Mises à pied temporaires annoncées chez Rotobec de Sainte-Justine
TRAVAIL. L’entreprise Rotobec se voit dans l’obligation de procéder, au cours des prochaines semaines, à la mise à pied temporaire d’un certain nombre de travailleurs au Canada, une majorité de ceux-ci œuvrant à son usine de Sainte-Justine.
Le PDG Julien Veilleux et la directrice des ressources humaines, Cathy Roberge, ont mentionné que 54 employés sont visés par cette mesure et que pour le moment, 36 d’entre eux ont reçu un avis de mise à pied.
« Ce sont 36 personnes qui ont été rencontrées et ça pourrait s’arrêter là », espère Julien Veilleux qui rappelle que le processus (rencontres et remises des avis) a eu lieu la semaine dernière.
Mme Roberge a expliqué qu’en vertu de la loi sur la santé et la sécurité au travail, tout avis de licenciement collectif comme celui-ci est obligatoire lorsque plus de 10 travailleurs sont mis à pied pour une période de plus de six mois, même si la mise en vigueur de cette règle n’est pas immédiate. La loi oblige ainsi l’employeur à aviser les employés ainsi que la CNESST huit semaines à l’avance.
« Quand on a su que nous devions effectuer des mises à pied, la première action que nous avons faite a été de remercier les travailleurs temporaires, qu’il s’agisse d’étudiants ou de travailleurs à temps partiel », mentionne également M. Veilleux. Cela sans oublier qu’une quinzaine de postes n’ont pas été renouvelés depuis janvier.
C’est à compter du 13 novembre que l’entreprise procèdera non seulement à cette réduction du personnel, mais également à une diminution de la production en usine qui passera de 3 800 à 3 300 heures, sans heures supplémentaires, jusqu’à nouvel ordre.
« C’est difficile pour un employeur de faire cela, car tu insécurises tout le monde pour une situation qui va peut-être arriver, ou pas du tout », déplore M. Veilleux qui ajoute cependant que la situation a le temps d’évoluer au cours des prochaines semaines et des prochains mois.
Réduction des commandes
« Notre carnet de commandes a trop baissé, car l’an dernier, on a trop vendu de matériel. Après la COVID, les gens se sont retrouvés avec des inventaires très bas dans leur cour et ont donc commandé beaucoup d’équipements. Ce faisant, ils sont surstockés et c’est le cas pour plusieurs de nos fournisseurs. Ils doivent écouler leur stock avant d’en commander d’autres et c’est pour cela que nous vivons ce creux de vague. À quelle vitesse ces stocks seront-ils écoulés ? On n’a pas la réponse à cela, on peut faire plein de suppositions », poursuit le dirigeant qui ajoute que les mises à pied ne seront pas seulement sur le plancher de production, mais également dans les bureaux. Huit employés étrangers seraient aussi touchés par cette décision, pour le moment.
« On s’attend à une reprise de l’économie quand les taux d’intérêt vont commencer à diminuer pour la peine, quelque part en 2024. Il faut passer ce creux de vague et attendre que nos fournisseurs vendent leurs surplus pour que ça reprenne. »
Cathy Roberge et Julien Veilleux ajoutent que la situation pourrait également changer, car des mises à pied (32) ont aussi été réalisées du côté américain.
« Tout ça demeure incertain en raison de la charge de travail, car on a aussi fait des réductions du côté américain. Il y aura des répercussions de la réduction de volume sur ici, mais peut-être pas non plus. On va aussi avoir les bonnes données de rapatriement de la sous-traitance que nous avons effectué. Il y en a encore quelques employés visés par des mises à pied pour lesquels nous ne sommes pas certains, alors on va attendre », conclut Mme Roberge.