Prévost Car: trois générations poursuivent l’œuvre du fondateur

SAINTE-CLAIRE. En 2024, Prévost Car célèbrera son 100e anniversaire de fondation. Si l’entreprise fait partie du Groupe Volvo, des descendants du fondateur Eugène Prévost continuent de perpétuer la mémoire de ce dernier à l’interne.

Après que deux de ses fils eurent brièvement œuvré au sein de l’entreprise par le passé, deux de ses petits-fils ont pris la relève et portent haut le flambeau familial et y travaillent, une quatrième génération de Prévost ayant même fait son arrivée au sein de l’entreprise il y a moins d’un an.

Bien connu pour ses nombreux écrits concernant son père et l’entreprise Prévost Car ainsi que son implication à la Société du patrimoine de Sainte-Claire, qui gère entre autres la Maison Prévost, René Prévost y a œuvré de 1959 à 1962 comme étudiant. Pour sa part, son frère Reynald y a passé deux étés, dans le département de fabrication de meubles, à peu près à la même époque.

S’ils n’ont pas fait carrière au sein de l’entreprise familiale, les deux fils d’Eugène Prévost rappellent qu’ils ont grandi dans l’usine de leur père qui a longtemps été leur terrain de jeu, quand ils étaient enfants.

« Prévost, c’est une entreprise familiale, certes, mais c’est aussi une affaire de famille et tous les employés le ressentent. On a tenu notre première journée-famille au début de l’automne et plusieurs de nos 800 employés y ont pris part avec les membres de leurs familles respectives, ce qui démontre le sentiment d’appartenance de ceux-ci envers l’entreprise », indique Mathieu Claise, conseiller sénior aux communications chez Prévost Car.

25 ans chez Prévost

En poste depuis 25 ans et fils de Reynald, Marco est le membre de la famille Prévost comptant le plus d’ancienneté dans l’entreprise, ayant amorcé sa carrière en 1998 au sein du département de l’ingénierie. Il y a passé une dizaine d’années avant de déménager aux États-Unis, ayant œuvré chez Volvo Truck en Caroline-du-Nord avant de participer à l’ouverture du centre de services d’Orlando, en Floride. Il y demeurera jusqu’à la pandémie, revenant à Sainte-Claire où il s’occupe maintenant de la planification de produits.

« On touche à tout ce qui s’en vient et qu’il y aura sur le marché dans le futur en fonction des normes environnementales et des nouvelles technologies », précise-t-il.

Finir sa carrière en beauté

Fils de René, Richard Prévost œuvre au département des transports et douanes de Prévost depuis cinq ans. « Ce n’était pas dans mes plans initiaux de venir travailler ici. Quand la famille Normand était propriétaire de l’entreprise, à l’époque, j’avais envoyé mon CV et M. Normand m’avait répondu qu’il n’avait pas de travail pour moi à ce moment, qu’il gardait mon CV pendant trois mois et que si quelque chose se présentait d’ici là, il m’appellerait. Pendant trois ans, j’ai envoyé mon CV chez Prévost et ça n’a rien donné », mentionne-t-il en précisant toutefois qu’un courriel de son cousin Marco allait changer sa destinée en mai 2018.

« Marco m’a envoyé un courriel me disant qu’un emploi s’ouvrait en transports et douanes. Après avoir parlé à mon épouse qui m’a donné son accord, je suis entré au service de Prévost et je suis maintenant le gars le plus heureux au monde, car je réalisais enfin mon rêve de travailler dans l’entreprise. Ce sera mon dernier emploi », mentionne l’homme de 57 ans.  

« J’ai grandi à Sainte-Claire et Prévost a toujours été dans ma cour arrière. Je me souviens qu’en prenant une marche avec mon père, je devais avoir 4 ou 5 ans, je lui disais que j’allais acheter l’usine plus tard, mais je me suis rendu compte rapidement que ça ne marchait pas comme je pensais », intervient Marco en riant, ajoutant qu’en sortant de l’école, il a travaillé pendant cinq ans chez I. Thibault de Saint-Damien avant de faire son entrée chez Prévost Car.

« L’entreprise était en pleine croissance et en 2000 et on avait alors atteint notre record de 1 000 véhicules par année. Je suis arrivé avec un contrat de 6 mois, mais cela a fait 25 ans en août que je travaille ici. J’ai occupé divers emplois au fil des années, j’ai touché un peu à tout », poursuit-il en rappelant que si l’usine familiale était le terrain de jeu de son père et de ses oncles, c’est le stationnement de celle-ci qui a été le sien dans son enfance.

La quatrième génération arrive

C’est en février 2023 que Nicolas, le fils de Richard, a fait à son tour son entrée au sein de l’entreprise bellechassoise. « C’est un beau sentiment de savoir que c’est mon arrière-grand-père qui a fondé cette entreprise et que j’ai la chance d’y travailler », affirme celui qui est préparateur au département de la peinture.

« C’est un emploi offrant beaucoup de diversité, même si je travaille de soir et que ce n’est pas ce que je préfère. Je sais toutefois qu’il faut commencer quelque part. J’ai déjà la confiance de mes supérieurs, même si je ne suis pas ici depuis longtemps », poursuit le jeune homme qui entend faire sa place et gravir peu à peu les échelons au sein de l’entreprise.

Le nom Prévost : une fierté

Les cinq descendants d’Eugène Prévost présents à la rencontre affirment que le fait de porter le nom de famille Prévost et d’être des descendants d’Eugène Prévost représentent des éléments de fierté pour eux. Ils s’entendent toutefois pour dire qu’il était important pour eux de démontrer qu’ils n’étaient pas là seulement parce qu’ils portent le même nom de famille que le fondateur du fabricant d’autocars, mais parce qu’ils ont pu contribuer par leur travail au développement de l’entreprise.

Ils ajoutent que la passion et la fierté du travail bien fait sont des valeurs qu’ils partagent avec l’ensemble du personnel et qu’ils se réjouissaient de l’excellente réputation de la marque Prévost partout en Amérique du Nord ainsi qu’au sein même du groupe Volvo.