Résidence HANA: l’art de bien accueillir les nouveaux arrivants
SAINT-DAMIEN. En fonction depuis 2018, alors qu’elles s’appelaient Résidences d’accueil Bellechasse-Sud (RABS), les Résidences HANA (Hébergement Accueil Nouveaux Arrivants) de Saint-Damien hébergent une cinquantaine de travailleurs étrangers, principalement.
Profitant d’un 5 à 7 de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins qui avait lieu le 8 juin dernier dans les locaux des Résidences HANA (ancienne maison-mère de Sœurs NDPS de Saint-Damien), une quarantaine de personnes, notamment des gens d’affaires, ont pu découvrir les lieux et surtout les aménagements qui ont été effectués afin de transformer les quatre étages dévolus au projet.
« Plusieurs centaines de milliers de dollars ont été investis dans les améliorations locatives, sans oublier l’achat du mobilier (plus de 200 000 $), qu’il s’agisse des réfrigérateurs, lits et commodes que l’on retrouve dans chacune de nos 75 chambres », indique le coordonnateur Marco Robidoux qui est en poste depuis l’automne 2020.
Si l’organisme RABS existe depuis 2018, son appellation a été modifiée il y a un an, rappelle M. Robidoux en ajoutant que ces changements ont été effectués à la suite d’un exercice de planification stratégique. Plus de 250 personnes y ont été accueillies depuis la création de l’organisme, dont 110 en 2021 et plus de 80 en 2022.
« Cela répond à un besoin. On souhaite se faire connaître davantage et créer de nouveaux partenariats avec les entreprises afin que celles-ci voient les avantages de permettre à leurs travailleurs de vivre ici », poursuit-il en ajoutant que 20 des 75 chambres sont toujours disponibles.
« On n’a jamais rempli complètement, mais nous sommes pleinement opérationnels, surtout depuis le 1er mai alors que nos cuisines sont aménagées à 100 %. Auparavant, nous avions de petites cuisines temporaires, mais ce n’était pas idéal. L’arrivée des gens se fait de façon graduelle », soutient-il en mentionnant que chaque résident ou locataire dispose de son espace personnel et d’un casier pour entreposer ses objets personnels. Tous partagent des lieux communs tels que cuisine, salons et salles de bains avec douches pour certains, car un certain nombre de chambres en sont munies.
« Cela a été beaucoup de travail et de recherche de financement. Il fallait trouver le financement et meubler toutes les chambres, puis mettre en place les cuisines. Cela prenait, entre autres, un frigo par chambre », indique le coordonnateur en ajoutant que les résidents paient 100 $ et 150 $ par semaine selon la chambre, ce qui selon lui est plus que raisonnable, car les frais d’électricité et de chauffage sont inclus, tout comme l’internet.
« Ils achètent leur nourriture et leurs effets personnels, le reste est inclus, incluant la literie. Ils ne manquent de rien », poursuit-il en rappelant que les gens qui arrivent ont, bien souvent, pour seuls effets leurs vêtements.
« Ils quittent leurs familles pour s’établir dans un nouveau pays avec une nouvelle culture, une façon de vivre différente au Québec. Ils doivent apprendre comment entretenir des cuisines et on leur montre cela. 90 % de nos résidents sont des hommes, alors ils ne sont pas habitués à cela, car bien souvent les cuisines sont tenues par des femmes dans leur pays », précise M. Robidoux qui mentionne que d’apprendre à faire à manger et garder les lieux propres représente un gros défi pour eux.
La présence d’Olymel
Marco Robidoux rappelle que les opérations des Résidences RABS, maintenant HANA, avaient pris leur envol avec Olymel comme client principal. Ceux-ci demeurent des clients importants, malgré la fermeture annoncée de l’usine de Vallée-Jonction en décembre prochain.
« On a commencé avec IPL qui avait certains besoins, mais ils se sont tournés davantage vers les logements en plus d’acheter une maison pour leurs employés étrangers. C’est avec Olymel que RABS a vraiment lancé ses opérations, en plus de la collaboration des religieuses qui ont libéré le noviciat, dans le cadre d’une entente tripartite et d’exclusivité. Olymel louait les 25 chambres, vides ou pleines, chaque mois. Cela nous a permis de vivre », mentionne-t-il en reconnaissant que la fermeture de l’usine de Vallée-Jonction, en décembre, aura certainement un impact, car plusieurs de leurs employés sont toujours présents.
« Heureusement, la transition se fait en douceur, car ils honorent tous leurs contrats avec nous. Certains qui ont des permis ouverts se sont replacés dans les usines avoisinantes et d’autres ont pris le choix de demeurer chez Olymel. Cependant, il en reste une douzaine avec des permis fermés qui sont toujours ici et on va les perdre, car ils s’en iront à Yamachiche par la suite. »
Présence multiculturelle
Marco Robidoux rappelle que les personnes qui vivent actuellement dans les murs de l’ancienne maison mère viennent de partout dans le monde. On y retrouve une douzaine de nationalités différentes, ce qui n’a pas empêché, soutient-il, le développement de relations harmonieuses, car tous partagent une expérience similaire.
« Sur 45 résidents (au 8 juin dernier), on a 35 hispanophones venant de pays comme le Mexique, le Chili, le Salvador et autres. On a aussi des gens venant de l’Île de la Réunion, de Madagascar, de la France et de différents pays d’Afrique comme le Bénin et autres », précisait M. Robidoux en mentionnant que l’organisme compte, parmi ses clients, des entreprises comme IPL, Exo-S, CDL et Olymel, sans oublier l’Oasis qui a des besoins de main-d’œuvre également.
« Exceldor a déjà été client chez nous par le passé. On aimerait aussi avoir des Québécois pour créer une mixité entre les gens. On veut que les gens apprennent la culture québécoise et s’intègrent le mieux possible. »
Milieu de vie
Les Résidences HANA occupent quatre étages de la maison mère des Sœurs NDPS qui, rappelons-le, appartient dorénavant à la municipalité de Saint-Damien. On y trouve une cuisine et buanderie au premier étage, des bureaux et chambres au deuxième, ainsi que des chambres sur les deux autres étages.
« On a des salons et des espaces communs sur les quatre étages. Tout sera utilisé et cela réjouit la municipalité, car cela requiert beaucoup d’investissements pour s’occuper une bâtisse comme celle-ci.
C’est un milieu de vie, d’où l’importance pour les gens d’être bien chez nous et c’est ce qu’on vise constamment. »
Marco Robidoux souligne enfin la contribution de la municipalité qui aide à faire connaître le service. « Ils veulent que ça fonctionne et ils sont très impliqués dans le processus », mentionne-t-il enfin en rappelant que les Résidences HANA emploient trois personnes à temps plein au niveau de l’intervention et deux à l’entretien, en plus de compter sur le soutien de bénévoles et personnes-référence.