Saint-Lazare : une fraude à l’assurance rapidement déjouée

FRAUDE. Les exemples d’aînés victimes de fraude sont légion, partout au Québec. Dans Bellechasse, un citoyen de Saint-Lazare est passé bien près, lui aussi, de sa faire jouer un vilain tour, mais sa vigilance lui a permis d’éviter le pire.

Le 10 septembre dernier, en se rendant au bureau de poste, Victorien Leblond découvre dans son courrier deux enveloppes provenant de SSQ Assurances. Croyant d’abord qu’il s’agissait d’annonces publicitaires, il découvre rapidement deux polices d’assurance à son nom, mais auxquelles il n’avait jamais souscrit.

«La première, qui coûtait plus de 500 $, proposait des indemnités pour frais de convalescence à domicile. La seconde, évaluée à 354 $ annuellement, offrait une prime de base avec rente d’invalidité à la suite d’un accident et assurance hospitalisation à la suite d’un accident», précise l’homme de 76 ans qui, dès le lendemain, a reçu confirmation de son institution financière, la Caisse du cœur de Bellechasse, qu’un montant de 72,60 $ avait été soustrait de son compte le 10 septembre, au nom de la SSQ.

Cette somme a été rapidement remboursée à M. Leblond et la Caisse populaire a rapidement pris les mesures pour empêcher que tout autre montant au nom de la compagnie d’assurances en question ne soit pris dans son compte dans le futur. Toujours le 11 septembre, il prenait contact avec la SSQ pour leur faire part de la situation et exiger une annulation immédiate des deux polices d’assurance.

«Le premier agent à qui j’ai parlé au départ ne semblait pas vouloir me croire. Je lui ai répété que les polices d’assurance dataient du 27 août, qu’il s’agissait de la journée de ma fête et que je me rappelais très bien de ce qui s’était passé. J’ai dîné et soupé seul et, surtout, je n’ai pas rencontré d’agent d’assurances cette journée-là», clame le septuagénaire qui a également porté plainte à la Sûreté du Québec.

Signature contrefaite

Lors du passage de La Voix du Sud chez M. Leblond, ce dernier nous a présenté la copie des deux polices qui lui avaient été supposément vendues un agent d’assurances avec lequel il avait fait affaire par le passé. Fait à souligner, les polices d’assurance présentaient la signature du résident de Saint-Lazare, mais tout porte à croire qu’il s’agissait de photocopies de sa signature venant de deux polices achetées en 2015 et en mai 2018, qu’il avait annulées quelques jours après avoir pris la deuxième.

«À 76 ans, se faire frauder, ce n’est pas plaisant», conçoit Victorien Leblond.

«Lorsque j’ai pris ma première police en 2015, celle-ci couvrait la location d’une chambre de convalescence, en cas maladie ou d’hospitalisation. J’ai toujours cru que celle-ci me protégeait contre le cancer (il a eu un cancer de la gorge en 2015), mais ce n’était pas le cas. M. Cyr m’en a vendu une plus dispendieuse en mai dernier, sans me dire d’avance combien cela coûterait. Quand j’ai vu ce que le prix (50 $ par mois), j’ai fait annuler les deux polices en même temps», précise-t-il.

En plus de voir sa signature contrefaite, M. Leblond s’est aperçu que le spécimen de chèque qu’il avait fourni en 2015 avait servi pour le nouveau paiement préautorisé. «Quand j’ai tout arrêté cela en mai, j’ai demandé à ravoir mon spécimen de chèque. On m’a répondu qu’il avait été détruit, mais qu’une version numérique existait toujours dans le système informatique de la compagnie. Je leur ai ensuite demandé de le détruire, mais il faut croire qu’ils ne l’ont pas fait», a-t-il déploré.

Après plusieurs contacts avec la SSQ, un responsable de la compagnie d’assurances s’est rendu chez lui le mardi 18 septembre afin de clore le dossier. Devant un témoin qui accompagnait M. Leblond,  ce dernier aurait reconnu que la police avait été souscrite sans l’autorisation du plaignant et que sa signature de 2015 avait été reproduite faussement.

«Il m’a confirmé, par le fait même, que l’agent en question était très actif depuis un certain temps, mais qu’il n’était plus à leur emploi. J’étais satisfait, mais j’ai demandé au représentant de la SSQ que mon spécimen de chèque disparaisse de leur système», poursuit M. Leblond qui entend demander une compensation financière.

«Quand ce représentant est venu me voir, il m’a montré un questionnaire sur ma santé auquel l’agent avait répondu en mon nom. Il a écrit que je n’avais pas le cancer alors qu’il savait que j’en avais eu un. C’est tout de même incroyable. Je lui en avais parlé pour mon assurance de 2015 et il était venu m’en vendre une nouvelle police d’assurance pour cela en mai dernier», poursuit-il.

La SSQ commente

Invitée à commenter la situation, Danielle Rioux, conseillère en communication et relations publiques chez SSQ Assurances, a émis le commentaire suivant par courriel : «j’aimerais confirmer que dès que SSQ Assurances a été informée qu’un de ses représentants aurait exercé des activités douteuses, le représentant en question a été immédiatement détaché de SSQ Cabinet de services financiers. Nous avons agi promptement et prenons cette situation très au sérieux. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a été avisée et une enquête est en cours. Considérant ce qui précède, nous ne pourrons émettre d’autres commentaires sur cette situation.»