Québec allonge plus de 22 M$ chez Prévost

AFFAIRES. Le gouvernement du Québec souhaitait marquer un grand coup jeudi à Sainte-Claire avec l’annonce du développement éventuel d’autobus électriques à l’usine Prévost de Sainte-Claire.

En plus du premier ministre François Legault, les ministres Pierre Fitzgibbon (Économie et Innovation) et Benoit Charrette (Environnement) s’étaient déplacés pour l’occasion, en plus de la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance.

Sommairement, Québec accordera 22,65 millions de dollars à l’entreprise Prévost afin d’accélérer l’électrification des autobus au Québec. L’aide gouvernementale comprend un prêt maximal de 15,15 millions de dollars et une contribution financière non remboursable de 7,5 millions de dollars. L’entreprise comblera l’investissement nécessaire, évalué à plus de 84 M$ et prévoit recruter plus d’une centaine d’employés additionnels éventuellement.

Ces sommes appuieront le développement d’un autobus 100 % électrique et d’un système capable de convertir des autobus à propulsion diesel en électrique, ce qui permettra d’allonger leur vie utile tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Réalisé au coût de 84,3 millions de dollars d’ici 2026, ce projet créera 115 emplois au Québec et en consolidera plus de 650 autres.

« L’avenir de nos économies passe beaucoup par l’électrification. Et on a tout ce qu’il faut au Québec pour se positionner à l’avant-garde. On a tout ce qu’il faut pour être un leader de l’économie verte. On travaille sur plein projets du genre. Déjà, Prévost a des commandes à New-York, Toronto et des idées de conversion du diésel à l’électrique, alors c’est un beau projet », a indiqué le premier ministre du Québec, François Legault.

« On va développer une filière complète, de la transformation de nos minéraux jusqu’à la fabrication de véhicules électriques. De cette façon, on se positionne en plaque tournante de développement de véhicules commerciaux électriques. Plus de 50 % des véhicules électriques au Canada roulent ici au Québec », a renchéri Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation et ministre responsable du Développement économique régional.

« On voit tout le potentiel et c’est en droite ligne avec nos objectifs de réduire de 37,5 % nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Lorsque l’on sait que 45 % de nos émissions proviennent du transport, on sait où consacrer une partie de nos énergies », a ajouté Benoit Charette, ministre de l’Environnement.

Quant à la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, elle a souligné le caractère particulier de l’annonce, surtout que le centenaire de l’entreprise approche à grands pas. « À deux ans du centenaire de Prevost, je tiens à souligner le rôle majeur que l’entreprise joue dans l’essor économique de la région. Son projet de développement d’un autobus 100 % électrique engendrera, une fois de plus, des retombées importantes et la création de plusieurs emplois. »

Un marché plein de promesse

« On anticipe que le marché des autocars électriques va continuer de croitre. Les compagnies de la Sillicon Valley comme Apple, Google, Facebook nous ont clairement mentionné que les prochains autocars qu’ils achèteront, comme navette pour leurs employés, seront 100 % électriques. Ces compagnies utilisent plus 1 500 autocars à l’heure actuelle », a lancé le président de Prévost, François Tremblay.

L’entreprise vise naturellement l’ensemble du marché nord-américain pour y vendre ses véhicules et une mise en marché dès 2025. « Prévost est surtout dans les segments navette, le transport nolisés courte distance, donc des segments qui requiert une autonomie d’environ 300 à 400 kilomètres. Nos ingénieurs planchent déjà sur développement de la technologie depuis quelques mois déjà. »

Le rappel des employés chez Prévost s’est fait progressivement au cours des derniers mois. François Tremblay écarte d’ailleurs le recrutement de personnel à l’étranger, malgré les difficultés de recrutement que connaissent les entreprises en général. « Nous ne sommes pas rendus là. On mise encore beaucoup sur la population locale et même sur la rive-nord de Québec. Nos listes de rappels se sont beaucoup amoindries au cours des dernières semaines. C’est normal, après deux ans de crise, d’avoir perdu des gens au bout du compte, surtout que le marché est très dynamique actuellement dans certains corps de métier. L’entreprise est un employeur de choix dans la région, alors on verra au cours des prochains mois. On veut être compétitif aussi et regarder vers nos employés actuels pour se référencer. »