Nouveau service de garde à Honfleur: plus dispendieux que prévu
ACTUALITÉS. À l’instar du projet d’agrandissement du CPE de Saint-Gervais, la construction du futur CPE de Honfleur est également victime d’un important dépassement de coûts.
Le maire Luc Dion a confirmé que le projet visant à doubler la superficie de l’actuel bureau municipal, qui devrait accueillir un CPE de 29 places d’ici la fin de mois d’octobre, devrait coûter 1,4 M$ au lieu des 850 000 à 900 000 $ prévus initialement.
« C’est un projet divisé en deux. La municipalité s’occupe du bâtiment et l’aménagement de celui-ci sera sous la responsabilité du CPE Chatons d’or. C’est de son côté que les dépassements de coûts ont été les plus importants, mais heureusement ils ont réussi à avoir des crédits supplémentaires. De notre côté, c’est 100 000 $ de plus et nous avons demandé à la députée de nous aider », indique M. Dion.
Ce dernier ajoute que selon les estimations, la partie municipale devait coûter près de 750 000 $. Si la différence peut sembler peu énorme pour certains, cela demeure beaucoup trop pour le principal intéressé.
Financement supplémentaire souvent requis
Directrice générale du CPE Chatons d’Or de Saint-Anselme, Dominique Labbé a dit déplorer elle aussi la situation, mentionnant que de plus en plus, le financement ne suit pas à la base, mais qu’il y a toujours des solutions.
« Le ministère souhaite que les installations ouvrent alors ils sous-financent et ensuite il y a des délais, car il faut faire des demandes d’enveloppes supplémentaires qui sont toujours octroyées. C’est certain qu’une fois le projet amorcé et avancé, ils ne peuvent plus reculer », indique-t-elle en ajoutant que le ministère semble conscient du problème, qui s’est accentué depuis la pandémie.
« Le mode de financement reste le même et ne change pas pour autant. On se demande pourquoi il faut toujours passer par des enveloppes exceptionnelles. Pourquoi ne pas financer le montant réel tout de suite ? », poursuit-elle en ajoutant que pour la seule partie CPE, ce sont plus de 500 000 $ en financement supplémentaire que recevra Chatons d’Or, de la part du gouvernement, pour couvrir les hausses de coûts.
« On avait 264 000 $ en financement de base juste pour la partie aménagement (du CPE). On a déposé une demande de mesure exceptionnelle et on va avoir 680 000 $ au total, finalement, juste pour ce volet. On a aussi une enveloppe pour les honoraires professionnels, le mobilier et l’aménagement de la cour extérieure », précise-t-elle en ajoutant que ces hausses de coût ont provoqué, à elles seules, un délai supplémentaire de deux mois pour l’ouverture de la nouvelle installation.
« Au départ, on devait ouvrir en juillet, pour être réalistes, mais on avait ensuite décidé de reporter cette ouverture en août et là, c’est octobre. Heureusement, les travaux ont débuté le 17 mai et ça va bien. Y aura-t-il d’autres pépins ou imprévus, on ne le sait pas, c’est un bâtiment qui a un certain âge », poursuit Mme Labbé en ajoutant que la livraison de la bâtisse est prévue pour le début du mois d’octobre. « Le temps de nous installer et que le ministère vienne inspecter et on devrait être prêts pour la fin du mois d’octobre. »
Autres délais ailleurs
Lorsque vient le temps de demander des enveloppes supplémentaires, comme ce fut le cas pour Honfleur, Mme Labbé rappelle qu’il y a une démarche à suivre et que cela commence bien souvent par la tenue d’une première rencontre de chantier avec le constructeur.
« Dans un cas comme ici, on avait des frais professionnels d’engagés (architectes) et au moment où on ouvre les enveloppes des soumissions, 50 000 $ ont déjà été investis, alors le ministère ne peut pas reculer. »
Comme c’est le cas à Honfleur, Mme Labbé mentionne que d’autres projets sous la responsabilité du CPE qu’elle dirige ont subi des contrecoups des hausses de coûts qui sont devenus légion dans le domaine de la construction, surtout depuis la pandémie.
C’est le cas notamment pour un projet d’agrandissement de l’installation située sur la rue St-Marc à Saint-Anselme (ancien chalet des loisirs) qui a été mis de côté, le ministère rapatriant finalement les 21 places supplémentaires prévues à cet endroit en janvier.
« C’était quatre fois le prix à cet endroit et on a tout fait pour trouver des entreprises qui avaient un intérêt. On aurait aimé garder ces 21 places et cela aurait pu marcher avec le projet de future école, mais nous n’étions plus dans les délais », indique Mme Labbé en ajoutant que la situation n’a pas été évidente non plus du côté de Saint-Malachie.
« Quand on a ouvert les enveloppes, c’était presque le double des estimations et on a dû, là aussi, retourner en demande de financement supplémentaire. Ça devait ouvrir avant les Fêtes, mais ça sera en août prochain. Les travaux sont très avancés (75 % environ), mais il y a eu un pépin sur le chantier, ce qui a provoqué de deux à trois mois de délai supplémentaire, là aussi. »