Rejet des ententes de principe chez Prevost
TRAVAIL. Les employés d’usine et de bureau de l’entreprise Prevost de Sainte-Claire, réunis en assemblées syndicales le dimanche 11 juin dernier au Cégep de Lévis, ont rejeté des ententes de principe en vue de la signature de nouveaux contrats de travail.
Représentant syndical et responsable du dossier de négociation chez Unifor, Martin Lambert a souligné que les parties patronale et syndicale avaient dès le mois de janvier amorcé une série de négociations en vue de renouveler le contrat de travail qui viendra à échéance le 30 juin prochain.
Une quarantaine de séances de négociations, soit 21 pour les employés d’usine et 19 pour les employés de bureau, ont mené à la conclusion aux ententes de principe, une par unité syndicale, qui ont été rejetées à 88,5 % par les employés d’usine et 71,5 % par ceux de bureau.
Selon M. Lambert, la question salariale serait le principal, sinon le seul point expliquant le rejet de ces ententes de principe qui, dans chaque cas, offrait des hausses de salaire de 12,75 % sur trois ans.
« Autant la partie patronale que syndicale était d’accord sur la durée de l’entente. Il y avait des enjeux différents selon la convention proposée, à part les hausses de salaire qui étaient les mêmes pour tout le monde. Ce sera notre défi, au cours des prochains jours et des prochaines semaines, de renégocier cet aspect de la convention », soutient M. Lambert en précisant qu’idéalement, une nouvelle entente devrait être soumise avant le 5 juillet, date à laquelle les deux unités syndicales disposent d’un mandat de grève, ou encore un droit de lock-out pour la partie patronale.
« Il y a longtemps que les employés d’usine ont adopté ce mandat de grève. De leur côté, c’est dimanche que les employés de bureau ont fait de même, soit après le rejet de l’entente », explique également M. Lambert qui entendait entrer rapidement en contact avec les représentants patronaux afin de reprendre les pourparlers.
Réaction de la partie patronale
Porte-parole de Prevost, Mathieu Claise a souligné qu’au-delà de la déception, la direction prenait acte de la décision des employés et que tous les efforts seront faits pour trouver rapidement un terrain d’entente qui saura satisfaire les deux parties.
Il soutient que l’entente de principe conclue le 2 juin dernier était, aux yeux de l’employeur, très généreuse, équitable et concurrentielle dans le marché. « Nous sommes déterminés à travailler avec nos deux syndicats afin de trouver un accord qui soit à la satisfaction des deux parties et nous allons donner à nos comités de négociations le mandat de tenir des rencontres avec eux le plus rapidement possible. Nous demeurons confiants pour la suite des choses », soutient-il en ajoutant que si les choses vont bien chez Prevost et que la production a augmenté pour atteindre l’équivalent de trois véhicules par jour, ils souhaitent surtout maintenir les excellentes relations établies jusqu’ici avec les deux syndicats.
« Les pourparlers ont été menés dans une ambiance constructive et productive jusqu’ici. Toutes les clauses normatives ont été réglées. Lors du processus de négociation, le travail et les opérations se poursuivent et c’est important. Nous ne sommes pas à couteaux tirés avec nos employés, loin de là, et on espère trouver un accord le plus rapidement possible », poursuit-il en rappelant que l’entreprise sort de deux années difficiles et qu’il importait, une fois de plus, que les deux parties soient satisfaites.
« On souhaite une résolution prochaine. Pour nous, l’entente était très concurrentielle, car au-delà des augmentations proposées, il y d’autres bénéfices étaient offerts comme une protection contre l’inflation lors de la 2e et la 3e année de l’entente, des régimes de vacances bonifiés, des primes de quarts de soir plus attractives et autres. Ce n’est pas juste un pourcentage. »