Motoneige : accès au lac Etchemin menacé pour la saison 2023-2024

ACTUALITÉS. Les motoneigistes qui traversent le lac Etchemin pour se rendre vers Sainte-Rose et Sainte-Germaine-Station, les riverains ainsi que ceux qui arrivent de ces secteurs pour se rendre au village de Lac-Etchemin, sont menacés de perdre leur seul accès à compter de la saison hivernale 2023-2024.

C’est ce qu’a annoncé le Club de motoneige des Etchemins sur sa page Facebook au cours des dernières heures, ajoutant que cette situation s’expliquait par la décision du propriétaire du terrain, sur lequel passe le sentier utilisé depuis de nombreuses années par les motoneigistes pour entrer et sortir du lac, d’y construire une résidence à l’été 2023. Le droit d’accès au lac leur serait donc enlevé, par le fait même.

Dans son message, le club souligne que le propriétaire du terrain est dans son droit d’y construire sa résidence et remercie d’ailleurs ce dernier d’avoir permis aux motoneigistes de circuler sur son terrain au cours de toutes ces années.

« Cela fait trois ou quatre ans qu’il nous parle de construire et il semble que son projet soit pas mal sérieux pour l’été prochain », précise le président du club de motoneige, Martin Nicol.

Ce dernier, tout comme l’ensemble du conseil d’administration de l’organisme, lance donc un appel à tous afin d’aider à trouver un plan B pour la saison prochaine et les années subséquentes.

« Nous avons déjà mené des démarches pour essayer de trouver une route alternative dans le passé, mais sans succès. C’est pour cela que nous demandons aux citoyens et aux commerçants de travailler avec nous afin de trouver une entente ailleurs pour maintenir cet accès au lac », poursuit-il en invitant également la municipalité de Lac-Etchemin à travailler avec eux, car cette route est d’une grande importance pour les commerces de la localité.

« On sait que pour accéder à plusieurs commerces de Lac-Etchemin, c’est par le lac que ça se fait et s’il n’y a pas de motoneiges qui se rendent à Lac-Etchemin l’hiver, plusieurs vont trouver cela tranquille. Les retombées économiques sont importantes pour eux », mentionne-t-il également.

M. Nicol rappelle que beaucoup de villes comme Lévis se sont développées sans penser à l’importance de maintenir des accès pour les motoneigistes et qu’aujourd’hui, elles aimeraient bien les accueillir, ce qui est impossible du fait que c’est construit partout et qu’il n’y a plus d’accès à nulle part sur leur territoire.

« Comme administrateur de club, si c’est fini, c’est fini, mais ce n’est pas ce qu’on souhaite. On veut continuer à donner le service et on pense aussi aux touristes, comme les Américains qui viennent ici et, à partir du Manoir par exemple, circulent dans nos sentiers pour aller un peu partout dans la région. »

Martin Nicol souligne donc que la collaboration de tous est nécessaire, sinon ces touristes iront ailleurs comme Lévis et Saint-Georges, même si encore là les accès aux sentiers sont compliqués, ou encore plus à l’Est où ce sera encore plus facile d’accéder aux sentiers de motoneige.

« Il faut essayer de trouver une solution tout de suite, ne pas attendre à la dernière minute. Des rencontres avec la municipalité ont déjà eu lieu par le passé, mais n’avaient pas abouti à des résultats concrets. Si le propriétaire actuel était disposé à vendre son terrain plutôt que de construire, ça serait peut-être une bonne chose que la municipalité l’acquiert pour maintenir cet accès au lac dans le futur », mentionne-t-il en terminant.

Tributaires des propriétaires privés

Appelé à commenter ce nouveau développement, le maire de Lac-Etchemin, Camil Turmel, a reconnu que cette situation pourrait avoir des conséquences négatives sur l’économie de sa municipalité, notamment l’industrie hôtelière, de la restauration et des maisons de tourisme.

 » Nous avions été saisis de cette possibilité il y a deux ans, même si aucune décision officielle n’avait été rendue par le propriétaire du terrain. À ce moment, on avait eu une rencontre avec un membre de l’exécutif et les propriétaires des deux hôtel de la localité qui s’étaient dits inquiets de la situation. On avait regardé le dossier et étudié quelques hypothèses, mais nous demeurions tributaires de la décision des propriétaires privés et c’est encore le cas aujourd’hui « , indique M. Turmel.

 » Il y a quelques hypothèses sur la table, mais on ne peut rien imposer en ce sens-là aux gens. C’est certain que si on avait eu des possibilités en fonction des terrains que nous possédons, on aurait déjà acquiescé à la demande du club de motoneige « , poursuit-il en ajoutant que seuls des contacts avec les personnes concernées (propriétaires privés) permettront, espère-t-il, de trouver un dénouement positif.