Élections potentielles au printemps: Steven Blaney est prêt… si besoin est

POLITIQUE. S’il devait y avoir des élections fédérales au printemps, le député conservateur de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Steven Blaney, est d’avis que lui et son parti sont prêts à aller au front, même s’il juge qu’un tel scrutin n’est pas une obligation pour le moment.

« Ce n’est pas une priorité, mais il faut être prêt à toute éventualité, car il y a des indicateurs en ce sens qui émanent des Libéraux comme le fait qu’ils ne présenteront pas leur budget en mars, comme d’habitude. C’est selon moi un signe que leur prochain budget en sera un à saveur électoraliste, avec beaucoup de bonbons. Ils vont jeter de la poudre aux yeux des gens avant de réparer les pots cassés et d’avoir une cible précise », indique celui qui célèbre ses 15 années comme député en 2021.

Des élections fédérales en ce temps-ci ne sont pas nécessaires, renchérit le député fédéral qui est d’avis qu’un gouvernement majoritaire peut très bien gérer une crise comme la pandémie actuelle. « On l’a fait lors de la crise économique de 2008 avec M. Harper et on est sortis de celle-ci quelques années plus tard avec un budget équilibré », rappelle-t-il.

M. Blaney souligne que personnellement, lui et son équipe électorale sont prêts. « L’an dernier, en période hors année électorale, on a amassé le plus important montant dans l’histoire du comté. Les gens n’ont pas aimé certaines mesures, comme la PCU étudiante, qui ont créé une pénurie de main-d’œuvre artificielle l’été dernier. Il faut que les gens puissent apprendre à pêcher au lieu d’attendre qu’on leur donne du tout cuit dans la bouche », poursuit-il.

Si les Conservateurs ont voté en faveur de la majorité des mesures temporaires mises de l’avant par le gouvernement Trudeau au cours de la dernière année, M. Blaney est conscient que cela a eu un effet sur la dette fédérale qui a augmenté de façon importante.

« Lors de la crise économique de 2008, nous avions emprunté entre 40 et 50 MM $. Au cours de la dernière année, on parle tout de même de 400 MM$ », précise M. Blaney qui est d’avis que même si la dette est importante, l’objectif des Conservateurs est de retourner au pouvoir le plus rapidement possible, afin de reprendre le contrôle des finances publiques.

« Si on attend trop, la dette va nous exploser en pleine figure. Les Libéraux aiment bien jeter de l’argent par les fenêtres, mais le jour où il n’y en aura plus et que la cote de crédit du Canada sera dévaluée, ce sera notre filet social qui sera menacé. Au lieu de donner, on va devoir collecter le monde, ce que personne ne veut. »

Pas d’obstruction systématique

Steven Blaney a par ailleurs tenu à répondre aux critiques du premier ministre Justin Trudeau qui accuserait les Conservateurs de faire de l’obstruction systématique sur certains dossiers au cours des dernières semaines, notamment en ce qui a trait au nouveau projet de loi sur l’aide médicale à mourir.

« Ce n’est pas le cas, car nous avons adopté des dizaines de milliards de dollars de mesures temporaires (depuis le début de la pandémie). Ils voulaient passer en vitesse le nouveau projet de loi sur l’aide médicale à mourir, mais on doit avoir une discussion de fond là-dessus, car ça touche pas mal de monde. Ce n’est pas une mesure urgente et le parlement doit faire son travail, sans bâcler le dossier. »

M. Blaney a rappelé que si son parti était faveur des mesures temporaires et de soutien, il fallait en même temps s’assurer d’avoir une reprise économique solide. « On ne peut pas dépenser d’un côté sans avoir de revenus qui entrent de l’autre, ça ne pourra pas durer longtemps », prévient-il.

À cet effet, il rappelle que son parti était aussi en faveur du projet de loi C-24 qui permettra aux gens de recevoir de l’assurance-emploi jusqu’à concurrence de 50 semaines. « Nous sommes d’accord avec cela. Le débat a lieu et c’est correct. Nous avons aussi adopté un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni et je peux dire que nous votons sur beaucoup de choses, même si nous ne sommes pas d’accord avec tout. »

Immigration et main-d’œuvre

Par ailleurs, M. Blaney souligne qu’en période de pandémie, les cas d’immigration et les délais entourant ceux-ci représentent la principale problématique à laquelle lui et son équipe doivent faire face.

« Les entreprises qui ont besoin de travailleurs ont de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre et à renouveler les permis de travail du personnel déjà en place. C’est l’un des plus gros enjeux auxquels on fait face, sans oublier la fermeture des frontières et la quarantaine obligatoire. Si quelqu’un a besoin d’un certificat de sélection du Québec et qu’il ne l’a pas, par exemple, il faut attendre après le fédéral et il y a différents ministères impliqués. Les dédales administratifs sont nombreux et ont même explosé, ce qui n’aide pas », déplore-t-il.