privée davantage intéressés par les revenus engendrés par des consultations médicales en série que par un suivi rigoureux et le bien-être de leur patient.

«La population de Bellechasse-Sud devrait se considérer chanceuse d’avoir accès à une équipe médicale partageant de telles valeurs et leur étant totalement dédiée» expliquait la docteur Cathy Sanfaçon à la trentaine de personnes présentes lors de l’assemblée générale de la Coop, qui s’est tenue mardi dernier à Saint-Damien.

L’équilibre financier passe par la solidarité

«Nous avons à vivre une plus grande solidarité et à rallier les non-membres au membership de leur Coop de santé principalement ceux qui utilisent les services» poursuivit la docteure Sanfaçon, qui en prit en exemple la Congrégation Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours.

.

Ce faisant, la Coop qui compte 655 membres ayant souscrit une part sociale de 200 $ chacun pourra consolider ses assises financières, elle qui cumule après cinq ans d’opération un déficit accumulé de 55 146 $.

Pour le combler et équilibrer ses revenus et dépenses, la Coop tiendra en 2012 une campagne de financement, qui permettra de garantir la pérennité de ses activités au cours des cinq prochaines années. Au terme de cette période,  elle anticipe faire ses frais.

Outre cette campagne de financement visant plus particulièrement les entreprises et les quatre municipalités dont les citoyens sont responsables d’environ 80 % des 1 800 consultations médicales effectuées au cours de la dernière année à la clinique médicale, à savoir Armagh, Buckland, Saint-Damien et Saint-Philémon, le conseil d’administration et le consultant à son emploi, Guillaume Picard de Santé Stratégie proposent aussi une éventuelle association avec une Fondation partageant sa mission afin de rendre plus avantageux aux donateurs des dons donnant droit à des déductions fiscales. L’achat de parts sociales supplémentaires et le recrutement de nouveaux membres figurent aussi dans les moyens de financement qui seront éventuellement mis en œuvre par la Coopérative pour équilibrer ses finances.  Maintenant que l’équipe médicale oeuvrant à la clinique de Saint-Damien a été consolidée, les médecins y oeuvrant seront aussi amenés à faire leur part pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire en défrayant un coût de location annuelle pour l’espace qu’ils occupent dans la clinique, ce à quoi la docteure Cathy Sanfaçon s’est dite d’accord tout comme ses collègues médecins, qui y œuvre,

Un outil de communication bienvenu

Pour étayer sa recherche de financement, le C.A. disposera d’un vidéo promotionnel de 6 minutes, qui a d’ailleurs été présenté lors de son assemblée générale de mardi dernier.  On y présente notamment les témoignages des médecins et de l’infirmière praticienne spécialisée, qui y expliquent la philosophie de soins qu’ils prônent pour les patients recourant à leurs services.

En préambule de la présentation de ce vidéo, M. Picard a par ailleurs indiqué que la présence de la Coop de santé des Monts de Bellechasse s’avérait profitable non seulement pour les individus mais aussi pour la société en général comme l’indiquait bien les statistiques présentées par M. Picard selon lesquelles les 1 800 consultations effectuées au cours de la dernière année à la clinique médicale de la Coop de Saint-Damien avait permis des économies de 110 000 $ au système de santé et des gains de productivité de 35 000 $ pour les patients, qui n’avaient pas à perdre une journée de salaire et défrayer leurs frais de déplacement pour se rendre à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis. 25 % de visites effectuées à la la clinique médicale de la Coop de santé évitent en effet des visites à l’urgence et autant d’absences à l’école.