L’hébergement en CHSLD est en pleine mutation

Les personnes vivant en CHSLD sont de plus en plus en plus âgées et requièrent de des soins de plus en plus poussés, ce qui oblige les directions d’établissements et leur personnel à adapter leurs façons de faire.

Ce constat et bien d’autres se trouvent dans le premier portrait des centres d’hébergement publics et de leurs résidents réalisé par l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS).

De passage au CSSS des Etchemins le vendredi 13 septembre dernier, la directrice générale de l’AQESSS, Diane Lavallée, a souligné que contrairement à la croyance populaire, seulement trois pour cent des personnes de 65 ans vivent en CHSLD. De ce nombre, une forte majorité (41 %) a plus de 85 ans et présente une grande perte d’autonomie.

L’étude intitulée « Le nouveau visage de l’hébergement public au Québec » indique également que 80 pour cent de la clientèle hébergée présente des pertes cognitives et que « cette réalité peut altérer la qualité de vie des résidents, tout en représentant un défi important pour les équipes soignantes. »

Pour la région Chaudière-Appalaches, les statistiques démontrent que 2,6 % des 65 ans et plus vivent en centres d’hébergement et que 44 % des résidents ont 85 ans et plus. On y trouve 1 957 lits d’hébergement répartis dans 34 installations qui, elles, sont gérées par neuf établissements (CSSS).

Soins spécialisés

Pour Mme Lavallée, le visage de l’hébergement public a beaucoup changé depuis quinze ans. « Avec la lourdeur de la clientèle, les soins sont de plus en plus complexes et spécialisés. Et bien souvent, ils sont aussi dispensés dans un contexte de fin de vie », précise-t-elle.

L’ancienne présidente de la FIIQ ajoute que le réseau des CHSLD publics a su s’adapter à cette nouvelle réalité en allouant plus de ressources dédiées aux services professionnels, tout en diminuant le nombre de postes occasionnels (-26 %) et le nombre d’heures de soins assumées par des agences privées (-18 %), au profit du personnel régulier des installations concernées.

Par ailleurs, 11 pour cent des résidents en CHSLD, à la grandeur de la province, ont moins de 65 ans. « Il s’agit d’adultes ayant un handicap physique ou intellectuel, présentant des problèmes de santé mentale ou ayant une maladie dégénérative et qui, bien souvent, ne disposent pas de ressources adaptées à leurs conditions. »

Plus de soins à domicile

L’étude démontre également que les investissements gouvernementaux annuels associés à la « mission CHSLD » sont très importants en Chaudière-Appalaches (145 M $). Pour le Québec, ces investissements approchent les trois milliards de dollars.

Dans la mesure où une place en CHSLD coûte en moyenne plus de 93 000 $ annuellement au système de santé québécois, alors qu’il en coûte 30 000 $ pour maintenir la même personne à domicile, Mme Lavallée a dit souhaiter que le gouvernement investisse davantage à ce niveau. Elle profitera de la prochaine commission parlementaire sur les conditions de vie des personnes hébergées pour présenter les détails de cette étude et transmettre ce message.