Patrimoine religieux : travailler davantage en concertation
ÉGLISES. Près de 75 personnes ont pris part, le jeudi 12 avril au Centre multifonctionnel de La Durantaye, à un colloque initié par le Conseil du patrimoine religieux du Québec, de concert avec la MRC de Bellechasse.
Cette activité et une conférence présentée la veille à l’église de Beaumont s’inscrivaient dans le cadre d’une coopération France-Québec sur le devenir des églises. En novembre 2017, une délégation québécoise dont faisait partie Claude Lepage, agent culturel à la MRC de Bellechasse, s’était rendue en Meurthe-et-Moselle où une réflexion est en cours sur l’avenir du patrimoine religieux qui, depuis la loi de 1904, est sous la responsabilité des municipalités.
Une délégation de cette région du nord-ouest de la France était d’ailleurs de passage pour l’occasion.
Conférences, panel et ateliers ont permis aux participants de partager leurs expériences et réflexions en matière de sauvegarde et transformation du patrimoine religieux. Claude Lepage a indiqué que la MRC de Bellechasse avait été retenue, pour la tenue de cet événement, à titre de territoire pilote en milieu rural du fait que les élus et intervenants du milieu discutent de la question depuis de nombreuses années.
«On y a parlé de l’avenir des églises, mais aussi des stratégies régionales d’intervention. L’idée était de voir comment, à l’échelle d’une MRC ou d’une communauté de communes en France, on pouvait aborder cette problématique», indique M. Lepage.
En ouverture de colloque, le maire de Baie-Saint-Paul, Jean Fortin, a expliqué comment le Couvent des Petites-Franciscaines était devenu une opportunité de développement pour sa municipalité. En après-midi, Marc Roy de La Durantaye a présenté à l’auditoire les démarches ayant mené à la transformation de l’église en salle multifonctionnelle.
En ateliers de travail, les participants au colloque ont ensuite convenu de l’importance, autant pour une MRC que pour une communauté de communes, pour les municipalités d’être solidaires et se concerter afin d’éviter que tous fassent la même chose. La diffusion d’une information juste et égale pour tous est une autre priorité qui est ressortie de ce colloque, en plus de l’importance d’offrir aux municipalités des outils leur permettant d’amorcer leur réflexion ou de mettre de l’avant des projets de transformation de leurs bâtiments religieux, lorsque viendra le temps de procéder.
Venus s’inspirer
Président du Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement et député s’un département de Meurthe-et-Moselle, Pierre Baumann souligne que lui et les autres représentants de Meurthe-et-Moselle étaient venus s’informer et sur s’inspirer.
«Comme au Québec, nous avons dans la région du Grand-Est de la France près de 9 000 églises qui, malheureusement, ne sont pratiquement plus fréquentées. Cela fait que nous avons des bâtiments qui sont un peu désaffectés. Nous avons que peu d’exemples dans notre pays, comparativement au Québec, d’églises transformées», indique M. Baumann.
«Il y a beaucoup de gens qui sont attachés au patrimoine religieux en France, mais qui ne fréquentent pas l’église de façon assidue. Ici au Québec, cet attachement est différent, il est plus raisonné que chez nous.»
Il a dit remarquer que les projets de transformation réalisés au Québec étaient issus d’une grande concertation des milieux concernés et que l’Église était bien souvent partenaire de ces projets. Un important colloque régional aura lieu en Meurthe-et-Moselle à l’automne prochain afin de lancer, dit-il, la réflexion dans ce pays.