Nouvelle tentative pour garder l’école de Sainte-Lucie ouverte

L’annonce du transfert administratif des enfants de Sainte-Lucie et Lac-Frontière vers l’école primaire de Saint-Fabien-de-Panet, en septembre prochain, incite les parents et résidents de ces deux localités à chercher de nouvelles solutions pour conserver leur établissement scolaire.

Ceux-ci convoquent les résidents et parents de ces deux localités à une soirée d’information qui aura lieu le mercredi 24 mai prochain à la salle communautaire de Sainte-Lucie.

Le maire de Lac-Édouard en Haute-Mauricie, Larry Bernier, présentera alors un modèle d’école alternative implantée depuis plusieurs années dans leur milieu et qui adopte le régime éducatif de l’école à la maison, mais dans un cadre scolaire.

Citoyenne de Lac-Frontière, Mélanie Nadeau souligne que ce modèle éducatif respecte les exigences académiques prévues par le ministère de l’Éducation, tout en favorisant le développement physique, social, affectif et intellectuel de l’enfant. «L’école est à la fine pointe de la technologie et les enfants utilisent des tablettes électroniques. L’environnement de travail est stimulant, agréable et adapté aux besoins des enfants», souligne-t-elle.

La Commission scolaire de l’Énergie offre à Lac-Édouard les services d’une enseignante à raison de trois fois par semaine depuis 2010-2011, les autres enseignants étant tous des bénévoles. Les enfants font de nombreuses sorties éducatives et des activités spéciales sur une base régulière.

Mme Nadeau ajoute que toutes les municipalités, familles, entreprises, organismes et citoyens de la Côte-du-Sud, de Bellechasse et des Etchemins qui ont un intérêt pour le projet, qui vivent ou qui sont à risque de vivre une situation semblable à leur communauté, sont les bienvenues à cette rencontre d’information.

Situation fragile

C’est le 3 avril dernier que les parents de Sainte-Lucie et Lac-Frontière ont appris la décision de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud de procéder au transfert administratif de leurs enfants vers Saint-Fabien. Au premier mars 2016, 12 enfants étaient inscrits à l’école de Sainte-Lucie, mais en septembre, seulement neuf y ont amorcé l’année scolaire. Puis au 1er mars dernier, le nombre d’élèves inscrits ne respectait pas encore le minimum requis de 12 élèves, d’où cette décision de procéder au transfert administratif vers Saint-Fabien.

Si le nombre d’inscriptions est suffisant au 1er mars 2018, la Commission scolaire n’excluait pas que l’école puisse rouvrir en septembre 2018. «Il n’est pas question pour une majorité de parents de jouer au yoyo avec l’éducation de leurs enfants, même s’ils souhaitent de tout cœur garder l’école de Sainte-Lucie ouverte. Si les enfants quittent vers Saint-Fabien l’an prochain, les parents ne réinscriront pas leurs enfants à Sainte-Lucie à moins d’avoir l’assurance que l’école demeurera ouverte pour plusieurs années ou une entente spéciale avec la commission scolaire», affirme Mme Nadeau qui, comme bien des citoyens, souhaite l’arrivée de nouvelles familles à Sainte-Lucie et Lac-Frontière, ce qui aiderait à maintenir l’école ouverte pour plusieurs années.

Penser à l’avenir des petites écoles

Si les parents sont en mode acceptation pour un transfert éventuel vers Saint-Fabien, Mélanie Nadeau affirme que tout sera fait pour garder l’école ouverte et éviter le transfert définitif de leurs enfants, si c’est possible de le faire.

«Si on fait venir les gens de Saint-Édouard, c’est parce qu’on est encore à la recherche de solutions et que nous gardons espoir. Nous sommes un milieu très mobilisé qui se trouve en mode solution. On fait aussi cela parce qu’on pense aux autres villages qui pourraient être touchés par la réforme à venir de la politique de fermeture des petites écoles. Si celle-ci devait changer, plusieurs autres petites écoles comme la nôtre vont être touchées négativement et on ne veut pas ça pour eux non plus.»

Lorsque Lac-Édouard a lancé ce projet, il n’y avait que trois élèves, contre huit en 2014. Cette municipalité de Haute-Mauricie était située à 65 km de La Tuque, village où les enfants devaient aller s’ils n’avaient pas adopté ce modèle qui a permis d’assurer l’avenir non seulement de l’école, mais de la communauté dans son ensemble. Soulignons qu’une douzaine de kilomètres séparent Sainte-Lucie de Saint-Fabien.