Recyc RPM officiellement en faillite
AFFAIRES. Le recycleur de plastique Recyc RPM a finalement déclaré faillite vendredi dernier comme ces prédécesseurs, Polychem, Solplast, Berou International et bien d’autres. Plus de 500 emplois ont été perdus au Québec dans ce secteur d’activité.
Les frères Louis et Luc Métivier n’ont eu d’autres choix que de baisser les bras même si les créanciers de l’entreprise avaient appuyé un plan de relance en juillet dernier. Une centaine de personnes perdent ainsi leur emploi.
L’entreprise avait pignon sur rue à Beauceville et Saint-Damien et souhaitait moderniser ses équipements sauf que les pourparlers avec des partenaires comme Recyc-Québec étaient toujours à l’étude. « Le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation semblait de bonne foi sauf que rien ne laissait voir de réels changements dans la chaîne de valeur », explique le PDG de l’entreprise Louis Métivier. « En plus, nous avons dû attendre 14 mois avant d’obtenir notre certificat d’autorisation du ministère, pour faire l’installation de notre nouvelle machinerie provenant d’Europe, sans ce certificat nous ne pouvions rien produire ce qui nous a coûté des millions. »
Inéquité et mauvaise information
L’homme d’affaires estime qu’il y a beaucoup d’iniquité dans le domaine de recyclage et les besoins sont méconnus de la population. « Ceux qui font la cueillette sont payés, le tri également, le recycleur de pneu est aussi payé, mais le plastique rien », se désole-t-il.
« Le système de la collecte sélective doit être revu de A à Z, le verre n’est plus recyclé ou presque au Québec, et notre Province voisine l’Ontario donne beaucoup d’avantages aux recycleurs de plastiques et de pneus comparativement à ici. Les gens mettent du PVC (# 3), du polystyrène (# 6) ainsi que du # 7 (autres) dans leur bac de récupération, il ne faut pas, mais personne ne leur dit. Nous sommes un recycleur de type polyoléfine (HDPE et PP) provenant du bac de récupération. Celui qui se retrouve avec des déchets et qui doit payer pour les enfouir, c’est nous. »
Louis Métivier déplore également que le gouvernement péquiste précédent ait donné une compagnie en faillite à l’un de ses clients Soleno, maintenant devenu RCM-Soleno, subventionnant largement la démarche au passage. « Le gouvernement péquiste a donné une compagnie à mon plus gros client. Celui-ci nous achetait pour environ 500 000 $ de plastique chaque mois. Je le comprends d’avoir choisi de produire son matériel lui-même. »
La faillite de Recyc RPM provoque la perte d’une centaine d’emplois, dont certains avaient déjà été mis à pied de façon temporaire en mai lorsque l’entreprise s’est placée à l’abri de ses créanciers. Les créances de RPM se chiffrent à près de 20 millions de dollars.