Réjean Bilodeau construit un écomusée acéricole

ACÉRICULTURE. Cinq ans après avoir promis l’aménagement d’un musée consacré à l’histoire de l’acériculture dans Bellechasse, Réjean Bilodeau tient promesse. Ce dernier ouvrira, d’ici le printemps 2023, un écomusée acéricole sur ses terres du rang de la Pointe-Lévy à Saint-Damien.

« Un écomusée, c’est un concept né en 2012 en France où on associe un objet directement à une personne. Ce n’est pas juste de voir un objet, mais de découvrir à qui celui-ci a appartenu », indique l’auteur de quatre volumes portant sur l’histoire des sucriers de Bellechasse.

« Quand j’ai lancé mon exposition à la Maison de la culture en 2017, j’avais promis aux 300 personnes présentes qu’un musée acéricole ouvrirait ses portes au plus tard en 2019. Il ne s’est pas passé grand-chose depuis ce temps. Je me suis retiré du projet d’Armagh, puis je me suis ensuite orienté vers les religieuses à Saint-Damien qui avaient montré un intérêt. Puis quand les bâtiments ont été cédés à la municipalité, les intervenants qui ont suivi n’ont pas vraiment montré d’intérêt envers ce projet », rappelle-t-il en ajoutant qu’un développement similaire l’attendait ensuite à Saint-Philémon.

« Le projet de diffusion internationale au Parc régional Massif du Sud a fonctionné, mais pas celui à l’église de Saint-Philémon qui a fait face, là aussi, à de l’opposition de la part de la population et c’est remis aux calendes grecques. Alors je me suis dit qu’il était temps de passer à l’action, car j’avais le lieu physique, le décor, les connaissances et les artéfacts, mais surtout la passion et la volonté de le faire », poursuit-il en ajoutant que cet établissement sera le premier du genre à voir le jour dans Bellechasse.

C’est en août dernier qu’il a finalement pris la décision d’ériger une nouvelle construction à proximité de sa cabane à sucre, un édifice de 24 pieds par 12 qu’il appellera poste d’accueil, ou bâtiment des bâtisseurs, dans lequel il rendra hommage aux personnalités qui ont marqué le développement de l’industrie acéricole dans Bellechasse depuis 300 ans et dont il fait mention abondamment dans ses volumes.

« C’est une construction neuve, mais j’ai tenu à lambrisser l’extérieur avec du bois chaulé, comme l’ancienne cabane à sucre de Clément Métivier (route 279) qui pour moi est un personnage très significatif dans ma quête identitaire », soutient-il en mentionnant qu’il avait passé l’un des plus beaux automnes de sa vie à ériger ce bâtiment.

« Je n’ai pas voulu faire de la quincaillerie. C’est quelque chose de simple, mais un projet avec un volet éducatif et, surtout, identitaire », précise-t-il en indiquant que la façade arborera le logo de Bellechasse, leader mondial de la technologie acéricole.

11 tableaux ou thèmes

Comme on le mentionnait, c’est au printemps prochain que l’écomusée acéricole de Réjean Bilodeau devrait officiellement ouvrir ses portes au public. Le nouvel édifice s’inscrira dans un circuit comprenant quatre bâtiments et offrant 11 thèmes en lien avec l’histoire de l’acériculture dans Bellechasse comme les bâtisseurs, les bûcherons-sucriers, les récipients et contenants antiques (seaux, chaudières et couvercles), la collecte de l’eau d’érable, l’évaporation et la transformation du sirop en sucre d’érable, ou encore les équipements d’entaillage et chalumeaux.

« On aura aussi un salon des sucriers de Bellechasse dans mon actuelle cabane à sucre et les gens pourront aussi découvrir une autre cabane, que j’ai construite l’an passé et qui montre l’origine des premières cabanes à sucre dans Bellechasse », mentionne-t-il également en ajoutant que son circuit comprendra 200 items.

« Je prépare actuellement mon guide du visiteur dans lequel on retrouvera une description de chaque article ou artéfact qui sera numéroté. Ce faisant, chaque visiteur pourra, s’il le désire, découvrir l’exposition de façon autonome et passer deux ou trois d’heures ici. »

Musée privé ou public ?

Réjean Bilodeau souligne que c’est dans un esprit de diffusion régionale qu’il a mis en place son écomusée acéricole. « C’est un risque que j’ai pris, car la municipalité de Saint-Damien est à modifier son règlement d’urbanisme et j’attends une permission pour l’opérer en tant qu’édifice public », précise-t-il en ajoutant que celui-ci pourrait aussi demeurer un projet privé.

« Si c’était le cas, cela me fera plaisir de le faire visiter aux passionnés d’histoire et d’acériculture qui viendront chez moi. Je l’ai fait pour moi, mais aussi pour les gens intéressés par le domaine. »