Panic se dévoile… en partie

ARTS. Il signe ses œuvres sous le pseudonyme de Panic. Son travail attire l’attention et reçoit aussi de belles marques d’appréciation. L’auteur des graffitis de Saint-Anselme préfère toutefois continuer de demeurer dans l’ombre.

Ce que l’on sait, c’est qu’il est natif du sud du territoire et réside dans la région. Quatre de ces œuvres se retrouvent au parc des Chutes Rouillard et quelques-unes sous les viaducs du chemin St-Jacques et du rang St-Philippe. «Il y en a aussi une sur une citerne, près de la piste cyclable que j’ai réalisée à la demande du maire. C’est la première et la seule pour laquelle j’ai reçu un cachet», confie-t-il.

Pourquoi rester dans l’ombre ? «C’est un peu pour entretenir la blague et faire parler le monde. Les gens savent qui est Panic, mais pas qui je suis vraiment. C’est la beauté de la chose», indique celui qui a investi quelques centaines de dollars depuis le début de la saison estivale.

Notre artiste en herbe s’est lancé dans cette nouvelle discipline il y a deux ans seulement, sauf qu’il a choisi de s’exécuter pour la première fois publiquement au début de l’été. Il ne fréquente pas les galeries d’art ou autres endroits où l’on retrouve des tableaux. Il n’a pas non plus l’intention de suivre des formations à brève échéance, préférant apprendre par lui-même.

Panic était accompagné d’un ami, visiblement son plus grand admirateur lors de notre rencontre. «C’est un jeune homme humble qui aime bricoler. Il a commencé chez lui et m’a montré ses premières œuvres pour me demander ce que j’en pensais. C’est ensuite qu’il s’est mis à chercher un endroit pour se lancer. Il a laissé sa signature et les gens ont commencé à jaser.»

Ce dernier ajoute que le tout est simplement lié à la découverte d’une passion. «Ce que j’ai aimé en lui, c’est qu’il a cherché ce qu’il aimait et ce qu’il pourrait faire. Il a trouvé cette passion. Des gens vont chercher toute leur vie ce qu’ils pourraient aimer et c’est ce que lui a trouvé. Il a choisi de faire quelque chose qu’il aimait. Ça se reflète dans ses tableaux et les gens reconnaissent maintenant sa signature. C’est ce qui fait que les gens ont aimé cela, selon moi.»

 «Je n’ai jamais été bon avec un crayon», confie notre graffiteur qui prétend aussi n’avoir jamais suivi de formation en la matière. «J’en ai vu à quelques endroits et j’ai trouvé ça beau. J’ai voulu essayer avec un ami et j’ai attrapé la piqûre. Le concept a plu à plusieurs personnes d’après ce que je sais. J’apprends de nouvelles techniques qui sont plus difficiles en faisant des recherches sur internet, alors ce n’est pas plus facile qu’au début».

Des graffitis, pas du vandalisme

Panic considère que ces œuvres sont des graffitis, car il utilise des canettes de peinture au moment de les créer. «Si on fait abstraction du viaduc et que l’on considère seulement le parc, j’ai voulu montrer qu’il est possible de faire de l’art sans briser. Les graffitis, ce n’est pas que du vandalisme. Le jour où quelqu’un décide que c’est terminé, on déchire la pellicule et tout revient comme avant».

Il se dit au fait que peu de gens pratiquent ce type de chose. Il réalise ses œuvres la nuit et doit installer quelques lampes pour s’exécuter et être à l’abri des regards pour ainsi conserver son anonymat. «Ce n’est qu’une pellicule plastique traditionnelle que l’on enroule autour de deux arbres rapprochés et nous avons la surface pour ensuite dessiner directement sur place. Je m’inspire d’images sur internet et après, je les modifie pour ensuite les reproduire. Je les «cartoonise» si on veut. Je crée des images inspirées de dessins animés. Un artiste ? Oui et non. Je suis capable de réaliser une œuvre, mais je ne suis pas un grand artiste. C’est sûr que je pourrais possiblement en faire un «sideline» un jour.»

Panic a aussi d’autres idées en tête. «J’ai d’autres projets ailleurs, mais je ne sais pas encore si ça va se matérialiser d’ici la fin de l’été. Je vais garder ça secret pour le moment». Il termine en disant qu’il dévoilera son identité à l’avenir, dès qu’il se sentira prêt. Outre les graffitis qu’il réalise, il a aussi à commencer à peindre, mais encore une fois à l’abri des regards.