La Mission Bellechasse-Etchemins peaufine ses réflexions

PASTORALE. Les unités pastorales de Bellechasse-Etchemins amorcent une autre étape dans la transformation du rôle qu’elles entendent jouer dans les prochaines années.

Les derniers mois ont été très difficiles pour tout le monde et les communautés chrétiennes de Bellechasse-Etchemins ne font pas exception. Les paroisses de la région ont toutefois choisi de ne pas seulement subir ces événements, mais également d’en tirer profit, signale l’abbé Thomas Malenfant.

Ce dernier indique que ce ralentissement forcé a permis d’amorcer une grande réflexion sur la transformation des communautés chrétiennes qui culminera le 29 mai lors d’un grand rendez-vous, possiblement virtuel, sur la plateforme de la Mission (https://m-b-e.org ).

« On a profité de cette période pour réfléchir. On a eu des rencontres virtuelles régulièrement avec les 30-40 baptisés les plus fidèles de nos 29 villages. On a accéléré le rythme au cours des derniers mois en étendant tout ça à plus de 150 personnes. Nous avons fait des constats au cours de la dernière année et nous avons eu le temps de les faire. Il y a des lignes qui se dessinent et on veut en parler aux gens, car des décisions seront prises à l’automne. On veut favoriser la fraternité et préparer le retour à la normale », précise l’abbé Malenfant.

La pandémie a eu des effets indéniables sur les gens, mais aussi sur les différentes fabriques de la région. Celles-ci devront saisir les occasions nouvelles, selon lui. « On souhaite savoir comment faire ce changement-là et la population est invitée à s’impliquer. On a commencé la réflexion avec ceux qui avaient les mains dans la pastorale. Ils étaient là et portent déjà les communautés chrétiennes. Nos paroissiens doivent entendre les constats que nous avons faits et réagir à ce que l’on a observé.»

Un choc évident

L’arrivée de la pandémie en mars 2020 a causé une onde de choc dans tous les domaines. La transmission de la foi a aussi été durement touchée, ce qui a forcé les fabriques à être créatives pour rejoindre les fidèles. Néanmoins, près de 700 messes ont été célébrées dans Bellechasse-Etchemins au cours de la dernière année, soit à peu près le même nombre qu’à l’habitude, sauf que le nombre de personnes était restreint.

« Il y a eu des semaines où il était interdit de se voir, où on faisait ça sur Zoom. Pendant les fêtes, on a vu à peu près le même nombre de personnes qu’à l’habitude, sauf que l’on faisait parfois deux ou trois messes par jour. Entre le 17 et le 27 décembre, on a fait 120 messes. Ça a été un support pour les gens », indique l’abbé Malenfant en souriant.

Il a d’ailleurs observé que si dans certains milieux, les célébrations ont été à peu près inexistantes, d’autres ont provoqué les choses. « Au printemps dernier, il y a eu un choc et on a eu besoin de quelques mois pour prendre conscience qu’on ne pouvait pas célébrer de la même façon. Il y a eu plus d’activité dans un endroit comme Saint-Anselme que l’année avant. Des milieux ont commencé à s’appeler et à célébrer en petits groupes. Les gens se connaissent et s’invitaient entre eux, lorsque les mesures le permettaient. Depuis septembre, on fonctionne à la demande. »

Le confinement et le prolongement de certaines mesures d’isolement auront eu un effet néfaste chez certaines personnes, observe-t-il depuis un certain temps. « Il y a des gens âgés qu’on n’a pas vus pendant des mois et là, on recommence à les voir et on remarque que certains ont souffert de l’isolement. On voit une solitude et une désorganisation. Pour ces gens-là, on a hâte de revoir des choses plus simples, car ce sont surtout eux qui payent à l’heure actuelle. Cette solitude et les contraintes des derniers mois nous ont obligés à nous appeler et faire des chaines téléphoniques dans nos milieux afin d’avoir un lien. Nous avons trouvé du bon dans la crise, mais nous avons hâte de retrouver des groupes de 50 et même 100 personnes ou plus. »

Il ajoute que 200 funérailles ont été tenues, malgré les contraintes, ce qui représente toutefois une baisse marquée comparativement aux années antérieures. « On en a fait plusieurs l’été dernier, sauf que les gens n’attendent plus le gouvernement. Soit ils le font à 25, soit ils optent pour une célébration souvenir dans le futur. Les mariages, c’est le dossier le plus complexe, car ça se prépare à l’avance. Il y a quelques possibilités pour l’été, mais ça risque de ressembler à l’an dernier. »

Aucune éclosion

Relativement à la pandémie, il n’y a eu aucune éclosion dans les églises de Bellechasse-Etchemins lors de la dernière année, prend soin de préciser l’abbé Malenfant. « Nos bénévoles ont fait un gros travail pour le respect des mesures et accentué les précautions en termes d’hygiène. C’était une demi-heure avant et une heure après. C’était quelque chose à voir. »

La Mission Bellechasse-Etchemins travaillait déjà, depuis plusieurs mois, à sa propre réorganisation. Ce sont maintenant les fabriques voisines qui pourraient s’inspirer de leur démarche. « On recherche déjà un certain partenariat avec les fabriques voisines. On vit ici, depuis trois ans, ce que d’autres s’apprêtent à vivre, surtout en Beauce. On compose déjà avec les contraintes qui seront celles de nos voisins », dit-il en terminant.