Marie-Pier Fortin-Nadeau veut aider les nouvelles mamans et les femmes enceintes
SANTÉ. Résidente de Saint-Odilon et native de Saint-Léon, Marie-Pier Fortin Nadeau aime les gens. Elle s’est donnée comme mission d’aider son prochain, particulièrement les nouvelles mamans et les femmes enceintes.
Elle-même mère de quatre enfants, dont deux en bas âge, la femme de 35 ans a amorcé son implication en devenant marraine d’allaitement il y a un peu plus de trois ans, lors de la création de Nourri-Source des Etchemins, devenu ensuite Nourri-Source Chaudière-Appalaches, organisme qui n’existe plus cependant.
Elle est toujours marraine d’allaitement, mais auprès d’Allaitement Québec, où elle agit à titre de bénévole en plus d’offrir des formations, à l’occasion.
Plus récemment, elle a décidé d’ajouter une corde à son arc en devenant accompagnante à la naissance, métier qui est de plus en plus en demande selon elle, ajoutant toutefois que peu de femmes offraient ce service en Chaudière-Appalaches.
«Quand j’ai accouché de mon dernier enfant, j’ai fait ça avec une sage-femme et je me suis mise à «tripper» sur tout ce qui s’appelle points de pression, les moyens pour apprendre à contrôler la douleur et autres. Je trouvais cela intéressant et ce sont des éléments qu’on aborde lors des formations», indique Marie-Pier qui a suivi un cours spécialisé auprès du Collectif Les Accompagnantes, organisme basé à Québec.
«Je trouve ça important d’avoir quelqu’un qui est présent auprès du couple ou de la femme enceinte non seulement lors de la grossesse, mais également lors de l’accouchement. Certaines sont seules et ont besoin d’accompagnement», poursuit la résidente de Saint-Odilon qui ajoute qu’en plus des services prénataux, les accompagnantes à la naissance vont offrir un plan de naissance adapté aux attentes et aux besoins des mamans.
«Il y en a qui vont décider d’accoucher naturellement et elles veulent aller le plus loin possible dans cette démarche et nous sommes là pour les soutenir. Quand on a des douleurs, on oublie souvent les choix que l’on a faits.»
Favoriser l’accouchement naturel
Dans la mesure du possible, Marie-Pier Nadeau-Fortin dit favoriser l’accouchement naturel et l’adoption de positions qui, lors du travail et de l’accouchement, permettront au bébé de se placer de façon adéquate en vue de sa sortie.
«À ma dernière grossesse, j’ai accouché debout. Je trouve que c’est la meilleure position pour cela. J’avais de la douleur, mais j’étais capable de respirer et de la contrôler. J’ai aussi appris la bonne façon de pousser», mentionne-t-elle en ajoutant qu’elle prônait la position permettant un accouchement le plus rapide et le plus facile possible.
«Lorsqu’il y a un siège, on va le voir à l’échographie et à ce moment, on peut travailler sur des positions qui rendent le bébé inconfortable dans le ventre de sa mère et l’inciter à changer de position avant l’accouchement. Ça peut aider», ajoute-t-elle en précisant qu’elle peut travailler autant avec une sage-femme qu’en milieu hospitalier ou, dit-elle, les médecins sont de plus en plus ouverts à cela.
Service en demande
Marie-Pier croit qu’un service comme le sien est appelé à devenir de plus en plus populaire auprès des femmes enceintes, constat qu’elle a découvert au fil de sa formation qui s’est terminée en novembre dernier.
«Ce qui fait le plus peur aux filles qui sont sur le point d’accoucher, c’est la douleur et la longueur de l’accouchement. Ce sont des choses que je souhaite travailler avec elles», précise-t-elle en ajoutant qu’elle souhaitait faire profiter les jeunes mères de son expérience.
«Je suis prête à les aider de toutes les façons possibles, que ce soit avant ou après l’accouchement. Je peux même aller plier du linge pour leur donner un temps de répit. C’est une job humaine», dit-elle en ajoutant qu’une intervention auprès des parents et de la famille peut durer quatre mois, selon le cas.
Elle ajoute que l’implication du père, qui est parfois désemparé et mal à l’aise de voir sa conjointe souffrir, est primordiale et qu’il est important de les rassurer.
Surmonter des épreuves
Même si elle a quatre enfants qu’elle a tous allaités, en plus de vivre des accouchements aussi différents les uns que les autres, Marie-Pier souligne qu’elle a eu le malheur de perdre un enfant, expérience qui a été très difficile.
«J’ai vécu un deuil périnatal à ma troisième grossesse. Ma fille est décédée à la 23e semaine de grossesse, car j’étais très malade. Le premier mois suivant cet épisode a été très difficile, j’avais de la peine et toujours envie de pleurer. Je n’étais pas capable de rester seule à ce moment, j’avais besoin de vivre mon deuil», mentionne-t-elle en ajoutant qu’il s’agit d’un aspect qu’elle peut aborder, au besoin, avec les mamans qui pourraient vivre un tel drame.
Des statistiques intéressantes
Selon Marie-Pier Nadeau Fortin, les statistiques démontrent que le fait de faire appel aux services d’une accompagnante à la naissance peut aider à réduire de 50 % l’utilisation de césariennes et de 25 % le temps de l’accouchement, par la diminution du stress. Il y a également, selon elle, 40 % moins de chances d’utiliser des forceps et 60 % moins d’épidurales, 30 % moins de médicaments contre la douleur et 40 % moins de chance de faire appel à l’ocytocine synthétique, substance utilisée pour provoquer les accouchements.