Pénurie de sauveteurs dans Bellechasse-Etchemins
BAIGNADE. Le développement des activités touristiques dans Bellechasse-Etchemins occasionne un besoin de personnes ayant les qualifications requises pour agir à titre de sauveteur pour la supervision de certaines activités.
Si certains ont dû réduire leurs opérations ou simplement interdire la baignade, le développement de quelques terrains de camping et l’arrivée prochaine d’une piscine à vagues à l’Éco-Parc des Etchemins risquent d’accentuer ce besoin.
À titre d’exemple, la plage municipale à Sainte-Aurélie est fermée depuis deux ans l’été en raison de l’absence d’une personne accréditée indique le directeur général de la localité, Stéphane Hétu. «Pour cet été, nous avons une personne, mais nous devrons d’abord obtenir une dérogation étant donné son âge. Il est certain que nous aimerions pouvoir faire la promotion de notre plage.»
À l’Éco-Parc des Etchemins, la directrice, Marie-Hélène Ménard, explique que l’organisme a besoin de près d’une dizaine de personnes. «Notre besoin actuel est de 7 ou 8, mais avec la piscine à vagues, nous devrons en engager 2 ou 3 de plus. L’âge des candidats est souvent une difficulté, alors on doit faire des compromis.»
Les terrains de camping de la région sont ceux qui sont davantage touchés par la problématique. À Saint-Philémon, Marie-France Dionne explique pouvoir compter sur le retour d’une personne qui était là l’an dernier. «On cherche tout de même au moins une autre personne», indique-t-elle.
Diane Bélanger du Camp Forestier à Saint-Luc estime avoir trouvé une solution à court terme pour les besoins de l’endroit. «Nous sommes trois dans la famille à avoir notre certification, sauf que lorsque nous sommes à la piscine, cela nous empêche d’effectuer d’autres tâches sur le terrain.» La situation est identique au Manoir de Lac-Etchemin où les propriétaires et des membres du personnel se partagent les fonctions de surveillance.
D’autres endroits ont aussi réussi heureusement à combler leurs besoins pour l’été à venir, pensons notamment aux loisirs de Saint-Lazare et Saint-Gervais, pour la piscine municipale, et au camping de Lac-Etchemin et à la Jolie Rochelle de Saint-Raphaël.
Problèmes d’attraction et de formations
Le directeur du service des loisirs de Sainte-Justine, Roland Charest, reçoit régulièrement des appels de personnes cherchant des sauveteurs en raison de la présence d’une piscine à la l’École des Appalaches. Selon lui, il serait pertinent de pouvoir offrir la formation nécessaire dans la région. «Des jeunes chez nous ont les qualifications, mais pas la certification. Il y a aussi beaucoup de roulement, car certains sont rendus ailleurs pour leurs études.»
Raynald Hawkins de la Société de Sauvetage du Québec convient qu’il peut être difficile de recruter pour certains. «Il y a peut-être des organisations ou municipalités qui offrent des choses attrayantes aux jeunes et souvent les employeurs ont de la difficulté à attirer les candidats pour cette tâche souvent saisonnière. Certaines chaînes de restauration rapide ont le même problème».
Un problème de conditions de travail peut inciter les jeunes à choisir une autre voie à son avis. «On parle de jeunes de 17 à 20 ans généralement et souvent, comme c’est un emploi d’été, les jeunes se font confronter avec une offre de la Saint-Jean jusqu’à la Fête du Travail pour travailler près du salaire minimum. En contrepartie, ils se font aussi offrir la possibilité de travailler dès la fin avril ou la mi-mai avec un meilleur salaire et un horaire plus stable. Tous ces éléments sont des facteurs contributifs.»
M. Hawkins se dit ouvert à proposer des formations décentralisées des centres habituels comme Saint-Georges, Lévis ou Sainte-Marie, si le milieu le souhaite toutefois. «Il y a déjà eu des écoles d’été à Lac-Etchemin, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous avons fait des approches auprès de certaines associations. Il faudrait d’abord qu’on puisse établir les besoins localement et ensuite nous pourrions offrir cette possibilité d’aller former les gens où ils sont. Souvent, on nous répond qu’on n’a pas le temps de s’en occuper. Les employeurs ont plutôt tendance à nous demander de changer la règlementation.»