Roméo Dallaire: Un grand homme dédié à la jeunesse
ARMAGH – Bien connu pour son franc-parler et surtout pour avoir dénoncé le génocide des Tutsis et Hutus modérés par des extrémistes Hutus au Rwanda en 1994, le général Roméo Dallaire est aussi un grand défenseur de la jeunesse.
À l’invitation du cardiologue à la retraite André Moisan d’Armagh, M. Dallaire et les administrateurs de la fondation portant son nom étaient de passage dans Bellechasse, le dimanche 27 avril, pour une partie de sucre hors de l’ordinaire. Ceux-ci étaient accompagnés d’une vingtaine de jeunes inscrits au Programme des Jeunes leaders de la fondation, mis de l’avant en 2013.
Depuis 10 ans, la Fondation Roméo Dallaire défraie le séjour de 40 à 50 jeunes de 9 à 17 ans, issus principalement de milieux socioéconomiques difficiles de Québec et Lévis, au camp de vacances Kéno situé dans Portneuf.
« Les jeunes que nous parrainons profitent de leur séjour au Camp Kéno pour sortir de leur milieu et profiter d’un environnement positif qui leur est offert par la direction et les moniteurs. Plusieurs d’entre eux reviennent d’année en année, mais une fois ces deux semaines passées, ils retournent dans leur milieu d’origine et les bonnes habitudes acquises risquent de se perdre. Nous entendons accompagner certains d’entre eux à l’année, d’où la création de ce nouveau programme », signale le général à la retraite.
M. Dallaire souligne que ces jeunes, ayant un potentiel supérieur à la moyenne, sont identifiés en collaboration avec les responsables du Camp Kéno. « Ce programme vise à développer leur plein potentiel, par le biais d’activités régulières. On les accompagnera tout au long de leur primaire et de leur secondaire et déjà, des discussions sont en cours avec des Cégeps de la région et même l’Université Laval pour la création de bourses d’études qui pourraient leur être versées à l’avenir », poursuit le général Dallaire qui ajoute qu’un voyage au siège des Nations Unies, par exemple, est au programme pour l’automne 2014.
Présence bellechassoise
Résident d’Armagh et membre du CA de la Fondation Roméo Dallaire depuis trois ans, le docteur André Moisan dit beaucoup apprécier ce contact privilégié avec M. Dallaire et les autres administrateurs de la fondation, dont la mission s’inscrit dans ses valeurs profondes.
« La fondation aide des jeunes à devenir de bons citoyens et de bons leaders. Dans ma jeunesse, j’ai eu un cheminement similaire à plusieurs d’entre eux. Mes parents n’étaient pas riches, mais j’ai travaillé fort et j’ai mené une belle carrière. Il est naturel de redonner un peu de ce que j’ai reçu par le passé », mentionne le docteur Moisan.
Si pour l’instant aucun jeune de Bellechasse n’est parrainé par la fondation du général Dallaire, M. Moisan et ses collègues du CA croient que cela pourrait éventuellement survenir.
« Les jeunes que nous accompagnons nous sont référés par les travailleurs sociaux œuvrant dans les CLSC et les écoles. Nous travaillons beaucoup avec des jeunes vivant en milieu urbain pour le moment, mais nous ne fermons la porte à personne dans le futur », précise le cardiologue qui est aussi impliqué dans la Coopérative de santé des Monts de Bellechasse.
Le Rwanda toujours dans son cœur
Vingt ans après avoir dénoncé le génocide au Rwanda, ce pays est toujours au cœur des préoccupations du général Roméo Dallaire. Ce dernier souligne qu’un des volets de sa fondation vise à supporter la jeunesse de ce pays, peu importe qu’elle soit Tutsi ou Hutu.
« La fondation aide les jeunes Rwandais à aller à l’école, en plus de financer l’achat de matériel didactique et scolaire de base. On forme aussi de jeunes leaders là-bas, signale le général. Depuis le génocide, le pays est devenu un exemple de progrès et de défense des droits humains. D’importants efforts de réconciliation ont été réalisés par Tutsis et Hutus. »