Les riverains de Lac-Etchemin demeurent sur leur appétit
Exaspérés par la hausse constante et importante de l’évaluation foncière de leurs terrains, ce qui se traduit par une augmentation de 300 $ à 600 $ de leurs comptes de taxes en moyenne, les riverains des lacs Etchemin et Raquette, à Lac-Etchemin, sont demeurés sur leur appétit à l’issue d’une soirée d’information tenue mardi soir.
Plus de 200 personnes ont envahi le Centre culturel afin d’exprimer leurs doléances. «C’est un signe qu’il y avait une certaine grogne et que ces hausses de taxes ne laissent personne indifférent», signalait l’homme d’affaires Daniel Gagnon, porte-parole des riverains.
Prenant son exemple personnel -son compte de taxes a franchi le cap des 6 000 $ cette année -, M. Gagnon a répété à plusieurs reprises que la capacité de payer des gens était atteinte, voire dépassée, ajoutant que les taxes foncières avaient grimpé de plus de 13 % depuis trois ans.
Il a invité les élus à s’attaquer davantage aux dépenses, jugeant que la municipalité en avait perdu le contrôle. «On nous a dit que la municipalité est bien gérée, mais je ne suis pas nécessairement d’accord avec ça. Nous avons un peu plus de 3 800 habitants et à ce titre, je pense que nous avons une organisation trop lourde pour nos besoins.»
Problème provincial
Se disant conscient de la situation des riverains qui, a-t-il souligné, est vécue aux quatre coins du Québec, le maire Harold Gagnon a rappelé que l’évaluation de toutes les propriétés, dont les terrains se trouvant le long des plans d’eau, est effectuée aux trois ans par la MRC et que cette démarche relevait directement des lois provinciales. Ce faisant, toujours selon le maire, la municipalité a les mains liées et peut difficilement, dans le contexte actuel, amoindrir le fardeau fiscal des riverains.
Chiffres à l’appui, M. Gagnon a tenté de démontrer que la taxation foncière, les coûts pour les services et le niveau d’endettement de la municipalité de Lac-Etchemin se comparaient avantageusement à celle d’autres municipalités de la région de taille comparable et ayant un important plan d’eau sur leur territoire.
Le maire a invité le comité local de riverains à s’associer à d’autres associations de riverains et de villégiateurs de la province afin de faire pression auprès du gouvernement Couillard. Il a ajouté que les élus entendaient réfléchir sur certaines pistes de solutions, en plus de sensibiliser la députée-ministre Dominique Vien sur la situation vécue par les riverains.
Après la rencontre, Daniel Gagnon n’a pas caché sa déception quant à la tournure des événements. Il a souligné qu’il n’était pas du ressort des riverains de faire pression auprès des autorités gouvernementales. «On a donné à nos élus le mandat de nous représenter. C’est à eux de défendre nos intérêts auprès du gouvernement.»
Une période de questions a permis à quelques riverains de faire part de leurs inquiétudes devant l’augmentation majeure de leur évaluation foncière. Ceux-ci ont aussi demandé aux élus de réfléchir sur les services à conserver afin de respecter la capacité de payer des contribuables.