Massif du Sud: cap sur le développement

JUGEMENT. La Corporation d’aménagement et de développement du Massif du Sud (CADMS) ainsi que les MRC de Bellechasse et des Etchemins accueillent avec satisfaction le jugement rendu la semaine dernière par Alicia Soldevila, juge à la Cour supérieure du Québec, mais évitent de pavoiser.

Le dossier portant sur l’interprétation des droits des parties sur les terres de l’État et celles du Parc régional Massif du Sud a finalement connu son dénouement le 14 décembre dernier. Il détermine surtout que la Station touristique Massif du Sud ne détient aucun droit sur les terres de l’État, ni sur celles de la CADMS autre que les droits que lui confèrent des baux signés en 1989 et 1997.

Commentant au nom des deux MRC et de la Corporation d’aménagement, le directeur général de la MRC des Etchemins, Luc Leclerc, espère maintenant que les énergies de tous pourront être consacrées au développement du parc régional. «Depuis 1999, des démarches ont été effectuées auprès de la Station touristique pour établir des ententes de collaboration avec cette dernière comme intervenant important dans le Parc. L’interprétation faite relativement aux droits que pouvaient détenir les parties sur les terres de l’État et de la CADMS a empêché l’évolution de bien des choses, sauf qu’il fallait que ce soit clarifié et c’est fait.»

L’objectif des organismes publics demeure de développer le territoire du Massif du Sud ajoute M. Leclerc. Un projet de «glamping» piloté par le Ranch Massif du Sud figure parmi ceux qui pourront être étudiés.  «Maintenant que nous avons réponse à nos questions, nous pourrons nous asseoir avec la Station touristique ou tout autre intervenant intéressé à développer le parc. L’idée du Ranch est très prometteuse, mais elle devra être analysée comme toutes les autres si elle implique les terres publiques ou celles octroyées par les ministères à la CADMS.»

Sur la pratique commune d’activités, Luc Leclerc indique que les organismes publics n’ont jamais estimé que la Station touristique n’avait pas l’expertise pour la tenue de certaines d’entre elles. «Nous n’avons jamais contesté les droits de la Station de présenter des activités de ski de fond, raquette ou autres, mais sur les espaces qui lui ont été consentis. Une complémentarité avec la station de ski était davantage ce que l’on voyait et souhaitait.»

Les deux MRC et la CADMS réitèrent leur volonté et leur disponibilité pour collaborer pleinement avec la Station touristique et tout autre promoteur voulant exercer des activités dans le Parc régional Massif du Sud. «Nous avons tenté de rencontrer les dirigeants de la Station à maintes reprises pour discuter des projets d’avenir sauf qu’ils n’ont jamais accusé réception de nos invitations. Nous ne sommes pas fermés à personne, individu ou organisation, ça c’est clair.»

La Station touristique réfléchit

Dans un courriel acheminé à TC Media, le copropriétaire et directeur général de la Station touristique Massif du Sud, Alain Contant, a souligné qu’il entendait éventuellement commenter plus en détail le jugement au retour des Fêtes, précisant toutefois que lui et ses partenaires avaient 30 jours pour décider s’ils allaient en appel du jugement ou non.

«Nous prendrons le temps des Fêtes pour réfléchir aux différentes options qui se dressent devant nous. Les deux MRC, les quatre municipalités périphériques et la CADMS, gestionnaire du Parc régional Massif du Sud, ont fait valoir des points de lois organisés par eux-mêmes, au détriment de la clientèle qui ne pourra plus profiter de ce produit qui existait depuis 28 ans. De plus, l’offre se verra ainsi divisée en deux tout comme les familles et les groupes qui venaient pour faire les deux activités au même endroit», a-t-il tout de même précisé.

«L’étroitesse d’esprit et le manque de vision de la part des préfets et dirigeants politiques de la région, ainsi que de nos élus nous conduisent vers des décisions comme celle-ci qui ne font que diviser une région et son tissu social. Cela ne semble toutefois pas peser dans la balance des décisions, car on préfère garder un organisme à but non lucratif qui génère cinq emplois contrairement à nous qui en créons 200», a-t-il poursuivi.

(Avec la collaboration de Serge Lamontagne)