Le positivisme contagieux de Yul
SOCIÉTÉ. Un texte publié par le journaliste Jean-François Poirier sur sa page Facebook suscite actuellement beaucoup d’intérêt et de réactions. Il y fait état d’une rencontre avec le «YUL», surnom de Ghislain Bolduc un résident de Saint-Damien.
Les deux ne se connaissent pas. Poirier, journaliste-sportif à la télé de Radio-Canada et natif de Saint-Joseph-de-Beauce, est de passage à l’Hôtel-Dieu de Lévis vendredi dernier pour y visiter un proche. Le YUL doit subir des traitements pour un cancer du pancréas et reconnait Poirier avant d’entamer une discussion avec lui.
La nature de la conversation est saisissante et suffisamment inspirante pour que le journaliste en fasse état sur sa page personnelle. «Les médecins viennent de m’annoncer qu’il ne me reste plus que six mois à vivre si je ne fais pas de chimio. Mais je vais la faire parce que je ne laisserai pas cette "cochonnerie" avoir le dessus sur moi. Et je vais aller jusqu’au bout. Crois-moi!», lui confie le «YUL», surnommé ainsi par ses amis en référence à l’acteur Yul Brynner, chauve, tout comme M. Bolduc en bas âge.
Il ajoute: «J’ai un cancer du pancréas. Je devrais être mort depuis un an, mais j’ai déjoué les pronostics après l’opération. Il y a 10 jours, j’ai perdu conscience en arrivant à l’urgence. J’avais perdu 3 pintes d’huile. J’appelle mon sang comme ça. Mon cœur pompait. Mais je me suis rétabli grâce aux transfusions. C’est comme ça ce cancer-là. Il t’attaque sournoisement. Mais le Yul est prêt à se battre!»
Le positivisme affiché par M. Bolduc, malgré sa situation, a raison de Poirier. «L’homme me rend de bonne humeur. Sa verve est contagieuse», raconte-t-il sur sa page Facebook. «J’ai l’impression que je vis un super moment inattendu avec un homme de 60 ans de Saint-Damien qui n’a pas fini de me raconter la vie à sa manière encore plus éclatante que le chandail vert que je porte.»
La dernière réplique du «YUL» avant son départ de l’hôpital est celle qui a finalement inspiré le journaliste à raconter sa rencontre. «Aujourd’hui, la masse est disparue. C’est pas une joke, c’est vrai ce que je te dis. Il faut croire. Moi, avant que je me décourage, il va falloir que la cochonnerie me grafigne en maudit…»
Jean-François Poirier estime que son récit a été partagé plus de 250 fois depuis sa publication. «Je ne m’attendais pas à un tel mouvement, mais je sais par contre que Ghislain Bolduc mérite cette attention pour sa bataille contre le cancer du pancréas et son discours inspirant. Je trouvais que le monsieur en valait la peine», nous a-t-il confié avant de nous permettre d’en publier les extraits.