Saint-Benjamin : des défis à relever pour le nouveau conseil

MUNICIPAL. Renouvellement et entretien des infrastructures dans le secteur Morisset-Station, transformation de l’église et revitalisation du cœur du village, développement du secteur Cumberland. Les défis sont nombreux pour le conseil municipal de Saint-Benjamin qui est composé à plus de 50 % de nouveaux venus, soit trois nouveaux conseillers et un nouveau maire, Martin Beaulieu.

Résident de Saint-Benjamin depuis un an et demi à peine, M. Beaulieu a été conduit à la mairie de la localité le 7 novembre dernier avec près de 65 % des voix. Il souligne que c’est à la demande de plusieurs citoyens, qu’il a décidé de se lancer dans l’arène municipale.

« J’aime habituellement m’investir dans la localité où je réside et je voyais bien que ça ne tournait pas toujours rond ici. Ça me semblait très divisé comme gestion, avec un important roulement de personnel et des directions générales qui changeaient tous les deux ans. En parlant avec les élus en place et les citoyens, beaucoup me disaient qu’ils me verraient à la mairie, que j’apporterais une nouvelle façon de voir et les choses et il faut croire que cela a séduit les électeurs », indique le natif de Montréal qui a demeuré six ans à Saint-Georges avant de s’établir à Saint-Benjamin avec sa famille.

Dès le départ, M. Beaulieu a dit noter qu’il y avait beaucoup de défis à relever et qu’il était le temps de s’y attaquer. « Je pense qu’on a beaucoup regardé les défis par le passé, mais c’est comme si on ne savait pas quoi faire avec, ce qui a créé de la confusion, de la division de la stagnation et de la régression. C’est pour cela que je me suis investi. »

Les infrastructures

En tête de liste des priorités du nouveau maire et, par conséquent, du conseil municipal, se trouve la mise aux normes des infrastructures dans les trois secteurs principaux de la municipalité, ce qui selon nuit nécessitera des millions de dollars en investissements.

« On parle d’égouts, de ponceaux et de routes majeures. On ne parle pas de coups de peinture ici et là. Plus on attend pour bouger, plus ça se dégrade et plus ça va coûter cher », indique le nouveau maire qui s’est réjoui de l’annonce du député provincial Samuel Poulin qui a confirmé des investissements totalisant 1,96 M$ pour la réfection du ponceau sur le rang 14 Ouest, à la sortie du village, ainsi que celui sur le rang 6, sans oublier l’asphaltage du bout de rang entre le 14e et le 6e rang, menant vers Saint-Simon-des-Mines.

Autre élément majeur pour le nouveau maire, les égouts dans le secteur Morisset-Station qui se jettent directement dans la rivière. « Il ne reste que quelques municipalités au Québec, dont Saint-Benjamin, qui ne sont pas aux normes à ce niveau. Des discussions sont en cours avec le ministère des Transports qui souhaite refaire la route 275 dans ce secteur et on souhaite faire coïncider les deux projets. La fenêtre d’opportunité est là, on veut que ça se fasse. On ne demande pas la charité. »

Église et cœur de village

Le dossier de transformation de l’église, qui a suscité beaucoup de discussions au fil des ans, est un autre sujet auquel M. Beaulieu et l’équipe municipale souhaitent s’attaquer.

« Je suis favorable au projet de transformation de l’église, mais il faut quelque chose de raisonnable côté coût. On a mis toutes nos billes dans un projet qui est rendu à 5 ou 6 M$, avec un coût de 1 M$ pour les citoyens, ce qui est impensable selon moi. Il faut arrimer le rêve en fonction de la réalité », s’est-il exclamé en ajoutant qu’il devait rencontrer les membres du comité qui était chargé de revoir le dossier au cours des dernières semaines.

« Il faut que ça avance, mais dans l’intérêt de la municipalité et des citoyens. Il faut que ça s’inscrive dans un plan de revitalisation général de notre village, un plan qui devra se faire sur quelques années. L’école sera assurément agrandie et revitalisée, ce qui est important pour nous. Est-ce obligé d’amener la bibliothèque dans l’église, ou si on peut l’amener dans une école agrandie ? Il y a plusieurs pistes de solutions à explorer », poursuit-il en déplorant l’état d’autres édifices comme l’actuel bureau municipal ou celui de l’OTJ qui ont été, selon lui, laissés à l’abandon au fil des ans.

Martin Beaulieu est d’avis qu’une partie de l’avenir de Saint-Benjamin se trouve dans le développement du secteur Cumberland, qui passera de 80 à 120 maisons au cours des deux prochaines années.

Une place importante pour Cumberland

M. Beaulieu dit par ailleurs se faire le défenseur et surtout le porte-parole du secteur Cumberland qui, selon lui, était possiblement mal vu par l’ancienne mairie.

« On passera de 80 à 120 maisons ce secteur au cours des deux prochaines années. Cela a tout pris pour qu’il y ait un parc dans le secteur, ce qui est fait maintenant. Ils font partie de la municipalité et demandent des services, ce qui est légitime. On sentait qu’il y avait beaucoup de division entre ce secteur, le village ainsi que la mairie, ce qui n’est pas normal, car c’est un atout pour Saint-Benjamin, pas un fardeau. Une partie de l’avenir de Saint-Benjamin passe par le secteur Cumberland et il faut savoir écouter ces gens-là également », poursuit le maire qui s’est engagé à être le porte-parole de ce secteur qui n’a plus de représentants au conseil municipal.

Avoir une vision d’avenir

Martin Beaulieu souligne que depuis l’élection du 7 novembre, un vent de fraîcheur souffle sur l’hôtel de ville, ce qui est annonciateur de bonnes nouvelles pour l’avenir. « On a trois nouveaux conseillers et trois anciens qui assurent la continuité. Les élus connaissent bien les enjeux, les dossiers qui n’ont pas abouti et pourquoi cela n’a pas été le cas. Il faut avoir une vision de croissance à long terme pour Saint-Benjamin, c’est important pour progresser et c’est quelque chose sur lequel nous allons également nous pencher », affirme le nouveau maire qui croit qu’une mise en commun des services avec les municipalités voisines doit être sérieusement envisagée.

« On a dû acheter une déneigeuse au coût de 250 000 $ l’an passé, ainsi qu’un camion de pompier usagé en 2020 au coût de 80 000 $. Il faut voir comment on peut assurer une mise en commun des services avec nos voisins sans nuire à l’identité de chacun, dans un souci d’efficacité économique et sociale de nos produits et services. Tout le monde au sein du conseil a saisi l’ampleur des défis et ça prend une communication efficace entre le conseil, le personnel et les citoyens que l’on doit consulter davantage, pour aller chercher plein d’idées pour prendre les meilleures décisions possible. »

Outre le secteur de Cumberland, il est d’avis qu’il existe plusieurs avenues de développement pour sa municipalité, notamment du côté résidentiel où il reste encore de la place pour du développement au village ainsi que le long du rang 14.