Sainte-Claire: l’estimation des coûts de l’eau potable grimpe

MUNICIPAL. Initialement prévus à 1,7 millions de dollars (M$), les coûts pour l’agrandissement de l’usine d’eau potable à Sainte-Claire sont maintenant évalués à 2,9 M$.

Au cours des dernières semaines, la municipalité de Sainte-Claire avait mandaté une firme d’ingénierie pour la mise à jour de l’étude destinée à augmenter la capacité de traitement de l’eau potable dans le but de répondre aux besoins en eau de l’entreprise Kerry qui souhaite augmenter de façon significative au cours des prochaines années. C’est cette récente étude qui fait bondir les coûts.

«Suite à un bris d’équipement survenu en mai dernier, il faut assurer nos arrières pour être capable de les alimenter. Présentement, nous n’avons pas d’entente avec Kerry, mais ils voudront sûrement en avoir une dans le futur pour qu’on leur fournisse leur matière première et pour cela, ça nous prend un autre puit», vulgarisait la mairesse de Sainte-Claire, Denise Dulac, lors d’une rencontre mardi.

Le conseil municipal de Sainte-Claire avait annoncé son intention de contribuer à l’agrandissement de son usine d’eau potable à hauteur de 400 000 $. De son côté, l’entreprise proposait récemment de contribuer au projet jusqu’à une hauteur de 1 150 000 $ ou 70 % du projet initialement évalué à 1,7 M$. La nouvelle évaluation indique maintenant un manque à gagner de 1 350 000 $. La municipalité interpelle ainsi la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, pour qu’elle obtienne, du gouvernement du Québec, les fonds manquants.

L’entreprise évalue que ses besoins potentiels en eau potable pourraient varier de 2 000 à  2 200 mètres-cubes quotidiennement de 2022 à 2032. «On a vraiment besoin d’agrandir l’usine. À l’heure actuelle, notre usine produit quotidiennement 2 592 mètres-cubes par jour et nos équipements fonctionnent à raison de 23 heures sur 24, ce qui n’est pas recommandé», ajoute-t-elle.

«Nous ne manquons pas d’eau à Sainte-Claire. C’est notre capacité de la traiter et de pouvoir alimenter l’usine, même si un bris survenait, qui sont en cause», résume Simon Roy, directeur général adjoint et responsable des services techniques et de l’urbanisme à la municipalité.

Pour justifier une implication gouvernementale dans le dossier, la municipalité de Sainte-Claire indique que les capacités actuelles de son usine de filtration sont amplement suffisantes pour répondre aux besoins des citoyens. «On souhaite appuyer Kerry dans son développement et dans ses besoins, mais l’augmentation nécessaire ne vise qu’à répondre aux besoins de l’entreprise d’un seul citoyen corporatif qui consomme déjà 50 à 60 % de l’eau potable produite par l’usine de filtration», rappelle Mme Dulac, indiquant que si la municipalité assumait seule le manque à gagner, cela représenterait une augmentation moyenne du compte de taxe des citoyens de 89 $ ou de 141 $ par année selon le modèle de calcul utilisé, et ce, pendant 10 ans.

«C’est surprenant, mais il faut réfléchir à cela et prendre un peu de recul. Il faut s’asseoir avec la municipalité et la députée, Mme Lachance, avant d’avancer quelques solution que ce soit», s’est limité à dire André Amyot, vice-président aux opérations chez Kerry.

«Nous voulons appuyer la croissance de Kerry, tout en tenant compte de la capacité de payer de nos citoyens. Il y a une limite à ce qui peut être assumé par les résidents de Sainte-Claire, d’autant plus que ce projet vise uniquement à répondre aux besoins de l’usine», résume Mme Dulac.

Stéphanie Lachance surprise

Visiblement prise par surprise, la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance s’est dite étonnée d’être interpellée par la municipalité de Sainte-Claire, alors que des négociations sont toujours en cours. «Alors que les conseils municipaux s’expriment généralement par voie de résolution, je suis aussi surprise de n’avoir reçu aucune demande conforme de la municipalité concernant le dossier de Kerry.»

Elle ajoute que les négociations avec l’entreprise se poursuivent à un bon rythme. «Les négociations entre les différents partenaires dans le dossier vont très bien et nous nous attendons un dénouement positif prochainement. C’est un projet important pour moi, sur lequel nous travaillons depuis plusieurs semaines, afin d’en arriver à une solution avec tous les intervenants.»