Québec Central dans Les Etchemins: des exigences environnementales plus sévères
AMIANTE. La présence d’amiante sur l’ensemble du tronçon de 53 km du Québec Central, entre Morisset-Station et Saint-Camille, a entraîné certaines répercussions sur le projet d’implantation d’un corridor récréotouristique dédié à la pratique du vélo et du quad, en parallèle.
On se rappellera que la MRC des Etchemins avait déjà annoncé, en janvier dernier, qu’elle n’irait pas de l’avant avec son projet d’implantation d’une voie cyclable, même non pavée, en raison des coûts importants qu’aurait entraînés la décontamination de l’ancienne voie ferrée.
Cela laissait donc la Fédération québécoise des Clubs Quad (FQCQ) comme potentiel utilisateur unique de cette artère, les responsables de l’organisme ayant une fois de plus fait part de leur intention, en juin dernier, d’aller de l’avant leur projet d’implantation d’un sentier permanent de VTT le long de celui-ci.
Voilà toutefois que la donne pourrait changer, convient le préfet Camil Turmel qui, lors de la séance régulière de septembre de la MRC des Etchemins, a mentionné que le ministère de l’Environnement avait récemment imposé de nouvelles exigences, plus sévères, à tout groupe ou organisme souhaitant réhabiliter cette voie ferrée désaffectée, en raison justement de la présence d’amiante.
« Lors de notre dernier comité d’aménagement, nous avons appris que les nouvelles exigences en cas de démantèlement de la voie ferrée (enlèvement des dormants et rails) prévoient, même si on ne touche pas à la structure en tant que telle, la pose d’une membrane et l’ajout d’une couche de 40 cm de matériel supplémentaire. Et dans les secteurs où il y avait les anciennes gares, on parle non seulement de pose d’une membrane, mais de l’ajout de 100 cm de ce matériel », indique M. Turmel.
Ce dernier conçoit qu’à la lueur de ces nouveaux développements, la facture pour la réutilisation de l’ancienne voie ferrée à des fins touristiques ou autres risque d’être salée.
« Nous aurons des entretiens sous peu avec les représentants de la FQCQ et on va leur faire part de ces nouvelles exigences en provenance du ministère de l’Environnement. Il y a aussi le ministère des Transports qui oblige la MRC à élaborer d’un plan d’aménagement qui, lui, devra être conforme aux exigences du ministère de l’Environnement », poursuit le préfet en ajoutant que la MRC ne pourra pas signer de protocole d’entente avec la FQCQ (ou tout autre utilisateur potentiel) tant et aussi longtemps qu’elle ne disposera pas d’un tel plan.
« Si elle décide d’aller de l’avant malgré tout, la FQCQ devra adhérer à cela et nous devrons assurer une certaine surveillance. Est-ce qu’ils voudront toujours aller de l’avant dans ce dossier, on ne sait pas. Peut-être iront-ils par phases de 10 km à la fois, on ne le sait pas non plus. Comme ils travaillent beaucoup avec des subventions, la balle sera dans leur camp », soutient le préfet en rappelant que de tels travaux seraient à la charge de la FQCQ, ainsi que l’entretien du sentier dans le futur.
« Est-ce que tout cela mettra fin au projet ? Lorsqu’on leur a parlé en juin, ils venaient de terminer une nouvelle évaluation des quelque 50 km et se disaient toujours prêts à aller de l’avant. Cependant, les exigences de l’Environnement n’étaient pas encore connues. Avant cela et c’était connu, on pouvait démanteler et laisser le fond intact si on ne touchait à rien, mais quand on arrivait sur un ponceau que l’on devait réparer ou remplacer, c’est tout le processus de gestion de l’amiante qui entrait en vigueur avec l’utilisation du scaphandre et la disposition du matériel contaminé dans des sites reconnus à cet effet », poursuit M. Turmel.
Ce dernier ajoute que si la FQCQ décidait d’aller de l’avant dans son projet, la MRC demeurait ouverte au développement d’un tel corridor récréotouristique pour le Quad. Cependant, les adeptes de VTT pourraient ne pas être seuls sur ce tronçon qui pourrait devenir accessible aux motoneigistes, le Club de motoneige des Etchemins ayant manifesté son intérêt afin d’utiliser, lui aussi, une partie de ce tronçon entre Sainte-Rose à Sainte-Justine dans le futur.