Saint-Michel: des citoyens souhaitent faire partie des discussions

BELLECHASSE. La municipalité de Saint-Michel doit acquérir une partie des actifs de la Fabrique locale, sauf que des citoyens déplorent que la population n’ait pas été impliquée davantage.

Plusieurs résidents souhaiteraient en effet que les élus municipaux entreprennent des consultations pour connaitre leurs idées et cherchent à créer un consensus populaire pour protéger, mettre en valeur et assurer la pérennité du patrimoine au cœur du village.

Selon la représentante d’un groupe de citoyens, Sylvie Lauzon, la Fabrique a signalé à la municipalité de Saint-Michel, en septembre 2013, son désir de se défaire de certains biens non liés directement au culte, tels que le presbytère, des terrains et un hangar. Des discussions sur le sujet se sont déroulées jusqu’en novembre dernier alors qu’un protocole d’entente a été déposé. Celui-ci stipule que la Fabrique consentait à vendre à la municipalité, pour une somme de 450 000 $, certains de ses actifs conditionnellement à l’approbation du diocèse de Québec.

Une pétition exigeant un référendum sur le sujet circule actuellement. On y requiert également un moratoire de 12 mois, le temps qu’une consultation adéquate soit tenue. Selon Mme Lauzon, celle-ci pourrait répondre à plusieurs questions en suspens, dont les coûts d’entretien annuel des actifs acquis et comment sera assurée la pérennité de ces acquisitions.

Protection du bien commun

Le maire de Saint-Michel, Gilles Vézina, s’interroge sur la pertinence de la pétition estimant que des consultations avaient déjà eu lieu et qu’il est trop tôt pour établir un portrait complet de la situation. «Nous sommes toujours en discussion avec la Fabrique et avons convenu d’une rencontre au début du mois de janvier. Nous avions formé un comité consultatif qui a déjà fait certaines recommandations. Ce que l’on fera après est difficile à prévoir, il est peut-être un peu tôt pour ça. L’important est d’en être propriétaire d’abord. Spéculer sur des choses que l’on n’a pas, c’est du temps perdu pour moi».

La fusion prochaine des conseils de Fabrique et la création de corporations des cimetières à une échelle régionale amènent quelques localités à réfléchir à l’avenir de certaines entités à vocation religieuse. «Nous n’avons pas d’objection comme municipalité à ce que le cimetière, par exemple, soit géré différemment, sauf que s’il devait changer de vocation, comme cela s’est vu ailleurs, le terrain reviendrait à la municipalité. On essaie simplement de protéger le bien commun», indique M. Vézina.

Ce dernier ajoute que la municipalité de Saint-Michel s’est empressée de négocier avec la Fabrique, afin que ces actifs servent l’ensemble de la collectivité. «Nous avons eu l’occasion d’expliquer le projet à la population et avons même remis des copies du protocole d’entente qui était sur la table à ce moment-là. Ce n’est toutefois que lorsque les acquisitions seront faites qu’on pourra développer davantage sur certaines idées proposées, car plusieurs variables pourraient influencer les choses», ajoute le maire Vézina.

Si la Fabrique a tenu deux rencontres d’information, le 23 octobre 2015 et le 12 décembre 2016, la municipalité n’en a tenu qu’une seule, soit le 21 novembre dernier déplore Mme Lauzon qui ajoute qu’elle n’est pas contre les acquisitions et que sa démarche n’a pour but que d’enrichir les discussions déjà en cours.