Saint-Henri: un fossé au cœur d’inquiétudes pour des résidents
SAINT-HENRI. Des citoyens de la rue de La Prairie à Saint-Henri se questionnent relativement à des travaux d’entretien effectués par le ministère des Transports sur un fossé situé près de leurs propriétés.
Le fossé en question est situé entre le Chemin-des-Îles et la route du Président-Kennedy, puis longe la rue de La Prairie à l’extrémité nord de la localité. Il a été élargi à deux reprises au cours des deux dernières années par le ministère et présente maintenant des dimensions exagérées selon des résidents du secteur.
Pour un, Roland Saindon dit avoir l’impression que le ministère a voulu se venger après que lui et d’autres citoyens aient souhaité obtenir des correctifs. «Ce n’est même pas un cours d’eau. C’est un fossé qui ne sert qu’à drainer les eaux pluviales et la terre agricole voisine. C’est une rivière qu’ils ont creusée, c’est ce que ça donne. Ils ont dû se dire ils veulent un fossé, ils vont en avoir un.»
Un jeune couple, voisin de M. Saindon, se dit aussi irrité de la situation. «Nous n’avons jamais été consultés sur la chose ni même eu aucune correspondance pour nous prévenir que des travaux seraient faits», se désolent Jérôme Dutil et Sophie Martel dont la propriété a été amputée de près de trois mètres à la suite des travaux effectués en 2016.
M. Saindon déplore aussi le peu de collaboration du ministère. «Nous avons offert d’acheter une partie de la terre pour que l’on puisse avoir une pente normale de nos propriétés vers le fossé, mais ça n’a pas été retenu. Nous avons présenté une pétition d’une trentaine de personnes touchées et adressé une lettre au ministère souhaitant les sensibiliser, mais en vain aussi.»
Tout un fossé
Une visite sur place montre qu’en effet, l’aménagement est imposant. Roland Saindon ne questionne pas la nécessité d’aménager un fossé dans le secteur, mais plutôt les dimensions choisies pour le réaliser. Le fossé en question a maintenant près de trois mètres de profondeur (environ huit pieds) et environ 12 mètres de largeur (près de 40 pieds) au sommet et près de quatre mètres tout au fond. «Quand il coule un pied d’eau à 18 pouces de largeur, c’est exceptionnel. Il n’y a jamais eu de débordement ici à ma connaissance. De notre côté, c’est près de 10 pieds de profondeur, ce qui peut être normal, mais en terme de largeur, c’est illogique.»
Il ajoute avoir fait quelques recherches, mais n’a pu mettre la main sur toute l’information pertinente. «J’ai cherché les normes du ministère pour les fossés, mais je n’ai rien trouvé. En fouillant un peu, j’ai trouvé des normes gouvernementales qui disent qu’un fond de fossé ne doit pas dépasser 1 m 80 (6 pieds). On est loin de ça ici.»
Le ministère se dit dans ses droits
Interrogée sur le sujet, Audrey Gauvin, porte-parole de la direction régionale du ministère des Transports, confirme que des travaux étaient nécessaires à la suite de ceux effectués pour l’élargissement de la route 277. «L’étude hydraulique exigeait d’avoir un fossé d’un mètre de largeur, dans notre emprise. La terre agricole voisine étant plus basse que les propriétés de la rue de La Prairie, il fallait faire avec ce que nous avions comme terrain.»
Elle convient que tout cela peut donner l’impression que l’espace utilisé est très large. «Nous avions besoin de ce fossé pour drainer la route. Nous avons agi dans notre emprise puisque nous avions acquis la servitude nécessaire auprès du propriétaire de la terre agricole concernée. Nous n’avons pas empiété sur les terrains voisins.»
En ce qui concerne les résidents de la rue de La Prairie, elle ajoute que le fossé qui existait auparavant n’a pas été touché. «Nous n’avons qu’élargi le fossé dans notre emprise. Les gens pourront remblayer le fossé de leur côté s’ils trouvent qu’il est trop large.»