Saint-Gervais: un conseil municipal presque entièrement féminin

MUNICIPAL. Alors que des campagnes visant à promouvoir la venue de femmes en politique ont été diffusées largement au cours des derniers mois, la localité de Saint-Gervais fait figure d’exception à la suite de la dernière élection municipale.

Diane Bilodeau et Denise Lapierre siégeaient déjà à la table avant le scrutin du 5 novembre dernier. En plus de la nouvelle mairesse de la localité, Manon Goulet, Myriam Goulet, Sylvie Lemelin, Diane Pouliot et Guillaume Vermette ont aussi fait leur entrée au conseil, laissant ce dernier comme seul homme au sein du groupe.

La mairesse Manon Goulet se dit très fière de ce constat. «C’est historique pour Saint-Gervais et ça s’est fait naturellement. Lorsque j’ai annoncé ma candidature à la mairie, des gens m’ont appelé chez moi pour manifester leur intérêt d’en faire partie. Que ce soit un homme ou une femme, j’ai encouragé tout le monde. L’important était d’avoir de l’intérêt.»

Seul homme au sein du nouveau conseil, M. Vermette ne s’en fait pas outre mesure. «J’ai quatre enfants, trois filles et un garçon, alors je suis habitué de gérer un groupe de femmes», indique-t-il déclenchant des rires autour de la table. Plus sérieusement, il ajoute qu’à compétence égale, le genre d’une personne n’a aucune importance.

Fait à noter, quatre conseillères siégeront également à Saint-Luc et cinq femmes au conseil à Saint-Magloire, incluant la mairesse Marielle Lemieux.

L’importance, les dossiers

À l’image de ses collègues, Myriam Goulet indique ne pas s’être impliquée en raison des campagnes de promotion à cet effet, que c’est par intérêt personnel. Les deux conseillères réélues, Mmes Lapierre et Bilodeau, ne croient pas que le fait d’avoir davantage de femmes au conseil changera des choses. «L’important est de rendre les dossiers à terme», conviennent-elles. «Généralement, un homme pourrait être meilleur pour assumer certains dossiers, les travaux publics par exemple, mais cela dépendra généralement de son vécu ou de sa profession.»

M. Vermette estime que le contraire pourrait aussi être possible. «Je suis producteur agricole et mécanicien de formation. Des femmes reprennent des fermes et sont aussi, sinon plus compétentes que ceux qui étaient là avant. L’important est de faire le travail.»

La mairesse, Manon Goulet, se donne un peu de temps avant de juger s’il y aura des changements dans la façon d’aborder les dossiers par le conseil qu’elle dirige. «On aura peut-être une vision différente au développement de la municipalité. Ça peut un angle différent. Pas mieux, mais différent. Cela dépend des compétences et intérêts de chacun. La vision d’une femme peut faire une différence dans la suite des choses. On le verra avec le temps.»