Les temps sont durs pour les restos

AFFAIRES. Les restaurateurs de la région ne sont pas au bout de leur peine, devant composer avec des difficultés de recrutement de personnel, mais aussi avec celles des distributeurs alimentaires de la région qui peinent à répondre à la demande.

Au cours des derniers jours, des propriétaires d’établissements de la région ont appris que leur commerce ne serait plus visité par certains distributeurs en raison de la fermeture de certains trajets en raison de la pénurie de personnel avec laquelle ils doivent composer.

L’un des principaux distributeurs de la région, Colabor, doit aussi composer avec un conflit de travail avec ses employés depuis quelques semaines, en plus de devoir recruter massivement. Une recette pour bien des irritants, observe Annie Bédard du restaurant El Toro de Sainte-Justine qui espérait rouvrir sa salle à manger au cours des prochains jours, elle qui se limitait aux commandes à apporter depuis plusieurs mois. « Je ne peux pas rouvrir si je ne suis pas assurée d’être livrée. Mon distributeur vient de me laisser tomber, même chose pour le restaurant l’Incognito (aussi à Sainte-Justine) avec le sien. Je vais devoir attendre. »

Elle convient que la situation n’est pas idéale pour personne. « Les gens pensent que nous sommes au-dessus de nos affaires. Il y a d’autres endroits qui vivent des problématiques du genre et de personnel. Les gens veulent commander des choses parfois et c’est B.O. (manque de marchandises). Ce n’est pas un climat idéal pour opérer. »

Pour Joannie Dion du restaurant Le Parasol à Saint-Malachie, le principal problème n’est pas celui de l’approvisionnement, mais la main d’œuvre, à l’image de presque toute l’industrie de la restauration. « Celles et ceux qui viennent donner leur nom ont 14 ans. Les nouveaux que l’on forme demandent que l’on consacre beaucoup de temps puisque ce sont leur premier emploi. Ils seront bons, sauf qu’on se doit de leur montrer plein de choses qui pourraient être de base pour des adultes, mais pas pour des enfants de cet âge-là. On paye souvent deux personnes pour faire une tâche, le temps de les former. »

Elle craint énormément le retour en classe de ses étudiants qui viendra accentuer davantage ses problèmes de personnel. « Dans deux semaines, je n’aurai plus de cuisinier le soir sur semaine et une serveuse en moins sur sept jours. Qu’est-ce que l’on fait ? »

Autre problématique qui semble se pointer à l’horizon des restaurateurs, le passeport vaccinal ne fait pas l’unanimité et les propriétaires avaient déjà reçu des messages de désapprobation avant même l’annonce des derniers jours.

Pour d’autres, la solution est très simple, soit de fermer un certain temps. Par exemple, le restaurant chez Charles de Saint-Philémon a annoncé sa fermeture du mercredi 18 août au mardi 24 août inclusivement, en raison du manque de main-d’œuvre, combiné aux vacances des employés, pour ne nommer que cet établissement.