Les paramédics de la Beauce, Bellechasse et Les Etchemins veulent l’équité pour les régions rurales

Forts de l’appui des élus des MRC de la Beauce ainsi que de celles de Bellechasse et Les Etchemins, les quelque 120 ambulanciers oeuvrant sur le territoire de la Beauce, de Bellechasse et Les Etchemins réclament du gouvernement du Québec qu’il ajuste les budgets accordés à l’Agence de santé et des services sociaux pour le financement de leurs services sur une base horaire plutôt qu’en faction, comme c’est le cas actuellement pour 71 % d’entre eux.

 

Selon ce modèle de fonctionnement, les ambulanciers en faction se doivent d’être disponibles 24 heures par jour, ce qui implique qu’ils peuvent dormir à leur domicile durant la nuit au cours de laquelle ils sont en faction. 

En pareil cas, le délai moyen entre un appel logé au 911 et l’arrivée de techniciens ambulanciers est de 8 minutes, comparativement à une minute pour les horaires de travail régulier au cours desquels les paramédics demeurent à bord de leur ambulance durant pratiquement toute la durée de leur quart de travail. « Quant on sait que qu’en situation d’urgence, les premières minutes d’intervention sont précieuses, l’écart entre ces deux modèles de fonctionnement fait souvent la différence ente un patient sauvé sans séquelles ou un patient décédé ou survivant avec des séquelles graves» expliquait Pascal Jacques, président du regroupement des travailleurs ambulanciers syndiqués Beauce Inc.  Ces propos ont d’ailleurs été renchéris par l’urgentologue et chef du service d’urgence du Centre hospitalier Beauce-Etchemins, Steeve Couillard.

À ses dires les délais d’intervention sont cruciaux dans le cas de patients terrassés par des arrêts cardio-respiratoires.  Après 5 minutes d’arrêt cardiaques les chances de survie sont de 50 % alors qu’après 10 minutes, ils ne sont plus que de 10 % et 0 % après 20 minutes.  Pour les paramédics et techniciens ambulanciers oeuvrant dans la Beauce, Bellechasse et Les Etchemins cette situation est symptomatique de l’iniquité qui prévaut entre les différentes régions du Québec ainsi qu’entre les régions urbaines et les régions rurales..  Cinq des régions du Québec  ayant fait l’objet d’un projet pilote en 2009, soit les régions de la Gaspésie, de la Côte-Nord, de Portneuf, du Saguenay et du Lac-Saint-Jean sont en effet desservies par des paramedics qui ont des horaires de travail normaux plutôt que d’être de faction . C.est aussi le cas dans les milieux urbains comme Montréal,  Québec, Saint-Georges ou Sainte-Marie mais pas dans les milieux ruraux où la logique commanderait compte tenu des distances à parcouru une présence constante des paramédics à bord ou à proximité de leurs véhicules.

Les paramédics de la région  sont par ailleurs d’autant plus déçus de la situation qu’ils ont participé à des projet pilotes uniques au Québec comme ceux de la télémétrie ou du constat de décès à distance et qu’ils sont reconnus comme une organisation dynamique et innovatrice, ce qu’ils  entendront aussi faire valoir lors de leur rencontre avec le ministre de la Santé et des Services Sociaux au début de décembre.

Advenant l’acceptation de cette demande, une trentaine de paramédics devraient s’ajouter aux 120 déjà à l’œuvre dans la Beauce, Bellechasse et Les Etchemins.