Les proches aidants crient à l’aide

SOCIÉTÉ. Si de plus en plus de personnes jouent ce rôle, plusieurs ne connaissent pas sa signification. Par définition, un proche aidant est une personne intervenant bénévolement auprès de personnes en perte d’autonomie et qui, dans sa relation d’aide, a des besoins d’information et de soutien.

La Semaine nationale des proches aidants 2016 est en cours jusqu’au 12 novembre et doit leur permettre d’obtenir une plus grande reconnaissance. Certains s’occupent d’un proche parent, d’un conjoint ou d’une conjointe, d’un enfant avec déficience physique ou intellectuelle. Plusieurs demandent des soins particuliers, d’autres sont aux prises avec une maladie chronique ou une maladie mentale et un nombre grandissant d’entre eux sont tout simplement en perte d’autonomie et demandent de l’aide.

Réalité reconnue, mais aucune action

Dans Bellechasse, plus de 4 500 personnes jouent ce rôle, soit 13 % de la population estime le Regroupement local des proches aidants. «Ce n’est pas seulement les conjoints ou conjointes de personnes malades qui sont proches aidants», indique la directrice générale de l’association, Johanne Audet. «Des gens de tous âges soutiennent un proche. 48 % ont entre 45 et 64 ans et 26 % ont entre 25 et 44 ans. On se doit aussi d’inclure les moins de 15 ans, car lorsqu’ils ont un frère ou une sœur qui a une déficience physique ou intellectuelle, ils doivent assumer certaines choses dans leur environnement.»
Elle est d’avis que le soutien à domicile demeure le parent pauvre de notre société. «Depuis 2003, c’est reconnu par le gouvernement. Ils avaient sorti une politique à l’époque qui s’appelait chez soi, le premier choix, qui est encore en vigueur, mais presque rien n’a été mis en application. Il y avait là-dedans une véritable reconnaissance du statut, mais les services n’ont pas suivi.»

Selon elle, les solutions évoquées à l’époque sont toujours d’actualité. «On parlait de reconnaitre les proches aidants comme des clients, qu’il fallait évaluer leurs besoins et y subvenir, considérer que soutenir une personne malade avait des impacts sur plusieurs choses dont la conciliation travail-famille, la fiscalité, sur les lois du travail, en santé et services sociaux et autres.»

Selon Mme Audet, les autorités gouvernementales sont conscientes du nombre de plus en plus élevé de personnes qui doivent subvenir aux besoins d’un proche. «Peut-être que le nombre de personnes étant proches aidantes fait peur. Ils savent fort bien que celui-ci est en augmentation. Peut-être est-ce une boîte de Pandore qu’ils ne veulent pas ouvrir. Ils devront le faire un jour.»