Saint-Charles: la retraite pour le docteur Jean Falardeau

SANTÉ. À Saint-Charles et dans le nord de Bellechasse, il n’y a pas âme, ou presque, qui n’a pas été soigné par lui un moment donné. Après 42 ans de loyaux services, le docteur Jean Falardeau, propriétaire de la clinique médicale de Saint-Charles, a officiellement reçu son dernier patient le jeudi 29 décembre dernier, pavant ainsi à une retraite bien méritée.

Il y a un an, le docteur Falardeau avait annoncé à ses 4 200 patients que 2022 serait sa dernière année. Si ce fut un choc pour plusieurs, de nombreux citoyens ont tenu à remercier ce dernier de sa loyauté dans le cadre d’une petite fête organisée après son dernier quart de travail.

À l’instigation de Sylvain Chabot, ancien livreur à la pharmacie Essaim, une quarantaine de personnes ont pris une santé avec le docteur Falardeau dans la salle d’attente de la clinique. Sur place, on retrouvait les employés actuels et passés de la clinique, mais également de la pharmacie ainsi que des membres de la famille du médecin qui était ému de toute cette attention.

« Je m’attendais à quelque chose, mais pas de cette ampleur. De voir les membres de ma famille, mes frères et belles-sœurs, l’équipe de la pharmacie et les médecins qui sont avec moi, je suis très honoré de cela », a-t-il mentionné dans les minutes suivantes.

Du même coup, le docteur Falardeau a souligné que les médecins qui œuvraient avec lui depuis quelques années, soit les docteures Noémie Goyette-Lyonnais, Annie-Pier Lessard et Isabelle Tremblay-Tanguay, continueront d’opérer la clinique et que de belles choses restent à préciser dans l’avenir.

« Il y a eu des périodes un peu plus difficiles, mais le GMF continue à vivre en association avec une autre clinique et c’est parti pour que ça perdure. La clinique restera et on souhaite que d’autres médecins s’ajoutent pour appuyer les filles dans le futur. Elles sont très bien entourées avec le personnel en place et je serai derrière elles pour assurer la transition et les conseiller sur la gestion de la clinique », a-t-il précisé par la suite.

La fête se poursuit à l’extérieur

S’il se réjouissait de cette attention, le docteur Falardeau n’était pas au bout de ses surprises, comme on dit, puisqu’une centaine de personnes, sinon davantage, l’attendaient à l’extérieur. En tête de liste, on retrouvait des membres du conseil municipal et de la brigade incendie qui, venus avec leurs camions, qui lui ont remis une plaque commémorative ainsi qu’une statuette personnifiant un médecin de famille.

« C’est une journée émotive pour plusieurs qui se retrouvent sans médecin, mais les gens ont bien répondu à l’appel et ont offert un beau moment à Jean, afin de souligner cette dernière journée de travail », indiquait le maire Pascal Rousseau qui, tout en se réjouissant du maintien de la clinique médicale, souligne que la survie de cette dernière était primordiale pour tout le nord de Bellechasse et que le sujet demeurait dans les discussions du comité santé de la MRC de Bellechasse.

Sentiment du devoir accompli

C’est en juin 1980 que le docteur Jean Falardeau est arrivé à Saint-Charles, réalisant ainsi le rêve qu’il caressait depuis son enfance. « Depuis l’âge de 10 ans, je savais que je voulais être médecin. J’aimais aider les gens et la plus belle profession pour ce faire, c’est d’être médecin », a-t-il indiqué en mentionnant qu’il a toujours aimé son travail, même si c’était parfois exigeant.

Le docteur Jean Falardeau est l’un des derniers de son époque dans la région, ayant pas moins de 4 200 patients à sa charge jusqu’à la fin de sa carrière.

« C’est énorme dans les standards d’aujourd’hui et c’est un peu pour cela que je prends ma retraite. Si j’avais eu moins de clients, j’aurais peut-être continué un certain temps encore. Avant l’arrivée des filles (les trois autres médecins), j’en avais 4 500. Je vieillis, tout comme mes patients, ce qui alourdit ma tâche, surtout pour les suivis. Il fallait que j’arrête, pour ma santé », poursuit-il en ajoutant que malgré tout, il avait toujours la passion pour son métier.

Il avoue que la pandémie lui a donné un coup dur, qu’il était difficile pour lui de toujours travailler avec la même énergie. « J’avais de la difficulté à ce niveau et c’est pour cela que j’ai pris la décision, il y a un an, d’arrêter. Je voulais préparer ma clientèle à cette retraite qui s’en venait », ajoute-t-il en rappelant, enfin, qu’il était fier, au fil de ces 42 ans, d’être resté fidèle à lui-même, d’avoir assuré une pratique à son image et d’avoir été disponible pour les milliers de patients qui pouvaient se rendre à sa clinique, sans rendez-vous, sauf au cours des deux dernières années, la COVID l’obligeant à modifier ses façons de faire.

« J’ai adopté la place, j’ai beaucoup aimé Saint-Charles et Bellechasse », mentionne-t-il en terminant.