Roche menace Saint-Anselme

SAINT-ANSELME. Déçue de ne pas avoir obtenu un contrat d’ingénierie relativement au projet de développement du parc industriel de Saint-Anselme, la firme Roche demande compensation.

Roche fait partie des trois firmes ayant soumissionné pour la préparation de plans et devis et la surveillance des travaux pour la réalisation des phases 2 et 3 du développement du parc industriel. N’ayant pas obtenu le contrat, la firme questionne l’analyse des offres déposées et questionne également la procédure d’appel d’offres.

Elle souhaite obtenir les noms et fonctions des personnes siégeant au comité de sélection et exige un remboursement de près de 3 000 $ représentant les coûts de préparation de l’offre de services, sans quoi elle entend procéder à des demandes d’accès à l’information et se référer au ministère des Affaires municipales (MAMOT).

À la municipalité, le directeur général Louis Felteau a été plutôt cinglant et catégorique dans sa réponse. Dans une correspondance que nous avons obtenue, il précise que la municipalité n’a pas l’intention de donner suite à la requête de la firme. Aucune somme ne sera remboursée et aucun membre du comité de sélection ne verra son nom divulgué dans le but de protéger ces personnes contre l’intimidation, le trafic d’influence, la corruption, la menace, le chantage, le harcèlement ou la pression. Il estime que les trois organisations qui avaient déposé des propositions avaient toutes les ressources nécessaires pour mener à bien les travaux.

Pas de leçon à donner

Reconnu pour son franc-parler, le maire Michel Bonneau est d’avis que la firme n’a pas de leçon à donner en termes d’éthique. « Ça prend du front pour venir critiquer notre façon de faire les choses. Celles et ceux qui suivent les travaux de la Commission Charbonneau entendent souvent le nom de Roche ces temps-ci et pas toujours pour les bonnes raisons. »

Le maire Bonneau estime que la municipalité se fait toujours un devoir d’être transparente dans ses façons de faire. C’est la firme BPR qui a finalement obtenu le contrat devançant Roche et SNC-Lavalin. Les travaux sont actuellement à l’étape des plans et devis. Le travail sur le terrain devrait débuter en août, selon l’évolution des choses. Au moment d’écrire ces lignes, le service des communications de la firme n’avait toujours pas retourné notre appel.

Pas des menaces, des interrogations

Chez Roche, on estime que la démarche est légitime.  La porte-parole de la firme, Marie-Christine St-Pierre, fait valoir que l’entreprise ne souhaite qu’exprimer un point de vue. « C’est la procédure qui existe.  On peut porter des décisions devant le ministère.  C’est une demande d’explications et non des menaces. » 

Selon elle, le fait de retrouver les trois soumissionnaires avec un pointage de 100% montre que la démarche d’appel d’offres a peut-être été précipitée.  « On a mis beaucoup de sérieux dans notre démarche et que l’étude des dossiers puisse se faire aussi rapidement nous surprend. »  L’entreprise entend toujours demander le remboursement des dépenses reliées à la préparation des documents.