Pluie d’éloges pour Denis Boutin

MUNICIPAL. Le décès aussi soudain que subit du maire de Sainte-Sabine, Denis Boutin, ce lundi 11 mars, a suscité une vague de sympathies dans le monde municipal dans lequel il œuvrait depuis plus de 30 ans.

Après avoir été conseiller municipal pendant huit ans, M. Boutin a succédé à Rémi Lantagne comme maire en octobre 1993. Il avait annoncé son retrait de la vie politique municipale en août 2013, mais avait changé d’idée quelques mois plus tard, décidant de poser à nouveau sa candidature pour le scrutin de novembre, faute de candidat intéressé à lui succéder. Il avait été réélu sans opposition à ce moment, tout comme à l’élection municipale de 2017.

Très ému, le maire suppléant Simon Tanguay a qualifié ce départ imprévu de choc, surtout que personne ne s’y attendait. Il n’a pas hésité à qualifier l’ancien maire de «monument» pour Sainte-Sabine.

Simon Tanguay, qui assumera l’intérim en attendant l’élection d’un nouveau maire, n’a pas hésité à rendre hommage à son mentor.

«Pour moi, il était là depuis toujours. Quand il est devenu maire, je n’avais que deux ans», se plaît-il à dire en ajoutant qu’il l’avait beaucoup aidé lorsqu’il est devenu conseiller municipal à l’âge de 19 ans. Il a pris le temps de montrer plein de choses, de m’apporter lors de réunions pour que je développe des intérêts. C’est grâce à lui si je suis encore conseiller», indique je jeune homme de 27 ans qui assumera l’intérim au cours des prochaines semaines.

Simon Tanguay a vanté la grande disponibilité de Denis Boutin qui, rappelle-t-il, siégeait au sein de nombreux comités de la municipalité et de la MRC. Sa plus grande réalisation demeure, selon lui, la construction du nouveau réseau d’aqueduc et d’égouts qui a changé la face complète du village, il y a quelques années à peine.

Il a également souligné sa volonté de faire avancer son milieu. «Ça lui tenait à cœur. Sainte-Sabine, c’était tout pour lui. Ce qu’il faut maintenant, c’est d’honorer sa mémoire en continuant à nous impliquer.»

Réaction du préfet

Maire de Saint-Prosper et actuel préfet de la MRC des Etchemins, Richard Couët s’est dit secoué par la nouvelle. Il n’a pas manqué de saluer le parcours de son collègue et surtout ses 26 ans à la mairie.

Le préfet de la MRC des Etchemins, Richard Couët, assure que la MRC des Etchemins honorera l’ancien maire de Sainte-Sabine.

«Vingt-six ans à s’occuper de son monde et à travailler pour offrir des bons services à ses concitoyens, j’ai beaucoup de respect pour cela. Ce n’est pas toujours facile d’être maire dans nos petites municipalités, car il y aura toujours des citoyens qui ne sont pas contents ou qui viennent nous reprocher des choses», a-t-il mentionné.

Lorsque rencontré, M. Couët s’était dit assuré que la MRC des Etchemins poserait un geste de reconnaissance et d’appréciation lors de la séance régulière qui aura lieu du mercredi soir 13 mars. «Il est décédé en faisant ce qu’il aimait, mais c’est dommage que cela se termine comme cela, surtout que ça ne faisait qu’un an ou deux qu’il avait pris sa retraite. Cela va perturber sa famille et surtout sa municipalité, c’est certain.»

Les élus ont, à la proposition de M. Couët, tenu une minute de silence en la mémoire de leur collègue.

D’autres collègues réagissent

L’actuel maire de Lac-Etchemin, Camil Turmel, s’est dit lui aussi très touché par la nouvelle. «Ce que je trouvais remarquable chez Denis, c’est qu’il œuvrait depuis plus de 30 ans en politique municipale, qui est un gouvernement de proximité où tu peux être interpellé constamment par les citoyens. Il était entièrement dévoué pour sa communauté.»

M. Turmel a qualifié Denis Boutin «d’homme de rigueur» qui, lorsqu’il avait des dossiers qui lui tenaient à cœur, se faisait le porte-parole de ceux-ci à la table des maires. «Il vouait une passion pour l’aménagement du territoire et l’aménagement forestier. Il était favorable à l’application des règles, tout en préconisant une certaine souplesse.»

Les maires des Etchemins ont tenu une minute de silence en la mémoire de Denis Boutin dès l’ouverture de la séance du 13 mars.

Le prédécesseur de M. Turmel et ancien préfet de la MRC des Etchemins, Harold Gagnon, s’est dit attristé de voir M. Boutin quitter aussi rapidement et surtout ne pas pouvoir profiter pleinement de sa retraite.

«Il avait une vision pour sa municipalité et il était prêt à la défendre, peu importe les points de vue. Il faisait respecter les gens de Sainte-Sabine et avait toujours son mot à dire à la MRC. C’est là qu’on voit qu’il faut profiter de la vie quand elle passe et on ne sait jamais quand ce sera notre tour. Ce sera dur pour la famille, car c’est eux qui auront la plus grande épreuve à surmonter. C’est également un choc pour la communauté de Sainte-Sabine.»

Maire de Sainte-Rose et lui aussi ancien préfet de la MRC des Etchemins, Hector Provençal abonde dans le même sens que M. Gagnon. «On s’aperçoit que nous ne sommes pas pesants sur cette terre. J’ai beaucoup aimé travailler avec lui, même si on n’était pas toujours d’accord. Il amenait des points constructifs pour faire avancer sa communauté et la MRC. Quand c’était le temps de donner son idée, il ne revenait pas en arrière et savait très bien défendre ses dossiers.»

Pour sa part, l’ancien maire de Saint-Justine, Denis Beaulieu, connaissait M. Boutin depuis de nombreuses années. «La MRC perd un bon homme. Quand il disait quelque chose, il savait de quoi il parlait, il ne parlait pas à travers son chapeau.»

Il a aussi qualifié M. Boutin d’homme de compromis qui savait se rallier rapidement à un projet ou une décision quand le bien de sa municipalité était concerné. «Quand nous avons fondé la Régie intermunicipale de sécurité incendie, il n’était pas favorable au départ, mais il a su se rallier rapidement en voyant les avantages que cela apporterait à sa municipalité. Il donnait son idée et savait se rallier quand c’était le temps.»

L’actuel maire de Saint-Camille, Adélard Couture, en est un autre qui a travaillé avec M. Boutin pendant de nombreuses années. «C’est un décès qui nous frappe beaucoup et de plein fouet, surtout qu’il venait de prendre sa retraite. On ne sait jamais quand le malheur peut nous frapper», a-t-il mentionné, louant sa longévité comme élu municipal.