Saint-Léon: exposition unique sur les enseignantes
PATRIMOINE. Les visiteurs de passage au Musée Mémoire Espace Vivante de Saint-Léon auront le loisir de découvrir, d’ici le 27 août, une nouvelle exposition dédiée à l’histoire des écoles de la localité, mais surtout des enseignantes et institutrices qui ont façonné la jeunesse au cours de ses 150 années d’histoire.
Élaborée par la Société du patrimoine de Saint-Léon, cette exposition est composée d’une série de panneaux d’information portant sur l’histoire de ces enseignantes, ainsi que de nombreuses photos d’époque, indique le docteur Jean Rodrigue qui rappelle que les gens aiment s’informer sur l’époque des écoles de rang où sont passés leurs grands-parents, par exemple. Cela sans oublier l’ancien Couvent de Saint-Léon, construit en 1907, et l’école des Méandres qui a ouvert ses portes aux élèves en 1960.
« L’idée était de donner, à la fois, de l’information sur les institutrices et les écoles de rang, mais aussi d’offrir un portrait de ce qui se passait à cette époque », soutient-il en rappelant que cette exposition est le fruit d’un travail amorcé en 2022.
M. Rodrigue précise que l’idée leur est venue il y a un an et demi lorsqu’une institutrice originaire de Saint-Léon, Lydia Nadeau-Morin, avait légué à la Société du patrimoine plein de choses qu’elle avait accumulées au fil des ans.
« On s’est dit que ça serait intéressant de voir non seulement ce qui se passait autour de cette dernière, mais de l’ensemble des institutrices qui sont passées chez nous », poursuit le docteur Rodrigue en mentionnant que seulement à Saint-Léon, une centaine d’institutrices ayant œuvré dans des écoles de rang ont été répertoriées. Ce nombre devrait avoisiner les 150, selon lui.
S’ajoutent à celles-ci les quelque 150 religieuses ayant passé par l’ancien couvent et une trentaine d’enseignants et enseignantes ayant travaillé à l’école des Méandres depuis plus de 60 ans, les carrières étant bien sûr plus longues qu’à l’époque des écoles de rang où les institutrices avaient entre 15 et 19 ans, en moyenne, et perdaient le droit d’enseigner dès qu’elles se mariaient.
« Grosso-modo, ce sont près de 300 institutrices sur une période de 150 ans. Cela valait la peine d’en parler », poursuit-il en ajoutant que les membres de la Société du patrimoine se sont inspirés de certains travaux et ouvrages comme le livre de Robert Tessier sur l’histoire des écoles de rang, ou encore sur la tradition orale qui, rappelle le docteur Rodrigue, est importante à Saint-Léon.
« Nous avons rencontré des résidents de la Villa des Méandres ainsi que des anciennes institutrices afin de voir comment ça se passait dans le temps », a-t-il précisé en ajoutant que tout cela leur a permis de reconstituer, en partie du moins, l’histoire des écoles qui a débuté dès 1871, un an avant la naissance officielle de la municipalité.
De tout pour tous
Obligations que les institutrices devaient respecter à l’époque des écoles de rang, cours offerts en anglais, salaire des institutrices, anecdotes diverses, rapports des inspecteurs de l’époque, cartes des écoles dans chacun des rangs, voilà autant d’éléments que les visiteurs pourront découvrir, sans oublier une multitude de photos et de nombreux articles scolaires tels que pupitres, livres, bouliers, boîtes à lunch et autres. On y retrouve même un herbier et une collection de minéraux que l’enseignante Lydia Nadeau-Morin avait préparé à l’intention de ses élèves.
« On a aussi des histoires particulières comme celle des six sœurs Couture qui ont toutes enseigné à Saint-Léon pendant quelques années, ou d’autres comme celles des familles Nadeau, Guay et autres qui ont aussi dédié leur vie à l’enseignement », précise M. Rodrigue quoi ajoute que la contribution des collaborateurs en éducation spécialisée, les soutiens pédagogique et administratif, les directeurs d’école, le concierge, le transport scolaire et services de garde sont aussi mentionnés dans cette exposition.
Place des religieuses
Si les écoles de rang ont marqué la vie des résidents de 1871 à 1960, celles-ci fermant définitivement leurs portes après l’ouverture de l’école des Méandres, le docteur Rodrigue mentionne que le Couvent de Saint-Léon, construit en 1907, était né d’un besoin bien précis établi par le curé de l’époque, soit de disposer d’une école moderne permettant de dispenser la 8e et la 9e année au village, ce permettait de garder les enfants plus longtemps dans le village et d’empêcher les filles d’aller travailler en ville.
Celui-ci a ouvert ses portes en 1910 et les religieuses de la Congrégation Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, qui y ont œuvré pendant près de 60 ans, sont arrivées en 1912.
« Dans les recherches que nous avons faites dans les archives des religieuses à Saint-Damien, celles-ci parlent de l’accueil qu’elles ont eu à Saint-Léon, de fais spéciaux comme le tremblement de terre de 1925 et autres événements de l’histoire de la municipalité. Elles ont été des témoins privilégiées de l’histoire de la municipalité. »
Soulignons que cette exposition sur les écoles et les institutrices est ouverte en même temps que le musée, soit du vendredi au dimanche tout l’été. Deux jeunes guides seront sur place pour accueillir les gens qui seront aussi invités à découvrir le musée, en plus de visiter l’église où des photos de classes d’enfants ont aussi été placées sur les piliers des allées.
Comme 2024 marquera le 100e anniversaire de l’ouverture de l’église actuelle, qui a remplacé l’ancienne démolie en 1922, la Société du patrimoine songe à souligner cet événement. Le docteur Rodrigue ne peut toutefois pas dire, pour le moment, dans quel cadre cela se fera.