Saint-Charles: le DEK hockey plutôt que le tennis

LOISIRS. Un groupe de citoyens de Saint-Charles comprend mal la décision de la municipalité de sacrifier l’actuel terrain de tennis au profit d’une surface de DEK hockey.

La municipalité de Saint-Charles a annoncé récemment un partenariat avec le Réseau Sports Adultes permettant la création d’une nouvelle surface extérieure. Pour les quelques utilisateurs rencontrés par le journal, la conclusion du dossier, sans aucune consultation au préalable, est difficile à accepter.

Un projet de DEK hockey intérieur devait être développé dans les locaux laissés vacants par la fermeture de l’usine de Meubles Idéal l’an dernier, mais a finalement avorté en raison de l’instabilité causée par les mesures sanitaires actuelles, explique Steve Gaudreau du Réseau Sports Adultes. « Il fallait prendre des décisions, car le sport n’est pas recommencé et qu’il devait y avoir de la construction dans l’édifice de Meubles Idéal. Il y avait déjà un délai à prévoir pour que le tout débute en mai, à titre d’exemple, avec tous les travaux préparatifs qu’on aurait dû faire. Comme on ne connait pas la suite et que le tout nécessiterait des investissements, il a fallu réagir. »

Le terrain est régulièrement occupé par des utilisateurs.

Pour le maire de la localité, Martin Lacasse, les travaux de modernisation de l’aréna récemment réalisés, ainsi le projet souhaité de réfection de la piscine extérieure, rendaient le projet de DEK hockey à cet endroit tout désigné et complémentaire.  La vétusté du terrain de tennis est un autre élément qui a été considéré.

« Il faut que le terrain soit refait au complet. À l’époque, soit il y a 30 ans, ça avait coûté 65 000 $. C’est un investissement important. Faire un terrain de tennis neuf, la patinoire extérieure serait possiblement encore à cet endroit et il n’est pas question de faire cela. La durée de vie du terrain actuel a été raccourcie à cause de cela », explique-t-il, ajoutant que de relocaliser la patinoire extérieure n’était pas une option non plus.

« L’éclairage est déjà sur place. Nous avons investi pour la cabane de la patinoire en amenant l’eau, l’électricité, le chauffage, des salles de bain et plus. Faire la patinoire ailleurs serait d’avoir investi dans le vide. »

Consultation et transparence

Ce qui est davantage irritant pour les utilisateurs rencontrés par le journal semble surtout le fait qu’on enlève une infrastructure grandement utilisée pour la remplacer par une autre. « S’il n’y avait personne, on ne poserait même pas la question », confie l’un d’entre eux.

Le terrain est apprécié et utilisé, font valoir les utilisateurs. « On est vraiment content de voir du DEK hockey arriver, il faut être clair. On est très contents qu’ils s’en viennent ici. On questionne simplement l’endroit choisi. Je ne déshabillerai pas mon garçon pour habiller ma fille. On sait que le terrain de tennis doit être rénové et nous sommes prêts à attendre, le temps de trouver le financement. On veut le DEK hockey, mais on ne veut pas perdre notre tennis et aussi conserver notre patinoire extérieure. On est patients, les gens de Saint-Charles. On est capable de beaucoup de choses, si on se donne l’opportunité », confie une utilisatrice consciente des enjeux et qui aurait préféré que la réfection des installations de tennis soit étudiée.

« L’été, sans exagérer, une fois sur quatre quand je viens je ne peux pas jouer, car il est déjà plein. Il faut revenir pour espérer y jouer. Le comité des loisirs, qui existe actuellement, a appris en même temps que tout le monde que le terrain de tennis disparaitrait. Jamais ces gens-là n’ont été consultés. Il faudra davantage de transparence un jour », laisse entendre un autre utilisateur de l’infrastructure.

Une incertitude qui persiste

Entretemps, les filets ont été installés sur le terrain et les gens pratiquent le tennis sans difficulté, sauf que le Réseau Sports Adultes n’attend plus que le feu vert aux sports d’équipes pour préparer son installation. La suite des choses est visiblement reliée à la pandémie actuelle, avoue Steve Gaudreau.

« La situation pandémique fait qu’on ne sait pas où s’en va. Est-ce que l’on aura le droit de faire du sport à l’intérieur à l’automne ? On ne le sait pas. Quand nous avons constaté que ça ne fonctionnerait pas à l’intérieur pour un certain temps, nous avons étudié les options qui s’offraient à nous et en avons discuté avec la municipalité. Ce sont eux qui nous ont proposé l’endroit. Nous n’avons pas fait de demandes particulières. L’objectif final était que les coûts soient le plus bas possible pour les deux parties. »

Il n’est d’ailleurs toujours pas en mesure de dire si et quand les activités de DEK hockey pourraient prendre leur envol. « Avec la situation pandémique, on ne sait même pas s’il y aura une saison. Il est clair que nous ne proposerons pas une saison de huit matchs à nos équipes. Si le feu vert au sport n’est donné qu’en juillet, ce sera difficile », avoue-t-il.

Si le DEK hockey extérieur devait éventuellement prendre forme, les amateurs de tennis de la localité se retrouveront ainsi orphelins. La municipalité ne semble pas avoir de projet à court terme pour les accommoder. « Pour l’instant, il n’y a rien. Dans 5 ou 6 ans, on verra. Une soirée d’information virtuelle aura bientôt lieu, question d’éclaircir le dossier avec les citoyens désireux d’en savoir davantage », indique le maire Lacasse.