Mario Pouliot croit toujours au potentiel des Etchemins

SAINTE-AURÉLIE. Une reprise du secteur forestier est possible dans la MRC des Etchemins, pourvu que l’on mise sur la fabrication de produits de niche issus de la 2e et 3e transformation du bois.

C’est ce que soutient l’ancien maire de Sainte-Aurélie, Mario Pouliot, qui est négociant en bois depuis dix ans pour l’entreprise Benoit & Dionne Produits Forestiers de Drummondville.

« Les gens disent que notre région est durement touchée par la crise qui a frappé l’industrie forestière. C’est peut-être le cas, mais nous avons plutôt décidé de tourner ce mauvais coup du sort en avantage concurrentiel », soutient celui qui œuvre dans le domaine forestier depuis plus de 30 ans.

Au lieu de faire compétition à de gros producteurs de bois comme Maibec de Saint-Pamphile, par exemple, Mario Pouliot et ses patrons chez Benoit & Dionne ont décidé de s’ajuster à la demande de la clientèle en créant des produits à valeur ajoutée. « Quand tout le monde dit que tel ou tel produit n’existe pas, nous le créons pour eux », poursuit-il.

« La compétition est forte et il faut savoir travailler en collaboration avec ces gros joueurs, pas contre eux. Comme nous sommes très présents sur le terrain, cela a un effet positif sur le carnet de commandes. Au-delà des courriels et du téléphone, le contact humain est ce qu’il y a de plus important. C’est vrai dans notre domaine comme dans bien d’autres », soutient Mario Pouliot.

Deuxième usine

Benoit & Dionne a récemment ouvert une deuxième usine, BDS Stratford, qui est située dans la MRC du Granit. On y fabrique encore là des produits à valeur ajoutée utilisant différentes essences de bois comme le sapin, l’épinette, le mélèze, le tremble et différents types de bois franc.

Mario Pouliot, qui est actionnaire de celle-ci, souligne qu’il avait songé à l’implanter du côté de Sainte-Aurélie, avant de se réviser. « Il y avait une usine qui nous intéressait. Cependant, le prix de vente était trop élevé et les équipements s’y trouvant ne répondaient pas à nos besoins. L’usine de Stratford était récente, tout comme ses équipements. Le prix était juste et nous avons profité de conditions d’achat favorables », précise-t-il.

M. Pouliot croit toujours que la région a tous les atouts pour permettre la réalisation d’un projet similaire. « Nous avons toujours un intérêt pour les Etchemins, c’est certain. On y retrouve quelques moulins à scie présentant un beau potentiel, avec des équipements qui sont encore en bon état. »

Le négociant verrait d’ailleurs d’un bon œil la formation d’une coopérative qui pourrait piloter la relance d’une des usines se trouvant sur le territoire etcheminois. « Je sais qu’il est parfois difficile de trouver des investisseurs de premier plan. Il y a plusieurs produits qui présentent un excellent potentiel, que ce soit pour les marchés locaux ou d’exportation, comme c’est le cas pour la granule de bois, par exemple. Il suffit de cogner aux bonnes portes. »

Souper des forestiers

Mario Pouliot sera l’un des quatre conférenciers lors du prochain Souper des forestiers qui aura lieu le 30 octobre prochain à la salle paroissiale de Sainte-Aurélie. M. Pouliot traitera des tendances du marché ainsi que du potentiel des produits de 2e et 3e transformation. Sa présentation sera devancée par une portant sur l’avenir de nos boisés, offerte Yvon Veilleux de l’Agence de mise en valeur des forêts privées.

Gilles Gaudet, président des Portes Saint-Georges, présentera également son entreprise aux personnes présentes. Le quatrième conférencier sera le directeur général du CLD des Etchemins, Yvon Levesque, qui parlera de pénurie de main-d’œuvre et formation en en foresterie.

Soulignons que cet événement, qui en sera à sa 8e année, sera organisé par le Comité de développement de Sainte-Aurélie (CDSA), qui a décidé de prendre la relève du CLD des Etchemins.

Les personnes qui souhaitent y prendre part doivent appelant à la municipalité de Sainte-Aurélie d’ici le 27 octobre.