Père Florian Royer-Chabot: Marianiste et globetrotter

RELIGION. Natif de Sainte-Justine, l’abbé Florian Royer-Chabot a consacré, lui aussi, sa vie à la congrégation des Pères marianistes où il a fait son entrée il y a six décennies, soit à l’âge de 19 ans.

À 79 ans, celui qui a récemment quitté Saint-Anselme pour s’établir récemment au Belvédère du Lac, à Lac-Etchemin, est le plus jeune des pères ou frères marianistes vivant toujours au Québec et au Canada. Il est devenu, par le fait même, responsable des Marianistes pour le Québec et le Canada.

« Quand on m’a rappelé au Canada en 2018, nous étions 16 et nous ne sommes plus que 8 aujourd’hui. J’avais passé les trois années précédentes au Kenya et ils m’ont demandé de revenir ici, car ils souhaitaient que quelqu’un s’occupe des prêtes et frères âgés », indique celui qui, depuis son arrivée à Lac-Etchemin), est devenu aumônier et célébrant à la chapelle de la résidence, en plus de soutenir les activités se déroulant à la chapelle Notre-Dame d’Etchemin.

Bien au fait que le chapitre québécois et canadien de la congrégation tire à sa fin, en raison de l’âge avancé de ses confrères, l’abbé Royer-Chabot approche la question avec sérénité.

« Nous sommes en voie de disparition au Québec, on le sait très bien et c’est pour cela que nous vendons nos maisons. Nous savons qu’il n’y a pas de recrutement possible ici », poursuit-il en confirmant que des discussions sont en cours entre eux, l’administration générale de Rome et la Municipalité de Saint-Anselme pour que cette dernière prenne possession de ce qui reste de leur propriété.

Une vie consacrée aux Marianistes

Comme on le mentionnait précédemment, c’est à l’âge de 19 ans que l’abbé Florian Royer-Chabot est entré au service des Marianistes. Globetrotter dans l’âme et curieux de voir ce qui se passait ailleurs dans le monde, il n’a passé que huit années sur 60 à Saint-Anselme.

De fait, dès le départ, il a suivi des formations aux États-Unis et en Suisse qui lui ont permis d’être reçu comme prêtre. Soulignons qu’à l’âge de 12 ans, il avait quitté le domicile familial pour amorcer son cours classique à l’Institut Sainte-Marie, de Saint-Anselme, avant de passer par le Collège de Lévis.

« Pour moi, il était clair que j’allais devenir prêtre. Mes parents étaient très chrétiens et on en parlait souvent. Je leur disais que je voulais devenir prêtre, sans savoir ce qu’étaient les Marianistes. C’est le côté communautaire de la congrégation qui m’a attiré », poursuit-il en ajoutant que le fait d’être Marianiste lui a ouvert les horizons et la possibilité d’agir à l’international, la congrégation étant présente dans 25 pays.

« Une assemblée de formateurs, ça regroupe des gens de partout et c’est enrichissant. On fait le vœu de pauvreté, mais nous sommes riches d’avoir travaillé pour notre communauté et dans différents pays », poursuit celui qui, lors de ses 45 ans à l’étranger, a œuvré en Côte-d’Ivoire, en Inde et au Népal, puis en Haïti et au Kenya, pays où il a vécu trois ans avant son rappel au Québec en 2018.

À cela s’ajoutent de nombreuses visites et rencontres internationales dans des pays comme la Corée du Sud, notamment. L’an prochain, il se rendra à Rome, en tant que délégué du Québec, pour une autre rencontre internationale.

Côte-d’Ivoire, Saint-Anselme, Inde

Au début des années 80, après huit ans en Côte-d’Ivoire, l’abbé Florian a fait une année de pastorale à Montréal avant de remplacer le père Lambert, qui était vicaire de l’époque à Saint-Anselme. Il est reparti tout de suite en Inde, ainsi qu’au Népal, où il a passé les 20 années suivantes, prenant une part active dans la mise en place du chapitre indien de la congrégation qui avait vu le jour en 1982.

« On a commencé tranquillement, travaillant à la formation des jeunes dont plusieurs sont devenus pères marianistes. Il y en a 90 actuellement en Inde, donc cela a valu la peine d’y aller. Ici, il n’y avait pas de vocation, alors je suis allé là où il y en avait », se remémore-t-il.

Si l’Inde est un pays à forte majorité hindouiste, on retrouve 3 % de chrétiens, « ce qui fait beaucoup de monde quand on sait qu’il y a un milliard d’habitants dans ce pays », indique-t-il en ajoutant que si les catholiques étaient plutôt dans le sud à l’époque, ils avaient reçu la demande pour aller former des jeunes au nord, où les chrétiens étaient moins présents.