La pression ne fait qu’augmenter, déplore l’opposition

Porte-parole de l’opposition officielle en matière d’affaires municipales et d’habitation, la députée libérale de Mille-Îles, Virginie Dufour, déplore que seulement le tiers des logements sociaux promis par la Coalition Avenir Québec aient été construits jusqu’à maintenant, ce qui ne fait qu’intensifier les besoins en matière de logement social au Québec.

Elle illustre qu’en Chaudière-Appalaches uniquement, 31 habitations incluant 172 unités de logement sont en si piètre état que leur déficit d’entretien surpasse les 6 millions de dollars. Cette trentaine de bâtiments ont une cote de D ou E, soit qu’ils sont en mauvais ou en très mauvais état. Ce nombre ne tient pas compte des autres catégories de bâtiments où de l’entretien serait tout de même nécessaire.

« Par exemple, le seul HLM de Sainte-Justine contenant 22 logements est classé C, soit satisfaisant, donc la municipalité ne se retrouve pas dans cette liste comme Lac-Etchemin qui est dans cette liste parce qu’elle a un HLM dans la catégorie D et il y en a d’autres comme ça », illustre-t-elle. 

Elle déplore que des habitations à prix modiques existantes soient en si mauvais état qu’elles sont maintenant barricadées. « Celles-là sont des espaces vacants et s’ils étaient rénovés, ils pourraient être rapidement devenir disponibles. Notre inquiétude concerne aussi les bâtiments qui ne le sont pas encore, mais dont le déficit d’entretien est tellement grand qu’on se rapproche de cet état. Si un toit n’est pas entretenu, à titre d’exemple, ça peut basculer rapidement et là, les logements peuvent devenir inhabitables. »

Mme Dufour remarque également que la hausse des coûts devient une variable incontournable et pour cette raison, elle souhaiterait voir des investissements le plus rapidement possible. « La réalité est que dans le domaine de la construction, la hausse de l’inflation est plus grande que le reste et plus on attend, c’est la même chose pour ce type de logement et les besoins grandissent. Or, à l’heure actuelle, on ne fait même pas l’entretien à bien des endroits. »

Pénurie de main-d’œuvre

Mme Dufour rappelle que le gouvernement du Québec a signé une entente de 2 M$ avec le fédéral dans le passé. « Les sommes sont là, mais ne descendent pas vers l’entretien. À la base, ce n’est pas une responsabilité municipale. Ce n’est pas à elles d’assumer le déficit d’entretien. L’argent est là et elle dort. L’an dernier, elle a servi à la création de nouvelles unités plutôt qu’à de l’entretien », soutient-elle.

Elle observe aussi que de moins en moins d’entreprises soumissionnent sur les appels d’offres concernant cet aspect précis. « Il y aura une certaine congestion dans le futur. Un jour, il n’y aura pas assez d’entrepreneurs pour effectuer les travaux. Il ne faut pas attendre et si on le fait, ça coûtera inévitablement plus cher. On sait qu’il manque de logements et se sont les mêmes personnes qui doivent construire et rénover, alors pourquoi attendre », se demande-t-elle.

Elle ajoute que la conjoncture actuelle illustre une chose inévitable, soit que la chose ne fera que s’intensifier et les coûts continueront de grimper de façon exponentielle. « Il y a la natalité, le vieillissement de la population, l’immigration, tout ça provoque une pression sur les besoins de logements en ville et dans les régions. L’inaction m’inquiète et le manque de reconnaissance du problème l’est tout autant. »