Philippe Couillard en tournée dans Bellechasse

POLITIQUE. Le premier ministre Philippe Couillard a passé une partie de la dernière semaine dans la région, faisant pas moins de quatre arrêts dans Bellechasse.

Après une soirée olympique au Mont-Orignal en compagnie de partisans du planchiste Éliot Grondin mercredi soir, M. Couillard a passé la journée de jeudi à faire des visites d’usines. Il s’est arrêté chez Rotobec à Sainte-Justine et à l’usine CDL de Sainte-Claire en après-midi avant de revenir chez Produits métalliques Bussières de Saint-Henri vendredi matin pour, par la suite, faire un saut par Saint-Lambert, mettant ainsi fin à une tournée d’une dizaine de municipalités en trois jours en Chaudière-Appalaches.

M. Couillard en visite chez Rotobec de Sainte-Justine jeudi dernier.

Dans une rencontre exclusive accordée au journal, Philippe Couillard a vanté la qualité de l’entrepreneuriat dans la région. «Dans toutes les usines que j’ai visitées, les gens sont dynamiques et créatifs. Chez Rotobec, le fait saillant fut de se sortir d’une mauvaise période pour revenir plus fort. CDL, c’est véritablement l’innovation dans un secteur traditionnel.»

Selon les commentaires qu’il a reçus lors de ses visites, la pénurie de main-d’œuvre demeure le défi que tous doivent affronter. Ce faisant, le fait de rapprocher l’immigration des entreprises demeure l’une des solutions envisagées. À cet égard, il entend ramener les bureaux régionaux du ministère de l’Immigration.

«Chaque fois je reviens avec des informations utiles. On nous a fait des remarques sur les façons d’amener des travailleurs étrangers. On reviendra avec des équipes terrains dans les régions. Je suis impressionné par les formules de francisation que les entreprises développent. On ne retarde pas l’arrivée de la personne sur le marché du travail et plusieurs organismes déjà présents seront mis à contribution.»

Vendredi matin, le Premier ministre s’est rendu chez Produits métalliques Bussières de Saint-Henri.

Troisième lien et transport collectif

Philippe Couillard a aussi réitéré son désir de réaliser tant le projet de 3e lien Québec-Lévis que celui de transport collectif structurant du maire de Québec Régis Labeaume, même si les études dans les deux cas ne sont pas encore complétées. Contrairement au chef de la CAQ, François Legault, il ne promet toutefois pas de tout réaliser dans un prochain mandat. «On pense qu’il y a une logique économique à tout ça, mais ce n’est pas vrai que cela va prendre trois ou quatre ans et que ce sera fait. Il y a maintenant un bureau de projet pour le 3e lien et il faut savoir de quoi on parle», a-t-il insisté, sans non plus se positionner sur le site d’un éventuel 3e lien. «Les études vont nous le dire. À l’est, la distance de traversée augmente parce que le fleuve s’élargit. Il ne faut pas déplacer les bouchons de circulation non plus alors il faut y aller méthodiquement.»

Il ajoute que les réflexions et démarches autour des deux projets peuvent et doivent être jumelées. «Je pense que cela devrait être mixte. On avance méthodiquement. On développe un projet de transport collectif à Québec même. On ne peut régler le problème de fluidité du transport uniquement par l’automobile, pas plus qu’uniquement par le transport collectif.»

Un développement des régions par les régions

Invité à commenter les avancés du plan de relance promis pour la MRC des Etchemins et celles du Fonds d’aide au développement des régions (FARR), M. Couillard insiste sur la nécessité que ces dossiers soient assumés localement, non par les institutions. «Le plan de relance est très avancé. On veut que les projets soient sélectionnés en région. Le protocole sera très flexible et les fonds ne seront pas périmés à la fin de l’année contrairement à d’autres programmes. Au niveau du gouvernement, il y a toujours une tentation de contrôler et nous avons résisté à cela. C’est la nature même d’un gouvernement de centraliser et nous nous sommes battus contre ça.»

Ainsi, le gouvernement fera davantage confiance aux milieux dans leurs décisions, sauf que celles-ci devront assumer leurs décisions. «Ce sont les gens des régions qui décideront, mais quand tu décides, tu deviens aussi imputable avec la prise de décision», a-t-il rappelé.