Saint-Philémon souhaite faciliter la vente de la Station touristique
SAINT-PHILÉMON. Devant composer avec près de 700 000 $ de taxes impayées par la Station touristique Massif du Sud, la municipalité de Saint-Philémon souhaite jouer un rôle de facilitateur dans la vente de l’entreprise à d’autres intérêts.
Une firme spécialisée a obtenu le mandat de vendre l’entité et les terrains lui appartenant au cours des dernières semaines, démarches qui pourrait permettre à la localité de toucher plus rapidement les sommes qui lui sont dues, elle qui est forte d’un jugement en sa faveur depuis le 14 mars dernier. «Nous avons un jugement en poche, mais on ne l’appliquera pas tout de suite. On a bon espoir que la station se vende», a expliqué le maire Daniel Pouliot.
«Le plan A vise à travailler avec la firme Sinergix pour qu’elle puisse vendre rapidement les propriétés et démontrer notre ouverture envers un nouvel acheteur. La municipalité veut tout mettre en œuvre pour qu’une transaction ait lieu et pour sécuriser les acheteurs potentiels dans le contexte actuel», a laissé entendre le maire à la suite de la séance spéciale du conseil convoquée mardi soir.
Conscient qu’un acheteur potentiel au fait du climat actuel voudra obtenir certaines garanties ou se faire rassurer sur une collaboration éventuelle avec le Parc régional Massif du Sud et la municipalité, Daniel Pouliot précise que l’intention vise la perception des sommes dues, mais aussi à assurer la pérennité de la station de ski et de tout le secteur.
La corporation d’aménagement du Massif du Sud (CADMS), qui est chargée de la gestion du Parc régional Massif du Sud, aura certainement un rôle à jouer dans la suite des choses. Selon lui, les deux entités se doivent de collaborer puisqu’elles partagent le même territoire. «L’absence d’interaction entre la CADMS et la station de ski brime les efforts de promotion de tout le monde. Il y a des choses dans le passé qui ont été produites et qui peuvent être réactualisées. Nous avons fait des propositions dans le passé, mais celles-ci ont été rejetées par la direction. Il y a toutefois eu une coupure il y a quelques années.»
Un plan B au besoin
Le conseil municipal de Saint-Philémon a aussi un plan B, sauf que celui-ci l’amènerait à travailler avec un échéancier différent. «On privilégie l’action de la vente. Si on choisissait d’appliquer le jugement que l’on possède et vendre nous-mêmes les terrains de gré à gré avec un minimum de 50 % de leur valeur, cela pourrait vouloir dire une attente d’un an ou plus avant que la municipalité retrouve ses moyens», précise M. Pouliot.
La séance publique du 4 juillet prochain sera déterminante pour la suite des choses. La municipalité espère toutefois que le dossier cheminera positivement d’ici là. «Nous sommes en réflexion à savoir ce que nous ferons. S’il y a des acheteurs sérieux, on verra».
Il ajoute que des interventions devant être réalisées ailleurs sont sur la glace. «Notre réflexion se résume ainsi. Quelle est la meilleure possibilité d’avoir notre argent le plus rapidement possible pour que l’on puisse intervenir ailleurs sur notre territoire. À l’heure actuelle, nous avons les mains liées. N’importe laquelle des municipalités ayant le 2/3 de ses taxes annuelles impayées se sentirait comme nous».
La direction actuelle pourrait aussi être aux commandes de la station de ski à l’automne rappelle le maire Pouliot. Il considère que la localité est prise en otage par la situation qui prévaut. «Le scénario idéal serait un transfert de propriété. Il faut que ça se fasse rapidement, car le montant est élevé et c’est très difficile à supporter. On voudrait aider un nouvel acquéreur ou même la direction actuelle qu’on ne pourrait pas», conclut-il.