Saint-Anselme: un envoi anonyme fait réagir
MUNICIPAL. Une correspondance anonyme acheminée par courrier au citoyens de Saint-Anselme provoque quelques réactions, surtout que l’événement survient en pleine campagne électorale municipale.
Visé par le document, le candidat à la mairie, Yves Turgeon, a rapidement réagi en publiant un communiqué de presse en milieu d’après-midi. Tout en déplorant que l’envoi se soit fait dans l’anonymat, il en rejette rapidement le contenu, celui-ci suggérant qu’il aurait pu profiter de son siège au comité consultatif d’urbanisme de la municipalité pour procéder à une transaction immobilière.
Son adversaire et maire sortant de la localité, Michel Bonneau, a lui aussi déploré le côté anonyme de la correspondance rejetant les prétentions de certains à l’effet qu’il serait l’auteur de la missive. «L’anonymat n’a pas sa place en campagne électorale. Je signe toujours mes écrits. À chacun sa conscience, la mienne va très bien.»
Rejoint par le journal, le premier promoteur impliqué dans la transaction et dont il est question dans le document envoyé aux citoyens jure lui aussi ne pas en être l’auteur. Étant donné la campagne électorale en cours, il indique qu’il ne commentera pas davantage pour le moment, mais avoue avoir été passablement irrité par les événements dont il est question.
Une petite tape
M. Turgeon se défend et estime n’avoir nui à personne lors des événements. «J’ai acquis un bâtiment en septembre 2011, bien après le renoncement volontaire du citoyen en juin. Un deuxième promoteur a d’ailleurs eu la chance de négocier avant moi et il s’est désisté lui aussi. Mon offre d’achat écrite a été acceptée en juillet 2011», explique-t-il.
«Je n’ai pris la place de personne. On m’attaque sur la manière dont j’ai acquis le bâtiment. La vente d’un immeuble n’est pas un secret, c’est le projet qu’un promoteur amène au comité consultatif d’urbanisme qui mérite de l’être. Mon projet initial était de faire du bâtiment un centre d’histoire et de patrimoine tandis que l’autre promoteur avait d’autres idées en tête», a ajouté M. Turgeon qui a finalement acquis le bâtiment avec une offre personnelle.
Le président du Comité consultatif d’urbanisme de la municipalité Marcel Caron indique que les rencontres de son comité sont à huis-clos et doivent maintenant demeurer confidentielles. Il se souvient sommairement de la controverse impliquant M. Turgeon. «Tout ce que l’on aurait pu faire à ce moment, c’est lui donner une petite tape sur les doigts, Nous n’avions rien sur lequel s’appuyer à l’époque. À partir du moment où il y a eu un code d’éthique, M. Turgeon a respecté les règles.»
M. Caron hésite à relier l’adoption d’un code d’éthique à cet événement bien précis, surtout que le ministère des Affaires municipales commençait aussi à bouger dans cette voie. «Il était évident que quelquechose ne marchait pas, même si toutes les personnes sont de bonnes volontés. En se référant aux procès-verbaux de l’époque, on se souvient qu’il n’y avait pas de code d’éthique. Le conseil municipal non plus n’était pas assujetti à un tel code. Nous avons alors adopté des règles, inspirées en grande partie de celles que doivent suivre les membres du conseil.»